Au moment où le gouvernement israélien envisage une annexion définitive de la vallée, il est important de rappeler qu’elle procède donc d’une stratégie qui vient de loin. Selon le spécialiste du paysage Eyal Weizman, avec le plan Allon de 1967, l’« installation d’une population civile plutôt que militaire devait démontrer la détermination politique israélienne à annexer cette zone frontalière » (6). On en mesure toute la dangerosité ; et pour les Palestiniens dont le rêve de souveraineté est plus que jamais éteint, et pour Israël dont la démesure des dirigeants risque de le conduire au rejet massif et durable, quelles que soient les performances de ses fleurons, au premier chef l’agriculture.
Notes
(1) Les critères d’attribution des terres aux villages coopératifs ou mochavim sont encadrés, chaque ferme recevant entre 2,5 et 8 hectares selon les régions.
(2) OECD, Agricultural Policy Monitoring And Evaluation 2019, 2019.
(3) Thomas Naff, Israel : Political, Economic and Strategic Analysis, Associates for Middle East Research, 1987.
(4) Mitchell Cohen, Du rêve sioniste à la réalité israélienne, La Découverte, 1990.
(5) Baruch Kimmerling et Joel S. Migdal, The Palestinian People : A History, Harvard University Press, 2003.
(6) Eyal Weizman, Hollow Land : Israel’s Architecture of Occupation, Verso, 2017.
Légende de la photo en première page : Vue aérienne du kibboutz de Nahalal et de ses cultures, village fondé en 1921 et connu pour son école agricole. Près d’un millier de personnes y résident aujourd’hui. © Shutterstock/Orlov Sergei
