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Libye : terre de mercenaires, zone d’influence russe

C’est dans ce contexte que l’ONU a lancé, en octobre 2020, un nouveau processus de paix dans la continuité des accords de Skhirat de 2015 et de la Conférence de Berlin du 19 janvier 2020. L’objectif était de former un nouvel exécutif d’union nationale capable de répondre aux besoins matériels des civils, de récupérer la rente pétrolière et de préparer les institutions à d’éventuelles élections législatives. Mais la présence de nombreuses milices, l’affrontement entre l’islam politique incarné par la Turquie et le Qatar d’une part et le salafisme saoudien d’autre part, et le fait que la guerre et les trafics, tant de personnes que d’armes et d’essence, soient des négoces rentables n’annoncent rien de bon. Tant que cette économie digne de corsaires durera en Libye, il n’y a pas intérêt à ce que le conflit se termine. Une situation qui permet, comme en Syrie, à des acteurs comme la Turquie et la Russie de prendre pied dans des territoires où l’absence d’engagement des États-Unis et la division européenne laissent un vide géopolitique.

<strong>La présence de la Russie en Afrique</strong>

Notes

(1) Entretien avec l’auteur, 2019.

(2) Eric Schmitt, « Russian Attack Jets Back Mercenaires Fighting in Libya », in The New York Times (en ligne), 11 septembre 2020.

Légende de la photo en première page : Attentat-suicide avec une voiture, commis par l’organisation de l’État islamique à Syrte en 2016. © Ricardo García Vilanova

Article paru dans la revue Moyen-Orient n°49, « Libye : Le « Grand Jeu » méditerranéen », Janvier-Mars 2021 .

À propos de l'auteur

Javier Martín

Journaliste, directeur du bureau régional de l’agence de presse espagnole EFE en Afrique du Nord, auteur de nombreux ouvrages ; son dernier projet éditorial s’intitule Libyan Crossroad: Deadly passages to Europe 2011-2020 (avec Ricardo García Vilanova, en ligne sur : ww.novact.org/thelibyancrossroad)

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