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Denrées agricoles : des marchés volatils soumis aux aléas climatiques, politiques et géopolitiques

Quelles ont été les principales évolutions du prix des matières premières agricoles en 2018 ?

P. Chalmin : Je pense qu’il faut avant tout resituer les produits agricoles dans le contexte plus général des matières premières. Sur le marché des matières premières, l’année 2018 a été assez atypique dans la mesure où lorsqu’on observe les moyennes des prix, l’indicateur est en hausse de 20 % environ. Même en excluant le pétrole, on conserve une évolution positive. Cela étant, ce qui est frappant, c’est de constater un profil « en cloche » sur l’année avec un premier semestre et des prix en forte hausse jusqu’en août, suivis par un retournement brutal sur les derniers mois de l’année. L’année 2018 s’est donc terminée à des niveaux de prix souvent inférieurs à ceux qui étaient connus au début de 2018 ou à la fin de 2017, dans un contexte de doutes économiques, de conflits et d’inquiétudes géopolitiques et avec des perspectives pour 2019 qui sont plutôt négatives.

Pour ce qui est des produits agricoles, nous avons un profil légèrement différent, puisque sur l’ensemble de l’année écoulée, les prix des produits agricoles sont globalement stables. En réalité il y a quelques produits, tels que les céréales, dont les prix ont augmenté. En revanche, il y a eu des baisses assez sensibles sur de nombreux produits, qu’il s’agisse des oléagineux, du sucre, du café, des viandes ou des produits laitiers. Globalement, l’année 2018 présente finalement un profil plutôt négatif pour les produits agricoles à quelques exceptions près que sont le blé et le cacao.

Les conditions climatiques ont jusque-là été globalement favorables. On enregistre encore des productions à des niveaux record et des situations excédentaires, ce qui naturellement entraîne les prix à la baisse. Sur l’année en moyenne, les principales baisses sont celles du sucre, du caoutchouc, du thé, de l’huile de palme ou de la graine de soja, même si cette dernière est un cas un peu différent.

Comment expliquer les exceptions du blé et du cacao ?

Dans un cas comme dans l’autre, la situation est liée au climat. Pour ce qui concerne le blé, cela s’explique par une baisse d’une trentaine de millions de tonnes de la production mondiale – essentiellement en Russie et en Allemagne –, ce qui a tiré les prix vers le haut, en particulier en Europe. Pour ce qui est du cacao, c’est lié à un problème de récolte en Côte d’Ivoire.

Cependant, il faut savoir qu’en termes de produits agricoles, on raisonne en année de campagne : l’année commençant le 1er juillet et se finissant en juin de l’année suivante. L’année 2018/2019 n’est donc pas terminée, et il reste encore l’ensemble des récoltes de l’hémisphère sud à venir, qui pour l’instant s’annoncent relativement favorables, notamment en ce qui concerne le soja en Amérique latine.

Le cas du soja est-il différent en raison des tensions commerciales qui ont émaillé l’année 2018 ?

Son cas est en effet à part, car le soja a été en 2018 au cœur d’un conflit géopolitique et d’une guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine. Cette dernière a en effet été amenée à prendre des mesures de rétorsion contre Washington en taxant les importations de soja américain. La Chine important environ un tiers du soja mondial, cela a entraîné une baisse des prix du soja américain. Parallèlement, il y a également eu une hausse des prix du soja brésilien.

Quelles sont selon vous les tendances pour l’année 2019 ?

Il est toujours très difficile de faire des prévisions en matière agricole, en raison d’un élèment aléatoire que nous ne maîtrisons pas, à savoir le climat. Pour l’année à venir, les météorologues anticipent, semble-t-il, un phénomène « El Niño » (1) qui sera relativement modéré. Je suis d’ailleurs frappé de voir que les craintes météorologiques sont plus faibles que d’habitude. Cela me laisse donc penser que nous pourrions avoir des récoltes mondiales relativement importantes.

L’autre élément aléatoire, au-delà même des enjeux géopolitiques, c’est la réaction des politiques agricoles nationales. En effet, nous avons rarement vu un tel retour des politiques agricoles sur le devant de la scène. Que ce soient les aides directes aux producteurs de soja aux États-Unis, les subventions à l’exportation pour le sucre en Inde, la gestion des importants stocks de céréales en Chine (2), le problème du lait en Europe et surtout en France, les campagnes contre l’huile de palme et la déclassification éventuelle de celle-ci comme biodiesel en Europe (3), etc… Sur des marchés relativement tendus, on assiste donc à un retour de ces aléas géopolitiques et politiques qui peuvent influencer les marchés.

En tout état de cause, je pense que sur un certain nombre de produits, nous avons atteint des niveaux que l’on pourrait qualifier de plancher. Je ne vois pas non plus de rebond très marqué dans la mesure où les prévisions de production à notre disposition n’y semblent pas très favorables.

En 2007-2008, le monde a connu une forte hausse des prix des denrées alimentaires de base, ce qui a plongé certains pays dans un état de crise. Qu’est-ce qui fut à l’origine de cette flambée des prix agricoles ?

La crise de 2007-2008 a d’abord été provoquée par la succession de plusieurs années de prix particulièrement déprimés. À l’époque, cela n’avait pas été une incitation à l’augmentation des productions. Les problématiques agricoles étaient alors passées largement au second plan et, lorsque le débat public était occupé par la question des OGM, personne ne se préoccupait de l’équilibre alimentaire mondial.

L’alimentation du monde paraissait alors, du point de vue quantitatif, quelque chose de totalement acquis. Or, en réalité, on pouvait observer que cela s’était traduit par un réajustement des productions et une diminution des stocks. Il a suffi à partir de 2006/2007 qu’on ait un certain nombre « d’accidents agricoles » – comme le phénomène « El Niño » particulièrement marqué en 2007 – pour entraîner une flambée des prix en 2007. La hausse du prix des denrées alimentaires s’est alors poursuivie dans un contexte général de flambée des prix des matières premières. Parallèlement, il y a eu d’autres incidents climatiques qui ont marqué les esprits tels que la canicule en Russie en 2010, ou la grande sécheresse aux États-Unis en 2012. Il y a donc eu plusieurs années de suite marquées par des déficits, ce qui s’est inévitablement traduit sur les cours mondiaux de 2007 à 2014. Cela a entraîné mécaniquement une augmentation des productions entre 2014 et aujourd’hui, qui a par ailleurs bénéficié de l’absence quasi totale d’accidents climatiques importants. Parallèlement, nous avons également assisté sur le marché des céréales à la montée en puissance des productions des pays dits « de la mer Noire », soit la Russie, l’Ukraine et le Kazakhstan.

Ces dix dernières années, les marchés des matières premières agricoles ont été marqués par d’importantes hausses et chutes de prix. Comment expliquer cette importante volatilité ? Doit-on s’habituer à ce type de phénomène ?

Il n’y a pas eu plus de volatilité ces dernières années qu’il n’y en avait auparavant. Nous sommes en effet sur des marchés dont la plupart des produits font l’objet de cotations, sur des marchés à terme, avec une dimension financière non négligeable. Bien entendu, cela entretient une certaine volatilité des prix. Ceci étant, l’instabilité est tout aussi grande sur des produits qui n’ont pas de marché à terme, tels le riz, les produits laitiers ou les viandes, que sur des produits pour lesquels il y a des marchés à terme, comme les céréales, le soja, le sucre, le café ou le cacao.

Je crois qu’il faut admettre cette idée qu’à partir du moment où il n’y a aucun instrument de stabilisation des marchés, le prix ne se forme que par la rencontre de l’offre et de la demande, ou de manière plus spécifique par la rencontre des anticipations faites par les acteurs des marchés de ce que sera demain le rapport entre l’offre et la demande. À partir du moment où nous avons en agriculture une instabilité naturelle qui est celle du climat, que nous avons par ailleurs une instabilité provoquée par la dimension politique de ces productions, la vision que l’on peut avoir du rapport offre/demande est par nature instable et ceci se traduit par l’instabilité des prix.

L’instabilité des prix agricoles, comme celle des matières premières au sens large, est quelque chose de totalement naturel. Cette instabilité est par ailleurs adossée à une autre, à savoir l’instabilité monétaire, puisque toutes les cotations sont exprimées en dollar américain.

La part de la production qui passe par le marché international agricole est très variable selon les différentes productions, mais on l’estime à moins de 15 % en moyenne. Certains dénoncent donc le fait que ce sont ces échanges qui servent de base pour établir les cours « mondiaux » et critiquent une financiarisation excessive. Qu’en pensez-vous ?

Il est exact que la part des échanges mondiaux, par rapport à la part de la production, est très variable suivant les produits. Cela va de 7 % à 8 % pour le riz, à pratiquement 100 % pour le cacao, un peu moins pour le café, 30 % pour le sucre, ou entre 20 et 25 % pour les grandes céréales comme le maïs et le blé.

Ceci étant, il faut bien se rendre compte qu’avec l’évolution des politiques agricoles, le prix tel qu’il se forme – qu’on appelle le prix mondial – est en même temps le prix intérieur américain, le prix intérieur européen et il constitue une référence pour les marchés en Chine. Un certain nombre de pays ont mis des barrières et ont leur propre marché intérieur, comme en Inde, au Japon ou en Suisse. Mais les prix tels qu’ils se dégagent ont incontestablement une signification, soit qu’ils portent sur une partie seulement de la production, soit qu’ils portent sur la totalité de la production.

Quant à la financiarisation excessive, c’est là un débat qui existe pratiquement depuis que les marchés existent. Il y aura toujours des personnes qui seront choquées – ce que je comprends – que le prix des denrées agricoles soit formé à partir d’anticipations que font des opérateurs qui sont soit des professionnels de ces marchés, soit des financiers. Mais il faut bien se rendre compte que ces anticipations sont basées sur la logique des fondamentaux. La présence des marchés financiers n’augmente pas l’instabilité des marchés. Et c’est bien parce qu’ils sont instables que, pour gérer les risques, on a développé des marchés financiers. La meilleure preuve, c’est que ces dernières années, les marchés les plus instables étaient des marchés pour lesquels il n’y avait pas de marché financier. Je pense par exemple au cas des produits laitiers, dont on parle depuis plusieurs années. Je pense aussi au riz, dont la volatilité des prix est presque équivalente à celle du blé. C’est donc là, selon moi, un faux procès, car les marchés financiers sont une caisse de résonance qui peut parfois donner l’impression qu’il y a des irrationalités. Mais en réalité, lorsque l’on regarde bien, ces marchés financiers ont une fonction d’anticipation qui constitue un signal envoyé à l’ensemble des producteurs et des consommateurs sur des déséquilibres particuliers. Un certain nombre d’universitaires et d’académiques ont fait des travaux montrant qu’au contraire, la présence d’intérêts financiers avait l’avantage de faciliter le traitement des périodes de tensions et d’éviter que tel ou tel acteur ne soit à un moment donné en position dominante.

Selon certains observateurs, la volatilité accrue des prix des denrées alimentaires pose la question de la nécessité d’une organisation plus stable des échanges de produits agricoles. Est-ce réalisable ? Que pourrait permettre une telle organisation ?

C’est là aussi un vieux rêve. Les premiers accords de stabilisation des marchés de produits agricoles remontent aux années 1930, avec la signature d’un accord international sur le blé et d’un autre sur le sucre. Depuis, il y a eu beaucoup d’autres tentatives, avec notamment le célèbre programme intégré pour les produits de base que la CNUCED (4) avait lancé dans les année 1970. Mais toutes ces tentatives ont toujours échoué, que ce soit pour les grands marchés comme pour les petits marchés. Le dernier programme international qui fonctionnait encore mais qui a été démantelé par les producteurs eux-mêmes, était celui sur le caoutchouc.

Force est donc de constater que la stabilisation des marchés agricoles mondiaux est pratiquement impossible. Elle serait techniquement faisable, mais elle représenterait des coûts considérables sans forcément apporter des avantages extraordinaires. Ce sujet a été encore une fois repris lorsque la France présidait le G20 en 2010, mais l’expérience montre que la mise en place d’une telle organisation est pratiquement impossible. La première des impossibilités étant le fait qu’il serait totalement utopique de chercher à stabiliser les marchés agricoles, alors que le sous-jacent dans lequel sont cotés les marchés agricoles – c’est-à-dire le dollar américain et donc les devises – est lui-même instable. Techniquement, il serait beaucoup plus facile de stabiliser les cours des changes que de stabiliser les cours des matières premières et des produits agricoles. Or, nous ne parvenons pas à stabiliser le marché des changes, ni celui du pétrole, alors en matière agricole, cela me paraît totalement utopique.

La bourse de Chicago serait la plus importante place financière mondiale pour les matières premières agricoles. Est-ce la réalité et est-ce que cela apporte une quelconque influence à Washington dans ce domaine ?

Aujourd’hui, les grandes structures de marché sont des structures essentiellement électroniques. Donc ce que nous appelons la bourse de Chicago, c’est-à-dire le Chicago Mercantile Exchange, est présent sur l’ensemble de la planète, bien que les contrats soient américains.

Aujourd’hui, il est vrai que le prix de Chicago est la référence en ce qui concerne les grains, même si la cotation de Paris pour le marché du blé est devenue une référence très large pour l’Europe mais aussi la mer Noire. Sur ce sujet, les positions ne sont pas toujours figées. Les cotations de références pour le sucre, le café et le cacao se font, elles, entre New York et Londres.

Les prix de référence sont issus de ces grandes places de marché qui sont pour l’essentiel des places nord-américaines. Et cela a un avantage, puisque les bourses américaines font l’objet d’un contrôle extrêmement strict de la part des autorités fédérales. La commission de contrôle des marchés, la CFTC, est probablement une agence de contrôle des marchés parmi les plus efficientes au monde. Il y a eu un important développement de marchés à terme en Chine, mais on ne peut pas dire que les autorités chinoises de marchés apportent la même sécurité. 

À partir de là, est-ce que Washington peut avoir de l’influence sur les prix ? Je dirais que non. Mais il est clair que les analyses de marché qui sont publiées par le ministère américain de l’Agriculture ont incontestablement une influence sur l’évaluation que les opérateurs se font de ce que vont être les situations de marché. Cela est particulièrement vrai pour le marché des grains. Et c’est encore plus remarquable au moment de cet entretien, alors que les États-Unis sont en shutdown. Le ministère américain de l’Agriculture ne peut plus rien publier et les marchés se trouvent un peu aveuglés, sans leurs informations telles que l’état des récoltes aux États-Unis, l’état des exportations américaines, etc. Cela reflète aussi la position des États-Unis sur un certain nombre de productions, pour lesquelles Washington demeure un acteur important ; et ce malgré la montée en puissance de certains concurrents tels que les pays de la mer Noire sur le marché des grains par exemple.

L’année 2018 a notamment été marquée par de fortes tensions commerciales entre Washington et Pékin. Quelles sont les conséquences de cette guerre commerciale sur le prix des denrées agricoles ?

Il y a un impact incontestable dans la mesure où Washington et Pékin ont des échanges agricoles importants. Les États-Unis demeurent un exportateur important de denrées agricoles et la Chine en est devenue un importateur majeur.

Le cas le plus marquant est celui du soja, puisque la Chine était le principal importateur de soja américain et tout l’équilibre du marché était lié à la montée régulière des importations chinoises de soja en provenance essentiellement des États-Unis. Le fait que la Chine ait été amenée, par des mesures de rétorsion, à taxer ses importations de soja américain autour de 25 % a totalement déplacé les flux. On a ainsi pu assister à une montée en puissance des exportations sud-américaines, du Brésil surtout, et de l’Argentine dans une moindre mesure. Le différentiel entre les prix du soja à l’exportation brésilien et américain est monté à certains moments à 100 dollars la tonne. Le soja a été dans l’œil du cyclone de cette guerre commerciale. Il n’y a bien sûr pas que le soja, puisque les États-Unis exportent aussi en Chine de la viande de porc, un peu de viande bovine, ou des céréales comme le sorgho. Tout ceci a été largement touché et cela devrait d’ailleurs continuer en 2019.

Il y a également d’autres produits qui ont été touchés indirectement. Ce fut le cas par exemple en Inde, qui s’est retrouvée affectée par les taxes à l’exportation mises en place par Washington sur l’acier et l’aluminium. L’Inde a donc cherché sur quel point attaquer les États-Unis, et New Delhi menace actuellement de mettre en place des taxes sur les importations indiennes d’amandes, dont elle est le premier importateur mondial, et la Californie le premier exportateur. C’est aussi le cas pour les lentilles, que l’Inde importe en masse du Canada et des États-Unis. Il risque également d’y avoir des conséquences liées au conflit entre les États-Unis et la Turquie sur les exportations américaines de coton. Enfin, il faut aussi rappeler ce qui est en train de se passer en Europe sur nos importations d’huille de palme en provenance de Malaisie et d’Indonésie, pour des raisons « environnementales ».

Outre les effets de cette guerre commerciale, quels sont selon vous les évènements géopolitiques qui pourraient fortement impacter le prix des matières premières agricoles en 2019 ?

La principale interrogation concerne l’avancement des négociations entre Pékin et Washington. Ils se sont donné 90 jours et l’échéance est autour du mois de mars. S’ils arrivent à trouver un accord, on peut alors imaginer que la Chine va reprendre ses importations de soja, ce qu’elle a déjà commencé à faire – à des niveaux bien moindres qu’avant – pour montrer sa bonne volonté. Si un tel accord est trouvé, c’est d’ailleurs l’ensemble des exportations agricoles américaines qui pourraient reprendre normalement vers la Chine.

Il faudra également surveiller ce qui va se passer sur le front des accords commerciaux en négociation, tel celui entre l’Union européenne et le Mercosur, qui bute justement sur les produits agricoles. Il y a également ce qui se passe entre l’UE, l’Indonésie et la Malaisie avec les eurodéputés qui ont demandé la fin des importations d’huile de palme pour les agrocarburants, alors qu’en parallèle l’UE pourrait être amenée à autoriser l’importation d’huile de soja américaine et argentine pour faire du biodiesel.

Il y a en fait beaucoup d’évènements géopolitiques qui peuvent jouer et avoir un impact sur le prix des denrées agricoles. Pour illustrer cela, je proposerai une petite anecdote qui montre que rien n’est jamais tout blanc ou tout noir. L’un des pays qui a repris ses importations de soja en provenance des États-Unis, et de manière assez importante sur la fin de l’année 2018, c’est l’Iran. Cela peut paraître surprenant, mais les produits alimentaires ne sont pas concernés par les sanctions américaines contre l’Iran.

Il est clair que les échanges agricoles et alimentaires sont assez souvent – du fait de leur dimension symbolique et sensible – en première ligne des tensions géopolitiques. Comme celles-ci ont été nombreuses en 2018, il me manque probablement un peu d’imagination pour anticiper 2019.

Entretien réalisé par Thomas Delage le 17/01/2019.

<strong>Échanges mondiaux de graines de soja</strong>

Notes

(1) « El Niño » est un phénomène climatique qui intervient dans la zone Pacifique de manière assez régulière à intervalles de 5-7 ans, et qui a des conséquences dans le monde entier.

(2) En juin 2018, la Chine en détenait 301 Mt, soit la moitié des stocks mondiaux. Par comparaison, les États-Unis en possédaient trois fois moins.

(3) Après d’intenses négociations, et alors que les eurodéputés demandaient la fin des importations d’huile de palme pour les agrocarburants en 2021, la Commission européenne et les États membres ont repoussé l’échéance à 2030 pour tous les agrocarburants. L’huile de palme qui arrive en Europe vient en grande partie d’Indonésie et de Malaisie.

(4) Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement.

Légende de la photo en première page : L’année 2018 a été marquée par une forte montée des tensions commerciales entre Pékin et Washington, ce qui n’a pas été sans impacts sur le cours de nombreuses denrées alimentaires. Les observateurs surveillent donc avec attention la politique commerciale de Donald Trump, qui fait aujourd’hui « la pluie et le beau temps » sur les marchés à la suite des multiples frictions et changements de politiques déclenchés au cours de l’année passée par Washington avec le Mexique, le Canada, l’Europe, la Russie, le Japon, etc. (© Official White House/Shealah Craighead)

Article paru dans la revue Les Grands Dossiers de Diplomatie n°49, « Nourrir la planète – Géopolitique de l’agriculture et de l’alimentation », Février-Mars 2019.

Philippe Chalmin, Une brève histoire économique d’un long XXe siècle, Paris, Éditions François Bourin, février 2019.

À propos de l'auteur

Philippe Chalmin

Professeur d’histoire économique à l’Université Paris-Dauphine et président-fondateur du cercle Cyclope, principal institut de recherche européen sur les marchés des matières premières, qui publie chaque année le Rapport CyclOpe sur l’économie et les marchés mondiaux.

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