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De nouvelles aéronavales ? Les avatars de la robotisation

Faut-il pour autant considérer le bâtiment porte-­drones comme une rupture ? Par définition, depuis les années 1960 et les premiers embarquements d’hélicoptères, les bâtiments se marsupialisent : hélicoptères et dromes diverses trouvent dans les navires de surface des plateformes de mise en œuvre (5). Avec l’alourdissement généralisé des types – les patrouilleurs de 3 000 t.p.c. d’aujourd’hui auraient été considérés comme des frégates dans les années 1980 –, les volumes intérieurs disponibles se sont accrus et l’arrivée de nouveaux types de drones accroît cette tendance à la marsupialisation. La moindre frégate est ainsi appelée à mettre en œuvre plus de drones qu’un porte-­avions géant américain – qui n’aura à bord que quatre ou cinq MQ‑25 (6)– et sans doute pour des fonctions bien plus diversifiées. Cette évolution par les dronisations – dont l’aérienne – est déjà en marche et va assurément changer la donne de ce que l’on considère comme une aéronavale. 

Notes

(1) Joseph Henrotin, « Le Mavi Vatan : quelle vision maritime pour la Turquie ? », entretien avec Cem Gürdeniz, Défense & Sécurité Internationale, hors-­série no 77, avril-­mai 2021.

(2) Voir Philippe Langloit, « Drones tactiques : la percée turque », Défense & Sécurité Internationale, hors-­série no 75, décembre 2020-janvier 2021.

(3) Joseph Henrotin, « Retour vers le futur ? De l’adaptation des drones MALE aux opérations de demain », Défense & Sécurité Internationale, no 95, septembre 2013.

(4) Le projet est officialisé depuis 2020 dans le document Future Maritime Aviation Force, mais sans que plus d’informations soient données sur la plateforme porteuse.

(5) Joseph Henrotin, Les fondements de la stratégie navale au XXIe siècle, coll. « Bibliothèque stratégique », Economica, Paris, 2011.

(6) Philippe Langloit, « MQ‑2 : échec programmatique ou pièce essentielle des dispositifs aériens futurs ? », Défense & Sécurité Internationale, hors-­série no 62, octobre-­novembre 2018.

Légende de la photo en première page : Un TB3 sur le pont du TCG Anadolu. Son envergure (14 m) n’est inférieure que de 6 m à celle de l’Akinci. (© Okanozdemir/Shutterstock)

Article paru dans la revue DSI hors-série n°94, « Porte-avions et guerre aéronavale », Février-Mars 2024.
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