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Quels défis géopolitiques pour la Géorgie ?

Entretien avec S.E. Mme Tea Katukia, Ambassadeur de Géorgie en France et en Principauté de Monaco, représentante permanente de la Géorgie à l’UNESCO.

La Géorgie célèbre aujourd’hui (26 mai) sa fête nationale. En effet, il y a exactement trente ans, la Géorgie recouvrait son indépendance après soixante-dix ans de domination soviétique. La guerre russo-géorgienne de 2008 est pourtant venue rappeler que le Kremlin entendait y conserver une influence déterminante, et qu’il n’entendait pas laisser votre pays s’arrimer à l’Occident. Où en est-on aujourd’hui de la relation entre la Géorgie et la Russie ?
T. Katukia :
Avant toute chose, il convient de rappeler la place particulière qu’occupa la Géorgie, d’abord au sein de l’empire tsariste, puis à l’intérieur de l’Union soviétique. Notre pays a toujours bénéficié d’un attachement particulier des élites russes, qui se pressaient dans les stations balnéaires de la mer Noire, profitaient du doux climat géorgien, de ses vins et de sa gastronomie réputés, de ses artistes renommés et, plus généralement, d’un certain art de vivre « méditerranéen » qui tranchait avec le reste de la Russie/URSS. Même à l’époque soviétique, et malgré les purges du régime stalinien qui frappèrent une large part de la population géorgienne (notamment au sein de notre intelligentsia), la qualité de vie en Géorgie était sensiblement supérieure à la plupart des autres républiques soviétiques. Cette situation explique, au-delà des seules raisons géopolitiques, la difficulté qu’eurent les élites russes à accepter l’indépendance de notre pays, obtenue en 1991. Lors des années noires que traversa la Géorgie juste après son indépendance, la Russie n’eut de cesse, dès lors, de fragiliser directement ou indirectement les fondements de notre jeune démocratie. Après la révolution des Roses (2003), la Géorgie s’est tournée indéfectiblement vers l’Occident. Cette perspective euro-atlantique, qui est désormais inscrite dans notre Constitution, fut très mal vécue au Kremlin, qui ne pouvait accepter de voir notre pays sortir définitivement de la sphère d’influence russe. La guerre de 2008 fut l’occasion, malheureusement, de le rappeler à tous les Géorgiens. Grâce au soutien de l’Union européenne (en particulier de la France) et des États-Unis, notre pays a pu se relever et continuer à progresser en direction de l’Europe et de l’OTAN. Mais la situation demeure tendue avec Moscou qui ne respecte toujours pas l’accord de paix signé en août 2008 sous l’égide de la diplomatie française. Aujourd’hui, plus de 20 % de notre territoire reste occupé par la Russie, et les exactions des forces armées russes (et des milices sécessionnistes à leur solde) à l’encontre des populations géorgiennes vivant dans ces territoires ou dans les zones d’occupation sont hélas courantes. La Russie a d’ailleurs été récemment condamnée par la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) pour ne pas avoir empêché après le conflit de 2008 des exactions dans des territoires alors sous son contrôle effectif : meurtres de civils géorgiens, torture de prisonniers de guerre, pillages et incendies, incarcérations arbitraires et nettoyage ethnique.
Nos territoires occupés sont pour le peuple géorgien ce que l’Alsace-Lorraine fut pour le peuple français après 1871 : un déchirement mais en aucun cas une renonciation. Nous gardons l’espoir de voir ces territoires occupés revenir pacifiquement au sein de notre pays. Si les relations diplomatiques avec la Russie sont rompues depuis 2008, nous restons attachées à maintenir les liens qui nous unissent avec nos territoires occupés par tous les moyens à notre disposition (éducation, culture, énergie, etc.). À terme, nous espérons que le développement économique de notre pays et son arrimage à la démocratie et aux valeurs occidentales constitueront une force d’attraction à même de faire revenir ces territoires, pacifiquement, au sein de notre nation. 

La Géorgie figure aujourd’hui parmi les rares démocraties issues d’anciennes républiques soviétiques d’URSS. Cependant, à la suite des dernières élections législatives fin 2020, une grave crise politique a secoué votre pays et a conduit l’Union européenne à faire office de médiateur. Est-ce le signe d’un processus démocratique en panne ?
La politique n’est pas qu’affaire de sondage et de courants idéologiques. Elle s’inscrit également dans une anthropologie spécifique à chaque pays, à chaque culture. La Géorgie est à ce titre dotée d’une forte culture politique. Chaque citoyen géorgien à un avis sur les grands enjeux politiques du moment. Cela s’incarne par des taux de participation élevés à chaque élection, des échanges souvent nourris, voir enflammés, entre les différents partis politiques, et parfois aussi, quelques emportements dans le débat public qui sont la marque d’une démocratie encore jeune, pleine de fougue et de vivacité, mais aussi parfois, très clivée. Tout cela n’est certes pas l’apanage de la Géorgie, et l’on retrouve ces différents aspects dans un grand nombre de démocraties déjà bien installées. Les réseaux sociaux, l’ultra médiatisation du débat public, et sans doute aussi une plus grande liberté de ton chez les commentateurs politiques favorisent ce climat d’effervescence. La situation d’enclavement géopolitique de notre pays, avec un grand voisin ouvertement hostile et qui occupe plus de 1/5e de notre territoire, contribue par ailleurs à attiser les inquiétudes, ce qui se ressent dans le débat public. Mais au-delà des confrontations d’idées entre les partis politiques – ce qui est le propre de toute véritable démocratie –, les Géorgiens sont réunis dans leur immense majorité autour d’une vision commune de leur avenir : ils sont convaincus de leur destin européen. Leur histoire, leur culture, leur manière de vivre, les valeurs qu’ils partagent sont européennes. Cette identité, que nous avons su farouchement défendre au cours des longs siècles de notre histoire, constitue le véritable trésor qui rassemble notre nation.

Remise des lettres de créance de Tea Katukia, ambassadeur de Géorgie en France, au Président de la République française Emmanuel Macron, au palais de l’Élysée le 10 décembre 2019.

Quelle relation la Géorgie entretient-elle avec la France ?
L’amitié entre la Géorgie et la France est ancienne. Nos deux pays entretiennent en effet des échanges politiques, diplomatiques ou militaires depuis déjà plus de sept siècles ! Les premières relations connues entre nos deux pays remontent ainsi aux Croisades, au XIIIe siècle, qui virent les chevaliers géorgiens combattre en Terre Sainte les Sarrazins devant Jérusalem aux côtés des croisés français. Mais c’est en décembre 1460 que les deux premiers ambassadeurs géorgiens se rendirent en France pour la première fois afin de rencontrer le roi Charles VII. Ces relations se développèrent ensuite sous le règne de François Ier et de Louis XIV, et se poursuivirent aux XVIIe, XVIIIe et XIXe siècles à travers notamment les voyageurs français qui, revenant de Géorgie, firent connaître l’histoire et la culture géorgiennes auprès des milieux savants. À la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle, les intellectuels géorgiens, principalement des libéraux et des révolutionnaires, diffusèrent à leur tour les idéaux des Lumières et les grands textes politiques et philosophiques français en Géorgie.
Plus tard, les relations entre nos deux pays trouvèrent leur point d’orgue le 27 janvier 1921 lors de l’inauguration de la première représentation diplomatique et consulaire de la Géorgie à Paris, suite à la reconnaissance de notre pays par la France et les puissances alliées. Et c’est en France que la même année, le gouvernement géorgien en exil, fuyant l’invasion soviétique, trouva une terre d’accueil afin d’y poursuivre son combat pour l’indépendance de notre pays. D’ailleurs, si en 1924 le gouvernement d’Édouard Herriot reconnaît l’URSS, il lui oppose une clause de réserve concernant la Géorgie qui de facto continue d’être représentée diplomatiquement à Paris jusqu’au 16 mai 1933. À cette date, le gouvernement d’Édouard Daladier engage avec l’URSS les premières négociations qui aboutiront à la signature d’un pacte de non-agression entre la France et l’URSS (ainsi que l’entrée de l’URSS à la Société des Nations). Staline exigera la levée de la clause de 1924, ce qui aboutira le même jour à la fermeture de la Légation géorgienne en France, dernière institution officielle de la République démocratique de Géorgie. Les Géorgiens exilés en France deviennent alors des apatrides d’origine géorgienne, et l’Office des réfugiés géorgiens en France est ainsi créé. Il jouera d’ailleurs un rôle important sous l’Occupation en protégeant les Géorgiens de confession juive installés en France, mais aussi ceux issus d’autres nationalités. Au total, 243 familles juives originaires d’Espagne, des Balkans, d’Iran et du Turkménistan seront sauvées de la déportation après la « géorgianisation » de leurs patronymes par cet Office des réfugiés géorgiens.
On ne peut pas parler de l’amitié entre nos deux pays sans également évoquer l’engagement de nombreux réfugiés géorgiens aux côtés des Forces françaises libres durant la Seconde Guerre mondiale. En 1940, sur une idée du général Weygand, une centaine de Géorgiens réfugiés en France vont constituer une unité militaire spécifique de l’armée française destinée à intervenir en Europe de l’Est. Dissoute après l’Armistice du 22 juin 1940, une large part de ses effectifs va rejoindre les FFL, en particulier au sein de la Légion étrangère. Sept futurs lieutenants-colonels seront ainsi issus des rangs géorgiens. Parmi eux, Dimitri Amilakvari, figure mythique de la Légion étrangère tombée au champ d’honneur lors de la bataille d’El-Alamein en 1942, et qui avait été fait Compagnon de la Libération par le général de Gaulle quelques mois plus tôt. Son képi taché de sang et l’éclat d’obus qui le blessa mortellement sont précieusement conservés au musée de la Légion étrangère à Aubagne. La 141e promotion de Saint-Cyr a d’ailleurs été nommée « Lieutenant-colonel Amilakvari » en son honneur.
Cette relation particulière entre nos deux pays s’est ainsi incarnée durant de nombreuses décennies à travers un grand nombre de personnalités géorgiennes remarquables qui, chacune dans leur domaine, ont su apporter à la France un talent particulier. On pourrait notamment citer, dans des domaines très différents, Claude de Kémoularia, qui fut chef de cabinet de Paul Reynaud, bras droit du secrétaire général des Nations unies Dag Hammarskjöld, conseiller spécial du prince Rainier de Monaco et enfin ambassadeur de France auprès des Nations unies sous François Mitterrand. Des artistes de grand talent comme Khatia Buniatishvili, des sportifs renommés comme le rugbyman Michel Yachvili et son fils Dimitri. Sans oublier bien entendu l’actuelle présidente de la Géorgie, Salomé Zourabichvili, qui fit une brillante carrière de diplomate au Quai d’Orsay où elle occupa notamment le poste d’ambassadeur de France en Géorgie, puis, à la demande du président Saakachvili, fut nommée ministre des Affaires Étrangères de Géorgie en 2004, et remporta en 2018 les élections présidentielles en Géorgie.
Au-delà de ces destins individuels qui ont nourri l’amitié entre nos deux pays, la France a toujours su être aux côtés de la Géorgie depuis son accession à l’indépendance en 1991. Les Géorgiens n’oublient pas l’implication cruciale du président Nicolas Sarkozy en 2008 qui a négocié un cessez-le-feu alors que les soldats russes envahissaient notre pays. Et la France a toujours apporté son soutien indéfectible à l’intégrité territoriale de notre pays. Cette amitié entre nos deux pays s’est par ailleurs matérialisée en 2019 par la création d’un nouveau format de discussion franco-géorgien : le « dialogue structuré Dimitri Amilakhvari ». Celui-ci crée un cadre unique d’échange de haut niveau entre Paris et Tbilissi en matière politique et diplomatique, mais aussi dans les domaines de la culture et de l’éducation, de la sécurité et de la Défense. Cet outil politique au service de la coopération entre nos deux pays contribuera à renforcer, de manière tangible, les liens étroits entre nos deux nations.

Puisque vous abordez la guerre russo-géorgienne de 2008, comment qualifieriez-vous la coopération militaire entre nos deux pays ?
Les relations militaires entre la France et la Géorgie sont particulièrement étroites. L’Académie de défense nationale géorgienne et l’École spéciale militaire de Saint-Cyr échangent régulièrement des étudiants, et l’École militaire de montagne de Satchkhere (située à proximité de la ligne d’occupation) a été conçue et développée avec le soutien de la France. Rappelons également que le contingent géorgien en Afghanistan (1560 hommes au plus haut de ses effectifs en 2013) a été placé à plusieurs reprises sous commandement français, signe d’une grande confiance et de liens solides entre nos deux armées. Enfin, depuis 2014, les forces européennes en République centrafricaine (EUFOR RCA) accueillent un détachement de militaires géorgiens, en étroite liaison avec l’armée française (la Géorgie est d’ailleurs l’unique pays non-membre de l’UE parmi les dix forces armées engagées au sein d’EUFOR RCA). La Géorgie travaille également avec des entreprises militaro-industrielles françaises, et notre armée a fait récemment l’acquisition de systèmes de missiles antiaériens à courte portée Mistral Atlas de MBDA installés sur des véhicules de liaison, de reconnaissance et d’appui VLRA 2 d’ACMAT/Arquus.

En matière économique justement, de quels atouts dispose la Géorgie auprès des entreprises et des investisseurs français ?
La Géorgie jouit d’une des économies les plus favorables au développement des affaires. Le classement annuel de la Banque mondiale en ce domaine la place en 7e position mondiale, et en 2e position en Europe, derrière le Danemark, mais loin devant l’Allemagne ou la France. Elle prend même la tête des pays européens pour la facilité de création d’entreprises, une place que ne lui dispute que la Nouvelle-Zélande à l’échelle mondiale. Dans les domaines de la protection juridique, de l’exécution des contrats, de la protection des investisseurs minoritaires ou encore de l’obtention de prêts, la Géorgie devance assez largement les grandes économies libérales d’Europe occidentale.
Par ailleurs, l’accord de libre-échange approfondi signé entre la Géorgie et l’Union européenne offre un cadre particulièrement favorable au développement des entreprises qui souhaitent se projeter à l’international, tous secteurs d’activités confondus. S’implanter en Géorgie, c’est désormais accéder à un marché régional de 2,3 milliards de consommateurs potentiels, sans aucun droit de douane, et au cœur des nouvelles routes de la soie ! Peu de destinations étrangères offrent à la fois un cadre juridique stable et sécurisé et des perspectives de croissance aussi importantes. Avec un salaire moyen de 410 dollars par mois et une législation sociale particulièrement souple, notre pays constitue en effet une destination de choix pour toutes les entreprises françaises qui souhaiteraient rapatrier en Europe leurs activités d’outsourcing installées sur d’autres continents. La Géorgie offre par ailleurs un environnement fiscal particulièrement avantageux : les impôts sur les bénéfices et ceux sur le revenu sont moitié moins élevés qu’en France, et les charges sociales et patronales ne s’élèvent qu’à 2 % (contre respectivement 23 % et 46 % en moyenne en France). Quant au marché du travail géorgien, il est de plus en plus constitué de jeunes diplômés qualifiés, généralement polyglottes et culturellement imprégnés des valeurs européennes.
Les secteurs du textile, de l’automobile, de l’industrie pharmaceutique ou encore de la logistique et du transport offrent de réelles opportunités. Sans compter le tourisme et l’agroalimentaire, où les atouts de la Géorgie sont manifestes. D’ailleurs, la nouvelle université franco-géorgienne créée en 2018 à Tbilissi s’est notamment spécialisée dans ces deux filières à fort potentiel, en partenariat avec plusieurs grandes universités et écoles d’ingénieur françaises.

Les aspirations européennes de la Géorgie sont bien connues. Une intégration au sein de l’UE est-elle véritablement envisageable ?
Rappelons tout d’abord que l’Union européenne fut l’une des premières organisations internationales à soutenir la Géorgie nouvellement indépendante, par l’établissement notamment d’une délégation à Tbilissi dès 1995. Par la suite, plusieurs traités ont permis le rapprochement entre l’UE et la Géorgie, comme l’accord de partenariat et de coopération de 1999.
À la suite du conflit russo-géorgien de 2008, l’Union européenne s’est rendu compte de la nécessité de se rapprocher plus ostensiblement des États issus de l’ex-URSS. De ce constat, est né en 2009 le Partenariat oriental qui vise à consolider les liens politiques, économiques et culturels entre l’Union européenne et ses voisins d’Europe orientale (Géorgie, Ukraine, Moldavie, Arménie, Azerbaïdjan et Biélorussie). Ce format de coopération a établi une « association politique et une intégration économique » entre l’UE et la Géorgie et a permis de dynamiser le processus de modernisation de notre pays tout en accélérant la mise en place de normes européennes à tous les niveaux de la société géorgienne.
Dans le prolongement de ce Partenariat, l’Union européenne a signé à Bruxelles, le 27 juin 2014, un accord d’association avec la Géorgie qui prévoie notamment une libéralisation quasi totale des échanges commerciaux et la reprise, par la Géorgie, d’une partie de l’acquis européen en matière de réglementations, normes et standards. Il constitue, grâce notamment aux réformes ambitieuses qu’il promeut et permet, un puissant levier de modernisation au service de l’attractivité de la Géorgie et contribue, structurellement, à son rapprochement organique avec l’Union européenne. Cette dynamique s’est accompagnée d’une libéralisation des mesures de visa entre l’UE et la Géorgie en janvier 2016. Désormais, la Géorgie envisage en 2024 de proposer officiellement sa candidature à l’adhésion à l’UE. Nous ne sous-estimons pas la difficulté et l’important investissement, tant politique qu’économique et réglementaire, que fait peser cette démarche. Cela prendra le temps qu’il faudra, mais on ne peut douter de la volonté inébranlable de la Géorgie à rejoindre l’Union européenne.

Au-delà de sa volonté d’adhésion à l’UE, la Géorgie est également candidate à l’OTAN…
Effectivement. La volonté de la Géorgie d’intégrer l’OTAN résulte d’une réalité historique et géopolitique que chacun comprendra. La guerre russo-géorgienne et le non-respect des obligations prises par la Fédération de Russie, au terme de l’Accord de cessez-le-feu du 12 août 2008, ainsi que l’occupation de près de 20 % de notre territoire par les troupes russes, n’offrent en effet que peu d’alternatives à notre petit pays, si ce n’est intégrer une alliance militaire suffisamment forte et respectée pour lui assurer la paix et l’intégrité de ses frontières. Cette recherche de sécurité s’est inscrite dans une logique de coopération étroite en direction de l’OTAN. L’engagement d’un nombre conséquent de soldats géorgiens aux côtés de l’Alliance atlantique, ainsi que les investissements que nous avons consentis dans la modernisation de nos forces armées selon les standards de l’OTAN, témoignent de la volonté de notre pays de devenir un acteur à part entière de ce système de sécurité collective.

La Russie n’a-t-elle pourtant pas réussi, à travers le conflit éclair de 2008 et l’occupation de facto de 20 % du territoire géorgien, de rendre impossible l’adhésion de votre pays à l’OTAN et l’UE ?
Assurément non, même si effectivement, il s’agissait de l’un des principaux objectifs du Kremlin. Dans les faits, force est de constater que Moscou a échoué à nous dissuader de tout rapprochement avec l’UE et l’OTAN. Nous sommes un petit pays peuplé d’à peine 4 millions d’habitants, mais qui s’est montré particulièrement résilient face aux multiples provocations russes depuis 2008. Cette résilience est d’ailleurs constitutive de notre identité, et nous a permis, durant près de 3000 ans, de résister aux multiples invasions qui ont traversé l’Europe. Cette capacité de résistance face à l’adversité fait la fierté de chaque Géorgien et nous renforce dans nos aspirations européennes et atlantistes. Notre intégrité territoriale est d’ailleurs, n’en déplaise à Moscou, soutenue par l’immense majorité de la communauté internationale.

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