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L’Amniyat : le renseignement de l’État islamique, État dans l’État

Le terme Amniyat, que l’on retrouve parfois sous sa forme abrégée Amni ou Emni, dérive du mot arabe amni, qui signifie « sécurité ». C’est ainsi que l’État Islamique (EI) a désigné sa branche chargée des tâches de sécurité, de renseignement, d’espionnage et de contre-espionnage (1).

À la découverte de l’Amniyat

Les Occidentaux ont découvert l’Amniyat dès 2014, lorsque les rebelles syriens ont mené une contre-offensive pour chasser l’État Islamique en Irak et au Levant (EIIL) du nord-ouest de la Syrie et ont tué Haji Bakr, alias Samir Abd Muhammad al-Khlifawi. C’était un ancien colonel du renseignement de la défense antiaérienne de l’armée irakienne sous Saddam Hussein, emprisonné à Abou Ghraib et à Camp Bucca, où il avait rencontré Abou Bakr al-Bagdahdi. Il était devenu l’un des bras droits de celui qui a pris la tête de l’État islamique d’Irak en 2010 et avait été envoyé en Syrie en décembre 2012. Abou Bakr al-Baghdadi se méfiait de plus en plus d’un autre de ses lieutenants, Abou Muhammad al-Jolani, qu’il avait chargé un an et demi plus tôt de créer le Front al-Nosra en Syrie. Il voulait s’assurer du plus grand nombre possible de soutiens dans ce dernier pays. Haji Bakr s’est installé à Tal Rifaat, à l’ouest d’Alep. C’est là qu’il a rédigé un document de 31 pages, que les rebelles ont découvert après l’avoir abattu, et auquel a eu accès le journaliste Christoph Reuter, qui en a dévoilé le contenu (2). C’est un manuel de conquête du territoire en plusieurs étapes : créer des centres de prédication (dawaa) dans les localités visées, y recruter des espions qui collectent des renseignements et pratiquent le chantage pour miner la résistance locale éventuelle ; marier les « professeurs » des centres de prédication à des femmes du cru pour infiltrer les réseaux locaux. D’autres documents de l’EI saisis à Alep confirment l’infiltration et la surveillance à grande échelle des forces adverses, que ce soient les groupes rebelles ou les forces gouvernementales syriennes.

L’Amniyat se charge aussi d’installer des camps d’entraînement dans des zones reculées, où sont accueillis les nombreux combattants étrangers placés entre les mains de vétérans du djihad, comme les Tchétchènes. Le but est de former des troupes d’élite sans aucun lien avec le tissu local, et qui seront à même de remplir les missions qu’on leur confie sans manifester la moindre pitié. En 2015, certains spécialistes plaçaient le QG de l’Amniyat de l’EI à Al-Bab, assez près de la frontière turque (à moins de 30 km au nord). Abou Muhammad al-Adnani, porte-parole de l’EI, qui a appelé à commettre des attentats en Occident dès septembre 2014, aurait eu la main sur l’Amniyat jusqu’à sa mort en août 2016. Il est plus difficile depuis de savoir qui dirige véritablement l’Amniyat. Toutefois, Abou Luqman, Ali Moussa al-Shawak de son vrai nom, un Syrien, y aurait occupé de hautes fonctions (3). À la mort d’Al-Adnani, il serait devenu émir de l’Amniyat en Syrie, puis directeur général de l’Amniyat en 2017 (4).

Sur le terrain, l’Amniyat infiltre des espions avant une attaque de l’EI. Ces espions sont chargés de commettre des attentats, des assassinats ciblés, voire des attaques suicides pour désorganiser un groupe adverse. L’Amniyat paie des informateurs pour se renseigner, aussi, en amont. Une fois la conquête réalisée, tous les « indésirables » sont rapidement éliminés. Pour conserver la prise, un réseau d’informateurs est déployé pour instiller un climat de suspicion généralisé. L’Amniyat emploie même des enfants dans ce rôle. Il est aussi chargé de débusquer les espions. Entre 2013 et 2016, au moment du pic territorial de l’EI, les combattants étrangers arrivant aux frontières étaient systématiquement pris en charge pendant un certain temps par l’Amniyat, qui accumule d’ailleurs les documents sur les combattants étrangers, à toutes fins utiles.

L’Amniyat est aussi chargé de la surveillance des communications sur le territoire de l’EI. Il contrôle les « cafés » dans lesquels la population a accès à Internet ; il fouille les téléphones et autres engins récupérés sur les otages ; il surveille les conversations des combattants étrangers avec leurs familles en Europe. L’Amniyat n’utilise pas les messageries plus confidentielles comme Telegram, mais davantage les espaces de chat des jeux vidéo. Les centres médiatiques de l’EI, qui étaient sous la direction, là encore, d’Abou Muhammad al-Adnani, travaillent également avec l’Amniyat. Il s’occupe aussi du flot logistique passant par la Turquie, où il infiltre des espions et des assassins, en particulier dans les camps de réfugiés syriens. L’Amniyat a conduit plusieurs assassinats ciblés visant des rebelles ou des personnes critiques de l’EI réfugiés en Turquie.

Une équipe de chercheurs a pu interroger 55 déserteurs de l’EI et 17 civils syriens qui ont permis, par leur témoignage, de mettre en lumière le système pénitentiaire et sécuritaire de l’EI à Raqqa en 2017, avant la reprise de la ville (5). La police islamique, qui y assure le maintien de l’ordre, dépend directement de l’Amniyat. En mai 2017, elle disposait d’au moins 183 hommes à Raqqa. Son chef était Muhammad al-Bazi, un Syrien nommé à ce poste par Abou Luqman, possible dirigeant de l’Amniyat. La police militaire dépend à la fois de l’Amniyat et du diwan (ministère) des Soldats. Elle est dirigée par un Saoudien, Abdul al-Kafi al-Shmari, remplacé ensuite par un Syrien, Abou Rajiha al-Shami. La hisba, la police morale de l’EI, est également encadrée par l’Amniyat, qui dispose aussi à Raqqa des Mudahmah (escouades de raids) pour les opérations spéciales. Les Mudahmah sont dirigés par Ahmad al-Nasir. Deux Français au moins auraient servi dans cette formation.

L’Amniyat, qui forme les interrogateurs des autres services, contrôle aussi les prisons : à Raqqa, elles sont dans le stade al-Baladi, avec son QG ; il y en a plusieurs à Tabqa, à l’ouest de Raqqa, dont une dans le barrage sur l’Euphrate.

L’Amniyat au cœur des attentats à l’étranger

Le rôle de l’Amniyat dans les attentats en Occident est entraperçu dès 2015 avec la défection de plusieurs de ses membres, comme l’Allemand Harry Sarfo, originaire du Ghana, et recruté au bout de trois jours par l’Amniyat qui cherche des combattants occidentaux pour commettre des attentats. Reda Hame, un Français arrêté en août 2015, a fait un séjour de six jours seulement en Syrie, pendant lequel il a été formé au tir au fusil d’assaut, au jet de grenade et à l’utilisation d’un logiciel crypté pour communiquer avec l’Amniyat.

La branche de l’Amniyat qui s’occupe des opérations extérieures est baptisée Amn al-Kharji. Le témoignage le plus détaillé sur cette subdivision est celui publié par le Daily Beast deux jours après les attentats de Paris : c’est celui d’un transfuge baptisé Abou Ahmed (6). D’après lui, l’Amniyat comprend quatre départements : l’Amn al-Dawla, chargé de la sécurité intérieure dans le territoire de l’EI ; l’Amn al-Dakhili, équivalent d’un ministère de l’Intérieur pour le maintien de l’ordre ; l’Amn al-Askari, qui est le renseignement militaire ; et l’Amn al-Kharji qui s’occupe de l’espionnage et des attentats en territoire ennemi. Le témoignage d’Abou Khaled confirme qu’Abou Muhammad al-Adnani chapeaute l’Amniyat, sans doute à un niveau plus bureaucratique qu’opérationnel, même s’il nomme les chefs des quatre départements (7).

L’exemple franco-belge au sein de l’Amniyat est assez bien documenté (8). Au printemps 2013, de nombreux Français et Belges rejoignent la Syrie après la naissance de l’EIIL. Ils atterrissent pour beaucoup dans la Katibat al-Muhajireen (brigade des immigrants), regroupant les combattants étrangers au sein d’un groupe djihadiste syrien, Al-Majlis Shura al-Mujahideen, dirigé par Amr al-Absi, alias Abou al-Atheer. Al-Absi est l’un des premiers soutiens d’Abou Bakr al-Baghdadi avant même la naissance de l’EIIL : il devient gouverneur d’Alep. Dans la Katibat al-Muhajireen, on trouve Chaquir Maaroufi, alias Abou Shaheed (9), un des propagandistes français les plus zélés de l’EIIL. Les Franco-Belges de cette katibat, comme Tyler Vilus, dès 2013, louent Mohamed Merah, et invitent déjà à frapper en Occident. Deux membres de la cellule Cannes-Torcy démantelée en octobre 2012, Ibrahim Boudina et Abdelkader Tliba, qui sont parvenus à gagner la Syrie, reviennent en France et sont arrêtés en janvier 2014 : ils avaient commencé la fabrication de TATP. Mehdi Nemmouche, qui est arrivé en Syrie en décembre 2012, a été recruté par Abdelhamid Abaaoud, lui aussi membre de la Katibat al-Muhajireen, et qui semble avoir rapidement gravi les échelons dans l’Amniyat. Nemmouche quitte la Syrie en janvier 2014 avant de commettre l’attaque dans le musée juif de Bruxelles, en mai, la première effectuée en Europe par l’EIIL. À ce moment-là, il est encore difficile d’appréhender la structure de commandement qui pilote les attentats. Toutefois, le témoignage de Mourad Farès, qui s’est rendu de lui-même à la DGSI en Turquie en août 2014, et qui a fait partie un temps de l’EIIL, confirme que celui-ci planifie des attentats en Occident dès l’automne 2013 : Farès a rencontré un Saoudien, Abou Usama al-Madani, qui recrutait des candidats.

À partir du second semestre 2014, l’EI semble investir davantage de moyens dans ses opérations extérieures et les organise vraiment de manière institutionnalisée. La première trace de ce changement est l’attentat raté de Verviers, déjoué in extremis en janvier 2015, dans lequel on retrouve encore Abdelhamid Abaaoud. La cellule est organisée autour de personnes ayant séjourné en Syrie, mais assez brièvement. Des Français organisent un réseau d’acheminement par la Grèce et la Turquie en se présentant comme des réfugiés syriens. Ces Français appartiennent au réseau de Trappes, cette ville des Yvelines qui a connu de nombreux départs vers la Syrie. Parmi eux, Walid Hamam, qui a fait partie d’un réseau d’opérations au Liban, avec Chaqir Maaroufi. Wissem el-Mokhtari et Foued Mohamed-Aggad, un des assaillants du Bataclan, en font également partie. Abaaoud semble assurer le lien entre ses supérieurs de l’Amniyat en Syrie et la cellule en Europe. Il est non seulement en contact avec l’Amniyat en Syrie, mais aussi avec la branche libyenne de l’EI ; il a été membre de la Katibat al-Battar (10), constituée de Libyens.

Après l’échec de Verviers, l’EI intensifie ses efforts pour inciter des partisans à commettre des attentats en Occident, tandis que l’Amniyat accélère le recrutement en Syrie. Reda Hame parle, en juin 2015, d’une véritable « usine » autour de Raqqa. Il apparaît que la plupart des Français et Belges ayant participé de près ou de loin aux attentats viennent de l’Amniyat. Boubakeur el-Hakim, alias Abou Muqatil al-Tunisi, Franco-Tunisien vétéran du djihad, qui rejoint la Syrie après l’assassinat de l’avocat tunisien Chokri Belkaïd (6 février 2013) et du député tunisien Mohamed Brahmi (25 juillet 2013), a de hautes responsabilités (il sera tué dans une frappe de drone près du stade de Raqqa le 26 novembre 2016). On trouve autour de lui Salim Benghalem (11), un Français qui a intégré les rangs de l’EIIL dès 2013, et Najim Lachraoui, l’artificier des attentats de Paris et de Bruxelles, qui tous les deux, avec Mehdi Nemmouche, ont été geôliers des otages occidentaux et locaux dans le secteur d’Alep pendant le second semestre 2013. D’autres Français font également partie de l’Amniyat, comme Tyler Vilus. Nicolas Moreau, arrêté et rapatrié en France en juin 2015, est l’un des premiers à évoquer Abdelhamid Abaaoud et son rôle dans les opérations extérieures devant la DGSI. Moreau est également le premier Français revenu du théâtre à détailler plus précisément ce qu’est l’Amniyat (12).

Dans la première moitié de 2015, après l’échec de Verviers, l’Amniyat semble avoir changé de stratégie : il n’envoie plus de vétérans du djihad ou même de membres du service, mais recrute parmi ceux arrivés récemment en Syrie, qui sont entraînés rapidement et réexpédiés en Europe pour commettre des attentats. C’est ce que confirment le récit d’Harry Sarfo, parvenu à Tal Abyad en avril 2015, ou encore l’exemple de Sid Ahmed Ghlam, cet étudiant algérien qui a brièvement séjourné en Syrie, peut-être à deux reprises. Les candidats sont renvoyés en Europe après avoir été instruits de la façon dont ils doivent communiquer avec leurs supérieurs en Syrie. L’Amniyat se charge de fournir, sur place, l’argent, les armes et autres matériels nécessaires, voire de les mettre en contact avec d’autres « frères » susceptibles de les aider à monter une opération plus complexe.

Il semble que cette stratégie ait montré ses limites, ou alors qu’elle ait servi de diversion pour la phase suivante : le renvoi de vétérans du djihad et/ou de membres de l’Amniyat pour commettre des attentats en Europe. À l’été 2015, l’Amniyat utilise la « route des Balkans » afin d’infiltrer ses combattants en Europe. Ces derniers y pénètrent tous grâce à de faux passeports syriens, dans le flot de réfugiés, à l’exception de Tyler Vilus, qui a utilisé l’identité suédoise d’un autre combattant de l’EI, et qui est arrêté en juillet 2015. Abaaoud a envoyé un éclaireur, Bilal C., qui a reconnu la route vers l’Europe en juin-juillet 2015. Il revient lui-même sur place avec Ayoub el-Khazzani, auteur de l’attentat raté dans le Thalys le 21 août. Abaaoud établit sa base en Belgique, avec un nœud logistique autour des frères El-Bakraoui qui se chargent de fournir les armes et le matériel nécessaires aux opérations grâce à leurs contacts dans le milieu criminel. Le groupe qui commet les attentats de Paris, puis de Bruxelles, est le produit d’une année d’efforts de l’Amniyat : les cibles avaient été sélectionnées pour certaines dès l’époque de l’attentat raté de Verviers. Il est d’ailleurs probable qu’Abaaoud envisageait une attaque simultanée à Paris, aux Pays-Bas, voire en Belgique. La planification dénote une structure de commandement centralisée : Lachraoui, l’artificier du groupe, est en contact avec Abou Ahmad, alias Osama Ahmad Mohammad Atar, un vétéran du djihad, membre de l’Amniyat, qui pilote l’ensemble depuis la Syrie. Un autre personnage au rôle plus flou a émergé à la suite des différentes investigations : Abou Souleymane al-Faransi, un Français, de son vrai nom Abdelilah Himiche, ancien de la Légion étrangère ayant intégré les rangs de l’EIIL en 2014, qui commande la brigade Tariq ibn Ziyad et qui perpètre des exécutions, avant de rejoindre très probablement l’Amniyat.

Conclusion

La présence d’un service de sécurité/renseignements au sein d’un groupe djihadiste n’est pas une nouveauté. Les Shebab somaliens avaient le leur, baptisé également Amniyat, avant l’EI. Ce qui est nouveau, c’est la place prise par ce service, devenu, au sein de l’EI, un véritable État dans l’État. La fin territoriale de l’EI en Irak et bientôt en Syrie ne signe pas la disparition de l’Amniyat. Aujourd’hui, en Irak, où l’EI est assez facilement revenu à l’insurrection, le groupe pratique encore les assassinats ciblés avec ses « détachements de sécurité ». La propagande du groupe, bien qu’elle soit devenue moins importante, se maintient, et elle est capable d’inspirer, à distance, des candidats aux attentats : les deux attaques de Trèbes et de Paris, en mars et mai 2018, sont là pour le rappeler. Par ses succès, l’Amniyat a déjà bâti sa propre légende au sein de l’EI (13). 

Notes

(1) Anne Speckhard et Ahmet S. Yayla, « The ISIS Emni : Origins and Inner Workings of ISIS’s Intelligence Apparatus », Perspectives on Terrorism, vol. 11, no 1, février 2017.

(2) Christophe Reuter, « Secret Files Reveal the Structure of Islamic State », Spiegel​.de, 18 avril 2015.

(3) Matthieu Suc, « Services secrets de l’EI : la cinquième colonne du djihad », Les espions de la terreur, partie 4, Médiapart, 28 septembre 2017.

(4) Asaad H. Almohammad et Anne Speckhard, « Abu Luqman –Father of the ISIS Emni : Its Organizational Structure, Current Leadership and Clues to its Inner Workings in Syria & Iraq », International Center for the Study of Violent Extremism, 12 avril 2017.

(5) Asaad Almohammad, Anne Speckhard, et Ahmet S. Yayla, « The ISIS Prison System : Its Structure, Departmental Affiliations, Processes, Conditions, and Practices of Psychological and Physical Torture », International Center for the Study of Violent Extremism, 10 août 2017.

(6) Michael Weiss, « Confessions of an ISIS Spy », The Daily Beast, 15 novembre 2015.

(7) Daveed Gartenstein-Ross et Nathaniel Barr, « Recent Attacks Illuminate the Islamic State’s Europe Attack Network », Jamestown​.org, 27 avril 2016.

(8) Jean-Charles Brisard et Kévin Jackson, « The Islamic State’s External Operations and the French-Belgian Nexus », CTC Sentinel, vol. 9, no 11, novembre-décembre 2016.

(9) « Le français Abou Shaheed tué dans des combats entre djihadistes en Syrie », Memri​.fr, 10 juin 2014.

(10) Cameron Colquhoun, « Tip of the Spear ? Meet ISIS’ Special Operations Unit, Katibat al-Battar », Bellingcat, 16 février 2016.

(11) Matthieu Suc, « Quand l’État islamique recherche la taupe d’Alep », Les espions de la terreur, partie 2, Médiapart, 29 août 2017.

(12) Matthieu Suc, « Révélations sur les services secrets de l’État islamique », Les espions de la terreur, partie 1, Médiapart, 18 août 2017.

(13) Matthieu Suc, Les espions de la terreur, Harper Collins, novembre 2018.

Légende de la photo en première page : Image de propagande de l’EI. Ce dernier a rapidement développé son propre service de renseignement et de contre-ingérence. (© D.R.)

Article paru dans la revue DSI hors-série n°63, « Renseignement militaire : Savoir pour vaincre », décembre 2018 – janvier 2019.
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