Quelles sont donc les perspectives pour les Palestiniens à court ou moyen terme ? Quid de la solution à deux États pour les Palestiniens ?
À court terme, la population palestinienne espère la fin de cette tragédie. À moyen terme, ils veulent l’amélioration de leurs conditions de vie et la fin de l’occupation.
Historiquement, la solution à deux États n’était pas le choix privilégié par les Palestiniens. Ils refusaient de reconnaitre le plan de partage de l’ONU de 1947 et voulaient récupérer toute la Palestine. C’est finalement Arafat en 1988 qui a fini par accepter le plan de partage de l’ONU en reconnaissant l’État d’Israël. Mais depuis, en réalité, personne n’a reconnu l’État de Palestine.
Arafat portait un discours qui consistait à dire « déposons les armes, négocions et nous obtiendrons un État ». Il a su convaincre son peuple qu’il fallait utiliser cette voie pour avoir un État. Malheureusement, l’histoire ne s’est pas passée ainsi. De ce fait, récemment, nous observons un retour en arrière au sein de la population : l’idée qu’il n’aurait pas fallu déposer les armes puisqu’il n’y a rien eu en retour gagne en popularité. Certains Palestiniens, en particulier des jeunes, estiment que la solution à deux États est une fausse solution, utilisée pour légitimer l’occupation israélienne.
En réalité, la solution à deux États reste la seule option, mais elle sera complexe à mettre en œuvre et ne pourra aboutir sans soutien international. Il faudra que les Américains, les Européens, les États du Golfe, voire même la Chine, viennent contribuer à imposer cette solution aux uns et aux autres. Après se posera la difficile question des réfugiés palestiniens et des colons israéliens. Les Palestiniens devront probablement accepter de renoncer au retour des réfugiés et côté israélien, il faudra concéder que certaines colonies quittent la Cisjordanie. En l’état, la démultiplication des colonies empêche un État palestinien viable d’émerger.
Propos recueillis par Thomas Delage le 14/12/2023.
Légende de la photo en première page : Depuis les attaques du Hamas le 7 octobre, Israël mène des bombardements indiscriminés à répétition et a imposé un siège total sur la bande de Gaza, coupant ainsi les approvisionnements en eau et en électricité qui alimentent l’enclave. Le commissaire général de l’agence de l’aide aux réfugiés palestiniens de l’ONU qualifie la situation à Gaza d’« enfer sur Terre ». (© Xinhua/Yasser Qudih)