Un élément supplémentaire doit néanmoins être pris en compte, tant il aspire à devenir majeur dans les réflexions chinoises et internationales : l’environnement. Alors que la Chine avait historiquement fondé une partie de son attractivité sur le déplacement de la pollution depuis les pays du Nord, elle est maintenant elle-même le premier pollueur de la planète et est forcée de mettre en place une politique environnementale balbutiante et cahotante afin, notamment, d’étouffer les craintes d’une population qui subit les conséquences médicales de cette industrialisation forcenée. S’il y a loin de la Chine brune à une éventuelle Chine verte (4), l’enjeu environnemental est pour Pékin tout autant économique que politique et sera sans doute au cœur des prochaines années.

Notes
(1) Données du National Bureau of Statistics of China.
(2) Nicolas Mazzucchi, « Transition énergétique et numérique : la course mondiale au lithium », Fondation pour la recherche stratégique, Recherches & Documents, n°05/2018, Paris, mars 2018 (https://bit.ly/3JsJ8My).
(3) Green Car Congress, « Roskill : Indonesia to overtake China as top refined nickel producer this year », mai 2021 (https://bit.ly/3rWRS7x).
(4) Benoît Vermander, Chine brune ou Chine verte ?, Presses de Sciences Po, Paris, 2007.
Nicolas Mazzucchi, Énergie, ressources, technologies et enjeux de pouvoir, Paris, Armand Colin, 2017.