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Les solutions de protection active, quelle diffusion ?

Depuis le début des années 2000, la mise au point de systèmes de protection active (APS) pour les véhicules blindés s’est accélérée partout dans le monde. Le déploiement de systèmes capables de leurrer ou de détruire les munitions en approche a même laissé entrevoir un temps la possibilité de réduire les blindages conventionnels pour renforcer la mobilité des véhicules (1). Aujourd’hui, les dernières avancées en matière d’APS permettent plutôt de positionner ces derniers comme des solutions complémentaires aux protections traditionnelles. Loin d’être des outils miracles, les APS trouvent peu à peu leur place dans les armées du monde, la diversité de l’offre industrielle permettant de les adapter aux différentes doctrines d’emploi.

Au cours des années 1970, la généralisation des missiles antichars à charge tandem, de pénétrateurs cinétiques de type obus-­flèches et de munitions conçues pour attaquer par le toit (top-attack) poussent les blindages passifs et réactifs dans leurs derniers retranchements. Des systèmes conçus pour détruire ou affaiblir les menaces assaillantes avant qu’elles ne touchent le blindage du véhicule sont alors mis à l’étude, notamment en Allemagne et en URSS. Des T‑55 de l’infanterie de marine soviétique seront ainsi les premiers chars à être équipés d’un APS hard-kill, avec le système Drozd déployé depuis de gros lanceurs fixes. Cependant, en URSS comme en Occident, ces systèmes restent soumis aux limitations techniques de l’époque qui en font des systèmes lourds, peu réactifs et particulièrement dangereux pour les fantassins alentour.

À partir de la fin de la guerre froide, forces russes et forces occidentales se retrouvent confrontées aux menaces asymétriques et à la généralisation des armes antichars légères. En Irak et en Afghanistan, mais surtout en Tchétchénie et durant le conflit israélo-­libanais de 2006, les attaques aux RPG et missiles antichars provoquent de lourdes pertes aussi bien parmi les véhicules de transport d’infanterie qu’au sein des régiments de chars. Dès lors, le concept de défense active revient sur le devant de la scène, disposant cette fois-ci de systèmes informatiques et de capteurs suffisamment rapides et précis pour rendre une telle approche réaliste dans des conditions de combat. Après avoir subi des pertes sévères en 2006, les forces israéliennes adoptent ainsi le système de protection active Trophy sur leurs chars de combat Merkava IV (puis III) ainsi que sur le véhicule de combat d’infanterie Namer. En 2014, lors de l’opération « Protective Edge », le Trophy joue parfaitement son rôle, protégeant les véhicules lourds contre les tirs de RPG et de missiles Kornet qui avaient été particulièrement redoutables en 2006.

Les différentes approches des systèmes de protection active
Là où les blindages sont conçus pour encaisser les coups, les solutions de protection active agissent sur la munition assaillante avant que cette dernière ne touche sa cible. On distingue alors deux familles de solutions de défense active : soft-kill et hard-kill. Les premières interviennent pour éviter l’acquisition de la cible par le tireur ou l’autodirecteur du missile. Les secondes, elles, sont destinées à endommager ou à détruire une munition adverse qui se dirige irrémédiablement vers sa cible. De manière générale, solutions soft-kill et hard-kill reposent à la fois sur un réseau de capteurs et d’effecteurs pouvant être intégrés aussi bien sur des chars lourds que sur des véhicules légers.

Les solutions soft-kill
Les systèmes actifs soft-kill agissent sur les solutions de visée ou de guidage adverses. Le système d’alerte peut exploiter des radars, mais il repose le plus souvent sur des capteurs passifs discrets. Selon les options, ces derniers peuvent détecter un laser de désignation de cible, des ondes radars adverses ou bien le pic IR ou UV d’un lancement de missile. Plus récemment, les avancées en matière de capteurs acoustiques ont permis de développer des systèmes d’alerte et de localisation de menaces pleinement opérationnels. La PME lyonnaise Metravib fournira ainsi le système Pilar pour l’ensemble des véhicules du programme SCORPION, qui constituera une alerte contre les tirs d’armes légères, de RPG et de mortiers, même si les capteurs acoustiques restent limités face à des munitions supersoniques.
Une fois la menace repérée, localisée et identifiée, les systèmes soft-kill ont pour but d’empêcher un tir de précision ou, dans le cas des munitions autonomes, d’empêcher l’acquisition de cible. La plupart des systèmes soft-kill utilisent pour cela des fumigènes à déploiement rapide opaques dans le spectre visible et infrarouge. On retrouve ce procédé sur le Rosy de l’allemand Rheinmetall, ainsi que sur le Galix du français Lacroix. Ces systèmes s’avèrent efficaces contre les optiques et viseurs des véhicules de combat et contre les autodirecteurs de missiles antichars, qu’ils soient à guidage laser, optique (y compris filoguidés) ou infrarouge. Selon la dispersion verticale choisie, ils peuvent également prévenir les frappes aériennes et munitions top-attack. Cependant, les fumigènes ne présentent pas de protection contre les missiles à guidage radar.
Si les fumigènes protègent les environs directs du véhicule, potentiellement à 360°, d’autres systèmes soft-kill agissent directement sur le véhicule tireur ou l’effecteur adverse. Ils utilisent alors le plus souvent des rayons laser aveuglants ou des systèmes de contre-mesures électronique ou IR. Le MUSS allemand, par exemple, couple l’utilisation de fumigènes à des brouilleurs électromagnétiques, IR et UV. Enfin, avec l’arrivée de microdrones de reconnaissance, éventuellement équipés d’engins explosifs improvisés, des solutions de brouillage ou de prise de commande à distance sont en cours de développement un peu partout dans le monde. Des lasers comme le MEHEL 2.0 (Multi-Mission High Energy Laser) testé sur Stryker peuvent également servir à cette tâche, avec une double capacité soft-kill/hard-kill vis-à‑vis des drones, leur faible puissance actuelle ne leur permettant pas de jouer un réel rôle face à des menaces antichars modernes.

Les solutions hard-kill
Contrairement au soft-kill, le hard-kill permet de contrer les munitions qui se dirigent inévitablement contre le véhicule devant être protégé, mais aussi contre les menaces qui se dévoilent à très faible distance, en combat urbain par exemple. Dans l’ensemble, les solutions hard-kill sont de deux types : déployées ou distribuées. Les solutions déployées consistent à porter une munition défensive à la rencontre de la munition antichar. Il peut s’agir de petits missiles guidés, de roquettes ou de grenades propulsées ou éjectées, tirées à partir de lanceurs rotatifs ou de tubes fixes, le Quick Kill de Raytheon proposant même un lancement vertical, sans grand succès. Les charges à fragmentation sont généralement utilisées pour contrer les RPG, les missiles guidés et les obus HEAT, mais les obus-­flèches restent encore difficiles à prendre en compte en raison de leur vitesse élevée, et nécessitent l’utilisation de charges spécifiques. En fonction des munitions employées par le système hard-kill, les menaces approchantes peuvent être interceptées à quelques centaines de mètres ou, plus généralement, quelques mètres. Ainsi, si le sud-africain Denel propose un missile hard-kill Mongoose‑3 d’une portée de 300 m, son Mongoose‑1 non guidé traite les menaces à des distances inférieures à 20 m. Traditionnellement, les systèmes hard-kill russes utilisent ainsi des lanceurs fixes, y compris sur le système Afghanit déployé sur les nouveaux véhicules russes (T‑14, T‑15, Bumerang, Kurganets‑25). La partie hard-kill de l’Afghanit protège principalement contre les menaces provenant de l’axe avant, même si le système est couplé à des lanceurs rotatifs pour contre-­mesures soft-kill. Les systèmes israéliens Trophy de Rafael et Iron Fist d’IMI reposent sur des lanceurs rotatifs assurant une protection à 360°.Enfin, les solutions distribuées traitent la cible directement depuis le véhicule, à des portées de moins de deux mètres en général. Différents systèmes d’interception peuvent alors être employés, de la charge explosive à effets dirigés à la projection de grenailles, en passant par des projectiles cinétiques autoforgés et même des airbags (système TRAPS de Textron) ! Moins encombrantes, ces solutions sont généralement utilisées en anti-­RPG sur des véhicules plus légers, bien que certains systèmes comme le StrikeShield allemand présentent d’excellents résultats contre tous les types de menaces, y compris les obus-­flèches. Certains systèmes distribués abordent également une approche modulaire, comme le Zaslon ukrainien, qui repose (selon le véhicule) sur quatre à sept modules externes comprenant chacun un radar et un ou deux tubes dotés d’une charge à fragmentation. En disposant un des modules de manière verticale, il est ainsi possible de se prémunir contre des menaces à 360°, y compris top-attack. Cette solution originale a servi de base au Pulat turc, intégré sur les M‑60T et proposé à l’exportation sur le char moyen Kaplan. Le futur char turc Altay devrait cependant intégrer un APS Akkor basé sur un lanceur rotatif.

APS : la solution miracle pour la protection des blindés ?
En théorie, les avantages des APS sont nombreux, même s’ils varient en fonction du type d’option envisagée et du niveau de maîtrise industrielle :
• les APS permettent théoriquement d’offrir une protection contre des armes lourdes à l’équipage de véhicules faiblement protégés, qu’il s’agisse de transports de troupes légers, de 4 × 4 , de canons automoteurs ou de camions de ravitaillement par exemple ;
• les systèmes les plus avancés permettent de contrer des menaces qui ne sont pour le moment pas prises en charge par les blindages modernes, telles que les missiles à charges tandem, les obus-­flèches, les attaques par le toit (y compris par des drones et des missiles de nouvelle génération), voire les attaques à très courte portée de RPG. Utilisés intelligemment, ils peuvent ainsi compléter les blindages traditionnels en protégeant les zones de fragilité des blindés (ouvertures, systèmes optiques, tourelles, etc.) contre des tirs à très courte portée (hard-kill) ou à longue distance (soft-kill) ;
• leur installation indique une volonté claire de protéger les équipages et les passagers, même à un coût financier plus élevé. Indépendamment de l’efficacité réelle des systèmes adoptés (2), l’effort porté sur la protection des troupes permet de renforcer le moral des soldats ainsi que l’adhésion politique, voire populaire, aux opérations. La dimension politique a notamment joué un rôle crucial dans l’adoption du système Iron Fist sur les CV90 néerlandais en 2016, permettant ainsi de déjouer certaines frilosités politiques liées au déploiement de ces véhicules en OPEX. Cependant, ces mesures de réassurance peuvent aussi avoir un effet pervers dès lors que tout le parc de véhicule n’est pas équipé (3).
Malgré tous leurs avantages, les APS sont tout de même loin de constituer des solutions miracles, même si les systèmes soft-kill sont très répandus (4). Les solutions hard-kill, au contraire, peinent encore à se généraliser, et rencontrent même de vraies oppositions au sein de certains corps armés. En effet, les APS hard-kill, qu’ils soient déployés ou distribués, présentent des défauts intrinsèques parfois rédhibitoires, que des efforts de recherche considérables tentent de résoudre dans le monde entier.
• Les APS, en particulier les systèmes hard-kill déployés, sont particulièrement complexes à intégrer sur des véhicules existants. Si les contraintes liées à leur intégration ne sont pas prises en compte à la conception du véhicule, il peut être difficile de dégager les volumes et la puissance électrique nécessaires. Sélectionné en décembre 2018 pour équiper les blindés légers Bradley de l’US Army, le système Iron Fist d’Elbit ne pourra finalement être implanté que sur la variante A4 du véhicule, l’A3 ne disposant pas d’assez de puissance électrique. De même, les lanceurs de contre-­mesures entrent souvent en conflit avec les autres équipements aériens du véhicule (capteurs, trappes, tourelles, etc.), ce qui limite leur capacité de déploiement à 360°. Les difficultés d’intégration expliquent en partie la difficulté à trouver un APS adapté au Stryker de l’US Army.
• En rétrofit, le poids des APS peut considérablement alourdir les véhicules. Ainsi, sur un Merkava IV conçu dès l’origine pour l’accueillir, le Trophy pèse environ 850 kg avec ses quatre radars plaques. Sur les M1 Abrams, par contre, le même système installé progressivement depuis fin 2019 dans quatre brigades pèse plus de 2,5 t avec ses supports associés. Cela montre que les APS actuels ne permettent pas encore de dépasser l’éternel compromis entre protection et mobilité.
• Un autre problème concerne la discrétion et la vulnérabilité électronique des systèmes hard-kill. La plupart d’entre eux utilisent en effet des radars pour repérer les munitions en approche, ce qui peut permettre à un système de guerre électronique de repérer, localiser et identifier les véhicules à distance, mais aussi de brouiller ou tromper les capteurs des APS. Ce qui risquerait de les rendre inopérants dans un engagement symétrique de haute intensité.
• Utilisant des charges explosives, à effet de souffle ou à fragmentation, les APS hard-kill peuvent être particulièrement mortels pour l’infanterie alliée et les populations civiles. Historiquement, les systèmes russes basés sur des lanceurs fixes de gros calibre se seraient avérés particulièrement dangereux. Les risques de dommages collatéraux, notamment en zone urbaine, freinent considérablement l’introduction des APS hard-kill dans certaines armées qui ont l’habitude d’exploiter conjointement infanterie débarquée et blindés, notamment l’armée de Terre française.
• La question du maintien en condition opérationnelle de ces systèmes contribue également à limiter leur déploiement. Les APS hard-kill sont constitués de capteurs et de calculateurs spécifiques, ainsi que de charges pyrotechniques et d’explosifs, ce qui demande un entretien soigné. Cela n’est pas forcément un problème pour les armées dont la doctrine consiste à « jouer à domicile », comme en Allemagne ou en Israël, ou pour l’US Army et son gigantesque train logistique. Cela devient plus problématique pour les forces expéditionnaires qui se déploient parfois plusieurs jours d’affilée dans des environnements très abrasifs avec un soutien logistique minimal.
• Enfin, bien évidemment, la question du coût ne peut être esquivée. Le prix d’un système hard-kill sur étagère, sans l’intégration, s’établit généralement entre 350 000 et 700 000 dollars. Une somme relativement modique par rapport aux 8 ou 10 millions de dollars d’un char de combat moderne, mais qui représente entre le quart et la moitié du prix d’un véhicule de type Griffon, le nouveau fer de lance du programme SCORPION de l’armée de Terre.

Quelles solutions en France ?
Dans la pratique, les systèmes hard-kill actuels semblent surtout utilisés pour protéger les blindés contre les attaques de RPG, et les rares systèmes capables de contrer les menaces cinétiques et les missiles de dernière génération mis en œuvre par des adversaires de premier rang seraient également particulièrement sensibles au brouillage électronique à la portée de ces mêmes adversaires. Or, face aux RPG, un blindage conventionnel (éventuellement réactif) couplé à un blindage cape (des grilles amovibles) semble offrir un niveau de protection relativement similaire, pour une fraction seulement du prix d’un APS. En espaces dégagés, les systèmes soft-kill disposent également d’un excellent potentiel pour permettre de traiter l’intégralité des menaces avec une empreinte logistique, volumétrique et financière réduite, sans craindre les capacités de guerre électronique adverses.
En France, Lacroix propose déjà de coupler ses lanceurs Galix à des détecteurs d’alerte laser (DAL) afin de constituer une riposte automatique, une option déjà livrée à un client export non dévoilé. Désormais, l’entreprise française pousse plus loin l’intégration de la suite soft-kill. Son nouveau Galix AOS, couplé à un DAL ou à un capteur acoustique de type Pilar, peut gérer le déploiement automatique de fumigènes, mais également indiquer au pilote des itinéraires de dégagement qui prennent en compte la position de la menace et le déplacement des fumées en fonction des conditions météo. Pour le moment, la nouvelle contre-­mesure Galix Screening propose un masquage visuel et infrarouge multibande à partir de fumées persistantes non toxiques, afin de réduire les effets sur les fantassins déployés. Dans un avenir proche, toutefois, les contre-­mesures des systèmes soft-kill devraient également être en mesure de contrer les radars millimétriques employés par les autodirecteurs de missiles, y compris en top-attack.
Pour autant, on ne peut pas dire que la France se désintéresse totalement des systèmes hard-kill. Dès la fin des années 2000, des recherches avancées ont été effectuées par la DGA, Thales (TDA), mais aussi l’institut franco-­allemand Saint-Louis sur la base du système allemand AMAP‑ADS, qui donnera naissance au redoutable StrikeShield outre-­Rhin. En France, le démonstrateur SHARK aurait semble-t‑il donné satisfaction, et un système développé par TDA a été testé en 2016 au centre DGA de Bourges. Actuellement, Thales et la DGA travailleraient toujours sur un système APS dans le cadre de l’amélioration incrémentale de SCORPION.
Pour l’armée de Terre, l’intérêt pour les solutions hard-kill ne se présentera que lorsque la technologie sera assez mature pour disposer d’un système à la maintenance aisée, adapté aux conditions environnementales les plus difficiles, capable d’opérer dans un environnement électronique contesté tout en évitant les dommages collatéraux. Enfin, il faudrait surtout que ce système soit capable de contrer des menaces que les blindages et solutions soft-kill actuels ne suffisent pas à contenir, notamment les obus-­flèches et les missiles top-attack. Cela pourrait alors ouvrir la voie à une installation au moins sur les chars Leclerc, même si le faible nombre de ces derniers permettrait d’envisager l’achat d’une solution sur étagère. Et si on imagine également un système relativement bon marché et de conception modulaire, alors son intégration sur VBCI et Jaguar au gré des déploiements pourrait sans doute être envisagée.
Pour terminer, il convient d’évoquer certaines solutions hybrides entre le hard-kill distribué et le blindage réactif. En février 2019, le français Arquus a ainsi présenté son VAB Mk3 équipé de l’Advanced Survivable System conçu pour contrer les charges en tandem. Le système fonctionnerait comme la plupart des APS distribués en projetant une charge dirigée vers la munition tandem avant que cette dernière n’ait pu déclencher sa seconde explosion. Cependant, la détection de la munition ne se ferait pas par des capteurs radars, mais directement au moment de l’impact, comme sur un blindage réactif classique. Une solution novatrice qui permet de contrer les missiles modernes tout en assurant une discrétion totale au véhicule dépourvu de capteurs radars, sans permettre cependant de prendre en compte les obus-flèches.
Pour autant, l’absence de solution parfaite ne doit pas nécessairement conduire à préférer l’absence de solution. S’il restera toujours un type de menace qu’un système en particulier ne pourra pas couvrir, les APS offrent tout de même une couche supplémentaire de protection pour les blindés et leurs équipages. Si rien ne laisse penser qu’une solution hard-kill sera généralisée à l’ensemble des véhicules SCORPION dans un avenir proche, on peut tout de même espérer une amélioration de la protection active des véhicules, en s’équipant par exemple de DAL modulaires pouvant être couplés avec les Galix et Pilar existants afin de proposer une réponse automatique, le fonctionnement manuel actuel ne permettant souvent de réagir qu’après qu’un premier véhicule a été touché par le feu adverse. 
Notes
(1) La protection active et informationnelle était ainsi au cœur du programme américain Future Combat System, annulé en 2009 en raison de sa trop grande complexité.
(2) Les premiers véhicules MRAP, conçus au début des années 2000 pour contrer la menace des IED, avaient une mobilité très réduite en raison des contraintes imposées par les protections passives supplémentaires, ce qui a paradoxalement augmenté le nombre d’accidents ainsi que l’exposition au feu ennemi.
(3) À Gaza, en 2014, certains réservistes israéliens ont ainsi refusé de monter à bord de leurs M‑113, car ces derniers étaient dépourvus du système Trophy, contrairement aux Namer plus récents.
(4) Ainsi, le système Galix équipe à lui seul plus de 15 000 véhicules légers et lourds dans le monde.

Légende de la photo en première page : Essais d’un char M-1A2 Abrams doté du système APS Trophy. (© Rafael)

Article paru dans la revue DSI hors-série n°72, « Numéro spécial : opérations terrestres  », juin-juillet 2020.
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