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Griffon et Jaguar au cœur de SCORPION

Par Pierre Petit, expert en systèmes d’armes.

Le partage de l’information en temps réel et l’infovalorisation sont les piliers du combat collaboratif qui, grâce aux différents vecteurs déployés sur le champ de bataille, permet de traiter les menaces selon une nouvelle approche, en utilisant par exemple pour la riposte le véhicule le mieux posté au lieu de celui qui avait été visé par une attaque. De plus, outre limiter les tirs fratricides, le combat collaboratif augmente de manière importante la survivabilité des formations sur le terrain.

Concomitant à son nouveau modèle organisationnel « Au contact », Jean-Yves Le Drian annonçait à Varces, le 5 décembre 2014, la notification des marchés pour le futur EBMR (Engin Blindé Multi-­Rôle) qui comprend le projet EBRC (Engin Blindé de Reconnaissance et de Combat) et VBMR (Véhicule Blindé Multi-­Rôle). Cette notification était la première étape du programme SCORPION (Synergie du Contact Renforcée par la Polyvalence et l’Infovalorisation). Ses premières ébauches remontent à 2002 avec le programme d’études amont de « Bulle opérationnelle aéroterrestre ». Capital pour l’avenir de l’armée de Terre, l’ambitieux programme SCORPION, d’un montant global de 5 milliards d’euros, a pour but de faire entrer cette dernière dans le XXIe siècle en renforçant les capacités de combat des Groupements Tactiques Interarmes (GTIA) tout en modernisant sa composante médiane. Le programme prévoit, entre autres, le remplacement de quatre véhicules du segment médian qui ont rendu d’innombrables services depuis près de quarante ans, des sables africains aux montagnes afghanes : le VAB et sa trentaine de versions par le VBMR et les VAB HOT, AMX‑10RCR et ERC‑90 Sagaie par l’unique EBRC. Ce besoin de renouvellement est vital, car ces quatre véhicules d’ancienne génération ont largement dépassé leurs potentiels respectifs, malgré de nombreuses améliorations. Il faut donc de nouveaux blindés destinés aussi bien aux unités de contact et à leur commandement qu’aux éléments d’appui, en privilégiant la mobilité, la protection et la mise en réseau de l’ensemble des combattants.

La mobilité tactique du nouveau segment médian doit être supérieure à celle de l’ancienne génération. La mobilité stratégique imposée par le cahier des charges stipule que les deux véhicules doivent être aérotransportables par A400M Atlas, dont la charge utile maximale en vol tactique ne peut excéder 25 t. La première étape du marché a été signée avec le groupement momentané d’entreprises regroupant Nexter Systems, Renault Trucks Defense (RTD) et Thales. Ce consortium a été sollicité en novembre 2013 par la DGA afin de développer les futurs EBRC et VBMR. Les deux premières firmes avaient déjà travaillé sur des projets de véhicules en développant des démonstrateurs. Nexter avait présenté en décembre 2009 le XP2, un 6 × 6 jugé trop proche du VBCI et rapidement écarté, et RTD le BMX01, présenté en juin 2012 et qui a été retenu comme base solide pour le futur VBMR. Hormis l’AMX‑56 Leclerc, l’armée de Terre ne donne pas de nom à ses blindés. Mais pour l’EBRC et le VBMR, elle va innover en les baptisant respectivement Jaguar et Griffon. Ces dénominations, déjà utilisées pour des avions de chasse, s’écrivent presque de la même manière en anglais tout en étant plus porteuses sur le marché de l’exportation que de simples acronymes peu évocateurs pour des clients potentiels.

Le Jaguar retient l’attention

La gestation du Jaguar a été plus laborieuse que celle du Griffon, car il est beaucoup plus compliqué de remplacer trois véhicules par un seul, tout en améliorant son spectre capacitaire. De plus, le projet a tardé à se concrétiser pour cause de confrontation entre deux écoles : celle de la chenille (les chenilles en caoutchouc canadiennes Soucy) et celle de la roue. C’est la seconde option qui a été retenue, jugée plus cohérente avec la recherche d’une excellente mobilité opérative. Le futur véhicule sera équipé d’un train de roulement 6 × 6 proche de celui du Griffon. Le Jaguar doit être en mesure d’accompagner la composante de décision comprenant le char Leclerc pour optimiser son engagement et améliorer sa sécurité rapprochée. De plus, outre engager des véhicules de combat d’infanterie ou de reconnaissance, il doit être capable de traiter des chars modernes, particulièrement en zone urbaine. Ainsi, le Jaguar doit permettre d’apporter aux Leclerc et aux VBCI une capacité d’appui et de manœuvre dans toutes leurs zones d’engagement probables.

Afin de remplir ce large spectre de missions, le cahier des charges a établi une combinaison d’armements inédite sur un véhicule de reconnaissance français. Le choix de l’armement principal s’est porté sur un canon mitrailleur, couplé à un missile antichar de nouvelle génération MMP (Missile Moyenne Portée) afin d’assurer une capacité de destruction de chars modernes en tir direct, mais aussi avec une capacité de tir au-delà de la vue directe. La protection doit être évolutive afin de répondre au continuum des opérations : intervention, stabilisation et normalisation. Ainsi, la protection du Jaguar doit être adaptée aussi bien aux missions de contrôle de foules qu’aux combats de haute intensité en terrains ouverts ou compartimentés et en zones urbaines.

Le programme SCORPION prévoit la livraison de 248 Jaguar, au prix unitaire oscillant entre 4 et 4,5 millions d’euros, dont 110 dans le cadre de la première étape du programme, qui échoit en 2025. Les 138 véhicules suivants devront quant à eux être remis aux forces avant 2035. La priorité des affectations est donnée aux régiments de cavalerie afin que le seuil de leur parc de service permanent atteigne 15 Jaguar. Ensuite, lorsque ces derniers auront atteint 30 % de leur effectif, se sera au tour des parcs d’entraînement de percevoir les engins, afin de maintenir l’effort sur la formation et l’entraînement. Enfin, en dernier lieu, seront servis les parcs de gestion et d’alerte.

La nouvelle organisation « Au contact » a engendré, entre autres, la création l’été dernier de deux divisons : la 1re et la 3e, dont les états-­majors sont respectivement situés à Besançon et Marseille. L’armée de Terre souhaite équiper en Jaguar deux brigades interarmes à l’horizon 2025. Hormis le 5régiment de dragons, recréé il y a peu à Mailly-le-Camp, qui a été désigné pour la phase d’expérimentation du Jaguar, le 1er REC (Régiment Étranger de Cavalerie) basé à Carpiagne (6e BLB, 3e division), semble être le premier régiment susceptible de recevoir des Jaguar grâce à ses infrastructures héritées de la dissolution à l’été 2014 du 4e régiment de dragons. En revanche, pour les six autres régiments médians subsiste un point bloquant important : les infrastructures. De facto, il faut repenser les zones techniques devant accueillir les nouveaux véhicules, au gabarit plus important. Toutefois, le second régiment équipé du Jaguar devrait être, à l’horizon 2022, le RICM (Régiment d’Infanterie de Chars de Marine), qui dépend de la 9e BIMa et de la 1re division).

La structure d’un régiment doté de Jaguar n’est pas encore arrêtée de manière définitive. Combien d’escadrons « Jaguar » ? Pour combien d’Escadrons de Reconnaissance et d’Intervention (ERI) équipés de VBL ? La structure d’un escadron Jaguar n’est, elle non plus, pas encore finalisée. Néanmoins, la structure quaternaire semble être plébiscitée par un souci de cohérence avec celle d’un escadron de chars Leclerc. Ainsi, une unité élémentaire serait dotée de trois pelotons armés chacun de quatre Jaguar et quatre VBL, servis par un effectif de 23 personnels, dont un officier et cinq sous-officiers.

Lors de l’arrivée d’un nouveau véhicule dans les forces, la formation des primo-­formateurs est capitale, qu’ils soient utilisateurs ou maintenanciers. Pour ces derniers, la première maquette didactique devrait rejoindre les Écoles militaires de Bourges en 2020, le premier exemplaire devant leur être livré en 2022. Concernant les équipages, l’instruction technique s’effectue au 1er régiment de chasseurs d’Afrique de Canjuers, qui va se voir affecter à partir de 2020 les premiers simulateurs de conduite, de tir et SEE (Simulateur d’Entraînement des Équipages) afin d’acquérir les connaissances et les automatismes nécessaires à l’utilisation du matériel dans un environnement proche de la réalité. Le programme SCORPION comprend également un aspect novateur. La simulation embarquée constitue une véritable révolution dans le domaine. Avec elle, chaque véhicule a la capacité de devenir un simulateur à part entière pour l’instruction du niveau équipage et peloton, dans les régiments, grâce à une connexion NEB-­SIMU (Numérisation de l’Espace de Bataille-­Simulation) entre les différents engins qui sont branchés dans les garages sur une source d’énergie annexe.

Le Jaguar à nu

Le train de roulement du Jaguar est composé de six roues motrices permanentes. Les essieux avant et arrière sont directionnels, mais jusqu’à une vitesse d’environ 20 km/h pour le second afin d’obtenir un rayon de braquage de 17 m. Chaque essieu est équipé d’une suspension indépendante à grand débattement qui permet une aisance en tout-­terrain supérieure à celle de ses prédécesseurs, tout en procurant une grande stabilité lors du tir en déplacement. Oléopneumatiques, les suspensions sont dotées d’un système de variation de garde au sol. La pression des pneumatiques Michelin peut être adaptée à la nature du terrain à partir du poste de pilotage grâce au système VPG (Variation de Pression de Gonflage).

La caisse est plus haute de 25 cm par rapport à celle de l’AMX‑10RCR, car le Jaguar est équipé d’une chaîne de transmission moins onéreuse en « I », optimisée contre les explosions de mines et IED, jusqu’à 8 kg de TNT. Elle est aussi plus longue de 50 cm, car le groupe motopropulseur (GMP) est plus volumineux, car plus puissant. La caisse fait 7 m de long pour 2,98 m de large. Sa hauteur est variable et oscille entre 2 et 2,6 m pour une hauteur hors tout de 3,2 m. Elle se compose de plaques mécanosoudées en aluminium recouvert de plaques de surblindage modulaire évolutif à base d’acier à très haute dureté, de céramique, ou de fibres aramides. Ce blindage répond à la classification OTAN STANAG 4569 de niveaux IIIa et IIIb, ce qui correspond à une protection contre les munitions de 14,5 mm et les éclats d’obus de 155 mm à 30 m.

L’agencement du Jaguar est classique pour un véhicule de reconnaissance français. Le pilote est à l’avant de la caisse au centre ; la tourelle biplace au milieu ; et le GMP est implanté à l’arrière. Le pilote est protégé par un volet blindé s’ouvrant vers la droite et est équipé de trois épiscopes, dont le central peut être remplacé par une optique de roulage de nuit. Il pilote grâce à un volant placé au centre d’un tableau de bord en trois parties avec écrans. Il dispose enfin d’une caméra de recul implantée à l’arrière de la caisse, élément indispensable sur un blindé moderne.

La tourelle CTA‑40M construite par Nexter a fait l’objet d’une lente élaboration, car différentes options ont été proposées. Le tour de force des ingénieurs a été d’installer deux membres d’équipage et un canon automatique dans un puits de tourelle de 1,8 m de diamètre. L’architecture définitive semble être à ce jour arrêtée bien que subsistent encore quelques incertitudes concernant l’implantation de certains équipements comme le viseur Paseo développé par SAGEM et commun aux deux membres d’équipage. Il semble que, en l’état actuel des choses, le chef de bord soit à droite et le tireur à gauche. Le choix de la tourelle habitée a été motivé par le fait que, lors des missions de stabilisation ou de normalisation, l’équipage doit avoir un contact physique avec la population locale. Le chef de bord dispose d’une couronne de six ou sept épiscopes et d’une lunette panoramique. Le tireur a devant son volet le viseur Paseo surmonté d’un affût téléopéré armé d’une mitrailleuse légère de 7,62 mm avec coffre à munitions et viseur intégré. Le viseur a des capacités de détection jour/nuit et un suivi automatique des cibles. Sur le flanc gauche est implanté le lanceur érectile dans lequel se trouvent deux MMP, juxtaposés et prêts à l’emploi. Deux autres missiles sont embarqués dans un compartiment situé à l’arrière de la caisse, derrière le GMP.

Développé par MBDA le MMP a été présenté en 2014. Il autorise l’engagement d’objectifs jusqu’à 4 000 m, y compris au-delà de la vue directe en permettant de tirer derrière un masque, tout en ayant la possibilité de changer d’objectif en vol afin de traiter une menace inopinée grâce une recopie de visée intégrée. Guidé par le viseur Paseo, le MMP possède quatre modes : LOBL (Lock On Before Launch), qui accroche la cible avant le tir ; LOAL (LOck After Launch), qui verrouille sa cible une fois tiré ; tir d’urgence nécessitant l’accrochage avant le tir ; et tire-et-­oublie. Sur l’arc avant de la tourelle, immédiatement à gauche du tube, est installée la lunette tireur. Aux extrémités se trouvent de part et d’autre les quatre lanceurs Galix couplés au système de détection d’alerte laser implanté sur la tourelle. Il côtoie le détecteur de départ de missile, de même que le SLAT (Système de Localisation Acoustique Terrestre), le brouilleur radio BARAGE (Brouilleur Anti-IED Réactifs Actifs Goniométriques) et le brouilleur infrarouge.

Au centre est monté le tout nouveau canon CTA de 40 mm développé par CTAI (Cased Telescoped Armament International). Il a été sélectionné en 2008 afin d’équiper les futurs véhicules britanniques de la famille Scout, la version revalorisée du Warrior et le Jaguar français. Grâce à une chambre rotative très courte, l’ensemble empiète peu sur le volume interne de la tourelle. Outre les munitions destinées à l’entraînement, quatre munitions peuvent être tirées au coup par coup ou en rafale de trois. Les munitions-­flèches (1 500 m/s) sont capables de percer 1 400 mm d’acier RHA à 1 500 m, tandis que les explosive et explosive chrono (1 000 m/s) traversent 20 cm de béton ferraillé à 500 m. Les A3B-T (Anti-Aerial AirBurst-­Tracer) ont une vitesse initiale de 900 m/s et sont capables de projeter 200 billes de tungstène à 3 500 m. La cadence de tir du CTA de 40 mm est de 168 coups/min ; 60 munitions sont prêtes au tir et 120 autres sont stockées à bord. L’éjection des douilles s’effectue sur le flanc gauche de la tourelle, devant la rampe des missiles MMP.

À l’arrière de la caisse est installé le GMP dont le temps de remplacement est estimé à un peu moins de trois heures. Le moteur est d’origine suédoise, car RTD, chargé de la motorisation, fait partie du groupe Volvo. De type Euro 3, le moteur HDE 11 de 11 l de cylindrée développe 490 ch. Il est couplé à une boîte de vitesses allemande ZF permettant aux 25 t du Jaguar d’atteindre 90 km/h en marche avant et 25 km/h en marche arrière. Le réservoir à carburant est implanté à l’avant droit, entre les premier et deuxième essieux, à l’extérieur de la caisse. Sa capacité, qui est pour l’instant de 380 l, semble être remise en question, car jugée insuffisante pour satisfaire une autonomie de 800 km exigée par le cahier des charges.

Le Griffon, remplaçant du VAB

L’engin a pour fonction principale de transporter huit fantassins sous blindage dans la zone de combat. D’un prix unitaire compris entre 1,3 et 1,5 millions d’euros, il est décliné en 15 versions, dont cinq principales : véhicule de transport de troupes (1 022 exemplaires) ; commandement (333) ; sanitaire (196) ; observation d’artillerie (117) ; dépannage (54), sur un total de 1 722 véhicules. L’étape 1 du programme prévoit la livraison de 780 véhicules à partir de 2018, priorité étant donnée aux véhicules de transport de troupes, de commandement et d’observation d’artillerie. L’armée de Terre projette de disposer de son premier GTIA « Griffon » (40 véhicules côtoyant encore des AMX‑10RCR) projetable en 2021. Il faudra patienter jusqu’en 2025 pour voir une brigade interarmes entièrement équipée de Griffon et de Jaguar. Toutefois, les régiments qui devraient percevoir les premiers exemplaires sont trois unités de la 9BIMa subordonnée (1re division) : le 3e RIMa de Vannes, le 6e régiment du génie d’Avrillé et le 11e RAMa de Saint-­Aubin. Ils seront suivis l’année d’après par les régiments de la 27e brigade de montagne.

L’effectif du parc de service permanent d’un régiment d’infanterie est fixé à 29 véhicules, contre 21 pour celui d’un régiment du génie. Ainsi, un GTIA « Griffon » se verrait armé en opérations de deux ou trois compagnies d’infanterie équipées de Griffon et d’un escadron de Jaguar. Bien que sa structure soit modulaire en fonction des missions qui lui sont assignées, chaque compagnie d’infanterie classique devrait être dotée d’une section de commandement comprenant un Griffon PC, un de dépannage et deux « sanitaire », trois sections d’infanterie à quatre Griffon, une section génie combat à trois Griffon « génie », d’une section d’appui avec deux Griffon « mortier de 81mm », un Griffon « tireur d’élite » et un de lutte antichar avec missiles MMP. De plus, il faut ajouter un Griffon VOA et plusieurs camions et véhicules légers tout-terrain.

Dérivé du prototype BMX01, le Griffon bénéficie d’un agencement classique. Il s’agit d’un énorme camion blindé à six roues motrices, et quatre roues directrices (essieux avant et arrière), avec le GMP à l’avant. Le conducteur à gauche et le tireur du tourelleau téléopéré à droite sont abrités par un pare-­brise blindé monobloc. Ils accèdent à leur siège par les portes latérales équipées de fenêtres blindées. Jaguar et griffon ont en commun 70 % de composants, ce qui facilite les opérations de maintenance et la manœuvre logistique. Le train de roulement et la transmission des deux véhicules sont très proches, mais le Griffon ne possède pas de système de variation de garde au sol.

Le blindage de la caisse, aux dimensions généreuses (longueur : 7,32 m ; largeur : 2,54 m ; hauteur hors-tout : 2,6 m), répond au standard OTAN STANAG 4569 de niveau IV et de niveau III contre les mines et IED. Il est modulaire en fonction des nombreuses missions auxquelles le Griffon aura à prendre part. De plus, il est équipé des mêmes brouilleurs et détecteurs que le Jaguar, installés sur le toit. Le moteur d’origine Renault-­Volvo est monté sur rail, facilitant les opérations de maintenance. Il s’agit d’un MDE 8 de 8 l de cylindrée développant 400 ch. Couplé à une boîte ZF, il permet aux 24,5 t du Griffon d’atteindre la vitesse maximale 90 km/h et une autonomie de 800 km, mais à 60 km/h. Ses capacités de franchissement sont de l’ordre de 1,2 m pour un gué, 50 cm pour une marche franche et 1 m pour un fossé.

La partie arrière de la caisse est occupée par le compartiment où huit fantassins équipés prennent place face à face sur des sièges anti-blast fixés aux parois latérales. Ils y accèdent par une rampe dotée d’une porte de secours et d’un épiscope. Le compartiment arrière est surmonté de quatre trappes de toit : une à l’avant droit, derrière le pilote ; une au-­dessus du poste tireur, au niveau du tourelleau téléopéré ; deux de sabord arrière afin de mettre en œuvre les deux mitrailleuses légères de 7,62 mm montées sur affût. Installé à l’avant droit du toit, le tourelleau téléopéré et stabilisé « T1 » est couplé au SLAT. Il est armé, au choix, d’une mitrailleuse lourde de 12,7 mm (1 200 coups), d’une mitrailleuse légère de 7,62 mm (2 600 coups) ou un lance-­grenades de 40 mm (380 coups). Huit lanceurs Galix montés à la base du tourelleau pouvant tirer différents types de charges, létales ou non, complètent l’armement.

Article paru dans DSI hors-série, n°55, août-septembre 2017

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