Magazine Moyen-Orient

Kaboul : une métropole en crise

Dans un Afghanistan en guerre depuis 1979, l’urbanisation rapide a transformé la structure démographique et sociale et, bien qu’on ne dispose pas de statistiques fiables, il est raisonnable de penser que la majorité de la population n’est plus rurale. Kaboul est devenue une grande métropole du sous-continent avec 4,11 millions d’habitants en 2018-2019 (4,86 pour la province), selon des données officielles sous-estimées (1). La ville est étendue, avec plus de 20 kilomètres de diamètre, et connaît une des plus fortes croissances urbaines de la planète (5 %). L’explosion démographique, notamment liée aux afflux de migrants et de déplacés originaires des campagnes, a cassé le modèle traditionnel d’intégration. Kaboul est une cité de néoruraux mal intégrés au monde urbain, marquée par une ethnicisation et des inégalités croissantes.

Kaboul a été marquée par la présence de nombreuses organisations internationales liées à l’intervention militaire et aux dizaines de milliers d’Occidentaux qui la composaient. Les quartiers du centre-ville (Wazir Akbar Khan, Qala-e Fatullah, Taïmani, Shirpour) ont abrité des bases militaires, les sièges des différentes agences des Nations unies, des organisations humanitaires et des ambassades, dont la protection a justifié une forme radicale de ségrégation spatiale et sociale. En raison des attentats qui se sont multipliés au milieu des années 2000, une « zone verte », enclave hautement sécurisée sur le modèle de celle de Bagdad, a été établie. La circulation y est largement interdite, et les Afghans ordinaires en sont de facto exclus. Traverser la ville suppose donc de contourner cette « zone verte », d’où les embouteillages infernaux qui paralysent la ville à certaines heures.

Les effets de près de vingt ans de présence étrangère

Kaboul est morcelée par la multiplication de dispositifs de sécurité (blocs en béton anti-explosions, barrages, barbelés), qui visent à entraver la déambulation et à éviter les attentats. Enfin, jusqu’en 2014, les convois occidentaux aggravaient les problèmes de circulation, traversant agressivement les embouteillages en pointant leurs mitrailleuses lourdes sur les véhicules environnants. Dès les premières années de la présence occidentale, les Kaboulis ont appris à rester à distance de ces convois en raison de plusieurs incidents avec des militaires occidentaux qui ont ouvert le feu sur des véhicules civils.

La fortification des opérateurs de l’intervention a produit des formes d’extraterritorialité culturelles, voire juridiques, une ségrégation spatiale et sociale des étrangers par rapport à la société locale. Ainsi, il n’était pas rare de voir des militaires qui effectuaient leur mission sans sortir une seule fois de leur base ou un employé d’une ONG qui n’avait jamais eu l’occasion d’aller se promener dans les quartiers centraux de Kaboul. Inversement, la plupart des Afghans ne sont jamais entrés dans un espace international. La comparaison avec l’occupation soviétique (1979-1989) est éclairante : « Les Soviétiques, ils venaient dans le bazar manger avec nous, les Américains, ils ne sortent pas, ils ne parlent jamais avec les gens » ; cette remarque d’un commerçant en avril 2009 revient régulièrement dans les conversations. Les frontières entre les espaces marquent symboliquement et physiquement les relations de domination : pénétrer dans une base militaire, un compound de l’ONU, l’infrastructure d’une ONG suppose de subir des fouilles, de gérer avec sang-froid l’attitude suspicieuse et quelquefois insultante des gardes (surtout si l’on est habillé à l’afghane), de produire une identification officielle, etc. Cette mise en ordre particulière des hiérarchies et des identités (par exemple d’âge et de genre) au sein de l’espace enclavé renvoie brutalement la société afghane à sa situation de dépendance et de domination.

Par ailleurs, des années de présence occidentale ont profondément transformé la société urbaine avec la multiplication des médias de masse, des institutions éducatives et un marché du travail directement lié à cette présence. Dans la classe moyenne émergente, les revenus, élevés pour l’Afghanistan (2), donnent accès à la société de consommation, plusieurs grandes surfaces arborant des produits importés du Golfe, d’Inde et d’Occident. Les nouvelles élites urbaines, principalement à Kaboul, se distinguent par une consommation ostentatoire, en particulier lors des mariages. Des wedding halls en périphérie célèbrent des noces comptant parfois plusieurs centaines d’invités. Mais ce qui définit le groupe est probablement encore plus directement les transformations du rapport au corps, notamment par les vêtements plus moulants à l’occidentale, ce qui va de pair avec des pratiques sportives comme la musculation (et le fitness pour les femmes de la classe supérieure) et les sports de combat, spécialement le taekwondo.

Dans les logements pour familles nucléaires, dont les premiers ont été construits par le régime communiste, les enfants prennent une place centrale au détriment des grands-parents. Les séries télévisées et, de façon plus générale, les médias introduisent de nouvelles manières d’être en famille et une performance des émotions bien éloignées des normes de la société rurale. Dans cette classe moyenne, les rapports de genre, la hiérarchie ethnique et le modèle de réussite sont profondément transformés. Kaboul se donne ainsi à voir comme une ville mondialisée, extravertie d’un point de vue économique et ouverte aux pratiques culturelles venues d’Inde ou d’Occident et aux courants idéologiques transnationaux, notamment certaines formes d’islam politique.

Une éducation diversifiée, sans monopole occidental

L’apparition d’écoles et d’instituts privés (de qualité variable) a provoqué une diversification de l’offre dans le secondaire et le supérieur. Historiquement, l’offre éducative en Afghanistan a été marquée par une forte présence des pays occidentaux (France, Royaume-Uni, Allemagne), d’abord par la création de lycées patronnés par un pays étranger, puis dans les universités par le biais des curricula et des professeurs, enfin dans la formation des docteurs à l’étranger par les programmes de bourses. Ainsi, le lycée Istiqlal, financé par la France, ou le lycée Amani, lié à l’Allemagne, ont contribué à former les élites afghanes jusqu’aux années 1970.

Le système d’enseignement a connu une première rupture avec l’invasion soviétique et les tentatives de l’URSS de former de nouvelles générations de cadres après des séjours en URSS (Ouzbékistan ou Russie le plus souvent). Les combats dans Kaboul (1992-1996) et le régime taliban (1996-2001) ont ensuite largement réduit l’offre d’éducation secondaire et supérieure, à l’exception de celle des madrasas, qui a fortement crû pendant cette période. Depuis 2001, l’offre d’éducation renaît en raison du fort investissement international dans l’éducation publique, notamment primaire, même si celle-ci demeure insuffisante en périphérie de la ville (3). Le gouvernement ne possède qu’une faible maîtrise sur cette offre ; une petite minorité seulement des institutions sont effectivement enregistrées par le ministère de l’Éducation nationale et par le ministère de l’Enseignement supérieur. Il ne semble pas y avoir de système d’inspection pour vérifier la qualité des établissements privés.

Cette diversification a également correspondu à la fin du monopole européen sur l’éducation et à une transformation de la hiérarchie des institutions éducatives, avec notamment une perte de prestige des établissements étrangers historiques, la montée de nouveaux acteurs privés (États-Unis, Turquie, monarchies du Golfe, Pakistan), des initiatives éducatives liées à certaines communautés (Hazaras/chiites), voire l’établissement d’un lycée sous la houlette de Wakil Mutawakil, ancien ministre des Affaires étrangères (1999-2001) sous le régime taliban, dont le programme fut approuvé à la fois par le gouvernement et par le mouvement taliban. Parallèlement, l’offre d’instruction religieuse a également été transformée par l’apparition de madrasas liées à l’Iran, aux pays arabes et au Pakistan. Celles-ci modifient en profondeur la formation des clercs et des juristes dont l’influence sociale et politique croît à Kaboul. Par ailleurs, les contenus éducatifs ont changé sur plusieurs plans. L’anglais, dans un contexte d’extraversion, est un élément central du cursus, car il prépare éventuellement à une expatriation. De plus, l’informatique est une matière largement enseignée. Les pédagogies ont beaucoup évolué et l’offre éducative à Kaboul a permis une plus grande présence des filles dans l’éducation supérieure, ainsi que dans le corps professoral. Cependant, les nouvelles classes moyennes sont employées par des entreprises dépendantes d’investissements occidentaux et des associations humanitaires qui partent en raison de l’insécurité et de la diminution des financements.

<strong>Kaboul, une capitale à l’urbanisme croissant</strong>

Une capitale détruite et négligée

Cette influence marquée de la présence occidentale ne s’explique pas par un plan de développement cohérent de la ville. En effet, si la plupart des organisations internationales ont installé leur siège à Kaboul entre 2001 et 2014, les programmes d’aide ou de développement ont été rarissimes. La capitale afghane – l’un des espaces les plus affectés par l’intervention de 2001 – a paradoxalement été la grande oubliée de l’aide au développement.

Pratiquement intacte en 1992, elle a été en partie détruite par les affrontements entre 1992 et 1996. La reconstruction a été lente et il reste encore quelques espaces en ruines. Il a ainsi fallu attendre 2016 pour qu’un programme de reconstruction du palais royal de Darulaman soit lancé. Malgré l’importance de Kaboul, les politiques urbaines ont été inexistantes. En effet, les bailleurs ont privilégié les zones rurales, au nom d’une vision passéiste, voire orientaliste, de l’Afghanistan. Ce n’est qu’en 2006 qu’un plan directeur a finalement été délégué à l’Agence japonaise de coopération internationale, dont le rapport a été rendu en 2009. L’état des infrastructures témoigne de ce sous-investissement : seuls les principaux axes du centre-ville sont asphaltés, alors que l’accroissement des revenus (jusqu’en 2014) a entraîné l’augmentation rapide du nombre de voitures. La situation se complique encore au moment de la fonte des neiges et en cas de pluies torrentielles, car les travaux pour remettre en état les canalisations ouvertes qui servent d’égouts n’ont commencé qu’en 2012, essentiellement dans le centre-ville. En conséquence, le niveau de pollution de la ville est l’un des plus élevés du monde, ce qui a des conséquences sanitaires, et donc économiques, importantes. Enfin, une ville nouvelle, New Kabul City, a été prévue dans le plan directeur de 2009 pour désengorger le centre et les travaux dans le district voisin de Deh Sabz ont été lancés en 2015, mais restent vulnérables à l’insécurité qui se rapproche de plus en plus de la capitale.

Depuis 2001, la politique de laisser-faire dans le domaine foncier a permis des pratiques d’accaparement par les potentats du régime, dont le quartier de Shirpour, avec ses villas, constitue le symbole. Ce quartier appartenait initialement à l’armée avant que l’ancien ministre de la Défense (2001-2004) et commandant de l’Alliance du Nord, Mohammed Fahim, le divise en parcelles dont ont profité de hauts gradés militaires, des ministres et le maire de Kaboul. Les 250 habitants du quartier, des déplacés internes qui s’étaient installés dans les années 1990, ont ainsi été chassés par la police. Et, lorsque le rapporteur spécial des Nations unies sur le logement et les droits fonciers, Miloon Kothari, a demandé la démission des ministres impliqués, il a été désavoué par son supérieur, Lakhdar Brahimi, représentant spécial de l’ONU pour l’Afghanistan (1997-1999). Le gouvernement afghan a alors mis en place une commission dont le rapport fut enterré en octobre 2003. Le chef de la police de Kaboul qui avait mené l’expulsion a bien été limogé, mais il a ensuite été nommé à la tête de la police dans la province du Wardak. Son remplaçant, le général Baba Jan, est l’un des 29 bénéficiaires des distributions de parcelles. Quelques années plus tard, les villas aux colonnades grecques du quartier de Shirpour, désormais surnommé « Shirshour » (le lion pillé), ont été louées plusieurs dizaines de milliers de dollars par mois aux organisations internationales.

Depuis le départ des personnels et des financements occidentaux en 2014, la ville traverse une crise économique majeure. Le marché immobilier a connu une baisse de 50 % dans l’année qui a suivi le retrait. L’inflation s’est accrue, notamment sur les produits de première nécessité, dont le bois avec lequel une majorité des maisons sont chauffées en hiver. Par ailleurs, le marché de l’emploi est instable, largement informel, avec de fortes variations saisonnières. Les salaires sont à la baisse en raison de l’afflux constant de ruraux et la faiblesse de l’épargne entraîne un endettement général. Enfin, la perte de compétitivité de l’artisanat et des rares industries constitue un problème supplémentaire sans solution à court terme. Le remède, de la formation et de l’investissement, n’a jamais été appliqué à large échelle, restant limité à des programmes symboliques, mais anecdotiques dans leur ampleur. Les artisans font face à la concurrence des produits étrangers, chinois pour l’essentiel, et il n’y a aucun investissement industriel. La crise économique est d’autant plus délétère que le tissu urbain à Kaboul est fragile, traversé par de nombreuses tensions dans une situation explosive d’appauvrissement général et de mécontentement social.

Ségrégation sociale et urbanisation non contrôlée

L’ethnicisation accrue des quartiers périphériques, l’accroissement des inégalités et la tension permanente entre administrations formelle et informelle dessinent des lignes de fracture qui tendent à s’aggraver et structurent la ville, alors même que les Kaboulis doivent composer avec une instabilité du droit foncier, une insécurité structurelle et une précarité économique croissante.

La présence de l’État se limite assez largement aux quartiers riches qui ont le plus bénéficié de l’intervention internationale. Ainsi, la spéculation immobilière est extrêmement forte au centre, où différents quartiers (Shirpour, Taïmani, Qala-e Fatullah, Kart-e Say, Kart-e Char), plutôt mélangés ethniquement, dessinent le Kaboul des privilégiés. Le centre est maintenant fourni en eau et en électricité avec des services de ramassage des ordures, une large présence policière (qui n’exclut pas la criminalité, y compris celle des policiers eux-mêmes) et de bonnes écoles. Le contexte d’insécurité lié à la guerre et à la criminalité explique la fortification des maisons et la privatisation de l’espace public au profit des élites politico-économiques. Barbelés, béton et gardes de sécurité privés en sont les marqueurs, tandis que, depuis quelques années, certains entrepreneurs ont fait le pari de construire des gated communities lourdement gardées, à l’exemple de Salem Caravan, à l’est de la ville.

À l’inverse, les périphéries demeurent démunies de services publics. D’immenses banlieues, en extension continue, abritent des habitations informelles qui regroupent 80 % de la population et débordent largement du plan urbain initial. Ces quartiers ne sont pas nécessairement des bidonvilles, mais l’absence d’approvisionnement suffisant en eau et en électricité est la règle, notamment lorsque les habitations sont sur les flancs des montagnes. Aucun cadastre n’a été mis en place et le statut légal du foncier est particulièrement incertain. Le plan viaire en étoile avantage le centre, alors que les communications entre périphéries sont plus complexes. De plus, les quartiers périphériques s’auto-administrent à travers des structures informelles qui se superposent sans cohérence, complétant les structures officielles ou s’y opposant, selon les cas. Des représentants de quartier (wakil-i gozar) sont élus par la population et ont la responsabilité de tenir les registres de mariage, de décès et des titres de propriété, ainsi que d’arbitrer les disputes et la représentation de la communauté à l’échelon administratif supérieur. De plus, selon les quartiers, on trouve des shura représentant une communauté (qowm), des shura multicommunautaires (ce qui permet notamment de résoudre les conflits de façon informelle) et parfois les deux dans un même quartier.

Cette informalisation de la gestion urbaine est favorisée par la faible implantation de l’État dans les périphéries : quelques rares postes de police, des écoles publiques, parfois un bâtiment administratif. La municipalité de Kaboul compte à peine 6 900 employés pour assurer les principaux services publics : commissariat (hawza), litiges civils (huquq), mairie (nahia), écoles publiques et poste. Le maillage administratif de l’Afghanistan – historiquement faible – a considérablement aggravé les effets de l’urbanisation, rapide depuis dix ans. Par exemple, les policiers ne s’impliquent pas dès lors qu’un problème concerne un nombre important d’individus et tant que les institutions ne sont pas directement ciblées. Ainsi, lors d’affrontements violents entre plusieurs dizaines d’habitants de Shirpour, en plein centre de Kaboul, sur des questions de mœurs en 2012, un convoi de policiers, passant devant la scène, s’arrête et, voyant que la rixe est violente, redémarre.

Ethnicisation et fragmentation

L’absence d’administration publique dans les quartiers périphériques participe à l’ethnicisation de la carte urbaine. Historiquement, Kaboul est majoritairement pachtoune, mais de langue persane avec une communauté chiite soufie (qizilbach) liée à l’État. Les migrations, forcées ou non, ont entraîné un afflux de Hazaras et de Tadjiks pour la plupart originaires du nord et du centre du pays. La périphérie de Kaboul ressemble à une suite de villages avec des migrants qui tendent à se regrouper en fonction de leur origine géographique et de leur identité ethnique ou religieuse, un phénomène classique de migration en l’absence de structures administratives. Ces populations récemment urbanisées constituent une mosaïque ethnique marquant une délimitation de plus en plus nette des quartiers.

L’accroissement des tensions résulte de la remise en cause, après quatre décennies de guerre et de révolution, de la hiérarchie entre groupes – notamment la primauté pachtoune – sans qu’il y ait de consensus sur un nouvel équilibre identitaire. En particulier, pendant la guerre qui a ravagé Kaboul entre 1992 et 1996, certains affrontements avaient une tonalité nettement ethnique, principalement ceux entre Hazaras et Pachtounes dans l’ouest de la ville. Les massacres de civils ont explicitement visé les Hazaras, notamment en 1993, et constituaient un rappel de la hiérarchie identitaire traditionnelle. Au bas de la hiérarchie ethnique en Afghanistan, les Hazaras ont en effet gagné en influence en se mobilisant, en s’armant et en s’organisant durant la guerre.

L’ethnicisation des quartiers fragmente la ville. En particulier, les Hazaras et les Pachtounes ne se rendent plus dans les zones dominées par l’autre ethnie, alors que les persanophones semblent conserver une position plus neutre qui leur permet encore de circuler. L’enrichissement relatif de la minorité chiite et de certains persanophones associés à l’Alliance du Nord qui ont profité de la présence occidentale crée des tensions. De plus, la concurrence sur le marché du travail est particulièrement rude, avec un chômage estimé à 40 % provoqué par le retrait de la majeure partie des troupes occidentales. Les violences récurrentes, par exemple entre nomades pachtounes et cultivateurs hazaras à l’ouest de Kaboul, sont répercutées au niveau national par les médias locaux (4), ce qui accroît les mobilisations autour de ces incidents. Les chaînes de télévision et de radio sont pour la plupart liées à des groupes politiques, religieux ou ethniques. Loin de promouvoir une vision tolérante des rapports intercommunautaires, elles renforcent les barrières ethniques qui divisent la ville.

Notes

(1) Dans son rapport sur la population pour l’année persane 1397 (mars 2018-mars 2019), l’Organisation centrale des statistiques d’Afghanistan estime la population totale du pays à 31,57 millions d’habitants, dont 22,56 millions en milieu rural. Les données sont disponibles sur http://​cso​.gov​.af/​e​n​/​p​a​g​e​/​d​e​m​o​g​r​a​p​h​y​-​a​n​d​-​s​o​c​i​l​e​-​s​t​a​t​i​s​t​i​c​s​/​d​e​m​o​g​r​a​p​h​-​s​t​a​t​i​s​t​i​c​s​/​3​8​9​7​111. Il faut toutefois prendre des précautions avec ces chiffres, qui sont en partie faux en raison d’un problème structurel : aucun recensement n’a été effectué depuis 1979, sans oublier que les officines de statistiques négligent l’ampleur de l’accroissement des villes.
(2) En 2017, selon la Banque mondiale, le revenu national par habitant en Afghanistan est de 560 dollars, soit l’un des plus bas de la planète, et le salaire mensuel moyen est de 48 dollars.
(3) Les données officielles font état de 16 108 écoles (dont 874 islamiques) dans tout le pays en 1396 (2017-2018) pour 8,97 millions d’élèves et 195 929 enseignants. On recense par ailleurs 160 universités, dont 122 privées, pour 365 982 étudiants et 17 215 professeurs. Pour en savoir plus : http://​cso​.gov​.af/​e​n​/​p​a​g​e​/​1​5​0​0​/​4​7​2​2​/​1​396
(4) Pour l’année 2017-2018, les statistiques officielles recensent 1 329 journaux et magazines, dont 870 dans la province de Kaboul.

Légende de la photo en première page : marché aux cages aux oiseaux, dans le centre historique de Kaboul, en octobre 2011. © Shutterstock/Michal Knitl

Article paru dans la revue Moyen-Orient n°42, « Afghanistan : blessures de guerres, espoirs de paix », avril-juin 2019.

À propos de l'auteur

Adam Baczko

Chargé de recherche CNRS au Centre de recherches internationales (CERI-Sciences Po) ; auteur de La guerre par le droit : Les tribunaux Taliban en Afghanistan (CNRS Éditions, 2021)

À propos de l'auteur

Gilles Dorronsoro

Professeur des universités au Centre européen de sociologie et de science politique (CNRS/Paris-I Panthéon-Sorbonne/EHESS).

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