La Ligue islamique mondiale (LIM)
Basée à La Mecque, en Arabie saoudite, fondée en 1962, la LIM est une organisation qui vise à promouvoir l’islam sunnite dans le monde entier. Elle fournit une assistance financière et logistique aux musulmans dans le besoin à travers le monde et soutient des initiatives éducatives et culturelles visant à renforcer l’identité islamique. La LIM organise également des conférences, des séminaires et des programmes de dialogue interreligieux pour promouvoir la compréhension et la coopération entre les religions. En plus de mener des activités de charité, d’éducation, de propagation de l’islam et de dialogue interreligieux, elle est souvent impliquée dans des initiatives visant à promouvoir une image positive de l’islam et à contrer l’extrémisme violent.
La Banque islamique de développement (BID)
Institution financière internationale créée pour promouvoir le développement économique et social dans les pays membres musulmans, conformément aux principes de la charia (loi islamique), cette banque a été fondée en 1973 et son siège est basé à Djeddah, en Arabie saoudite. Elle a été créée à la suite de la Conférence islamique de la coopération économique tenue à La Mecque en 1970, dans le but de répondre aux besoins de financement des pays membres musulmans. Sa mission est de promouvoir le développement économique et social durable dans les pays membres musulmans et les communautés musulmanes dans d’autres régions du monde. Elle cherche à réduire la pauvreté, à améliorer les infrastructures, à stimuler la croissance économique et à renforcer les capacités institutionnelles. Elle fonctionne comme une institution financière de développement conventionnelle, mais ses opérations sont conformes aux principes de la charia. En fournissant des financements sous forme de prêts, de subventions, de garanties et d’investissements dans divers secteurs tels que l’agriculture, l’industrie, l’énergie, les transports, la santé et l’éducation, 57 pays membres, dont 56 États membres et la Palestine, l’ont intégrée. Ses membres sont principalement des pays à majorité musulmane, mais des membres non musulmans, à condition qu’ils respectent les valeurs et les principes de la charia, sont également accueillis.
Elle utilise une gamme d’instruments financiers islamiques pour ses opérations, tels que le financement par Mudarabah (partenariat), le financement par Mourabaha (vente avec profit), le financement par Ijara (location) et d’autres instruments conformes à la charia. Ainsi, la Banque islamique de développement joue un rôle crucial dans le financement du développement économique et social des pays membres musulmans, en respectant les principes de la charia et en contribuant à la réduction de la pauvreté et à l›amélioration des conditions de vie des populations dans la région et au-delà.
Les ministères des Affaires islamiques
Il ne faut pas oublier le rôle de la diplomatie religieuse du ministère des Affaires islamiques, qui varie selon les pays et les contextes spécifiques, mais qui implique en général la promotion et la protection des intérêts religieux et culturels du pays à l’étranger, ainsi que la facilitation du dialogue et de la coopération avec d’autres nations et organisations religieuses. Le ministère des Affaires islamiques est généralement présent dans les pays à majorité musulmane, où l›islam joue un rôle central dans la société et la culture. Il existe notamment en Arabie saoudite, où ce ministère est chargé de superviser les affaires religieuses, les mosquées et les institutions islamiques. Il joue également un rôle important dans l’organisation du pèlerinage à La Mecque et à Médine. L’Égypte aussi compte un ministère des Affaires religieuses, qui est responsable de la supervision des mosquées, des affaires religieuses et de la régulation des prêches dans le pays. Le Maroc quant à lui dispose d’un ministère des Habous (1) et des Affaires islamiques.
Conclusion
La diplomatie religieuse dans le monde islamique est un aspect important des relations internationales au Moyen-Orient, caractérisée par une diversité de pratiques et d’approches parmi les pays musulmans. Les pays à majorité sunnite, tels que l’Arabie saoudite, l’Égypte et la Turquie, jouent souvent un rôle actif dans la promotion de l’islam sunnite à travers le monde. Ils soutiennent financièrement des initiatives éducatives, religieuses et culturelles visant à diffuser les enseignements de l’islam sunnite et à contrer l’influence des mouvements radicaux et extrémistes. L’Arabie saoudite revendique un leadership religieux dans le monde islamique en tant que gardienne des lieux saints de l’islam à La Mecque et à Médine.
Dans l’ensemble, la diplomatie religieuse au Moyen-Orient représente à la fois un défi et une opportunité pour la promotion de la paix, de la stabilité et du respect mutuel dans une région souvent marquée par des divisions religieuses profondes. Son succès dépend de l’engagement des acteurs locaux et internationaux à promouvoir le dialogue, la tolérance et la compréhension entre les différentes traditions religieuses présentes dans la région. En fin de compte, la diplomatie religieuse au Moyen-Orient doit être ancrée dans une approche globale et holistique qui reconnait les dimensions politiques, sociales, économiques et culturelles des conflits et des tensions religieuses.
Note
(1) David Styan, France and Iraq : Oil, Arms and French Policy Making in the Middle East, I.B. Tauris, 2006.
Légende de la photo en première page : Après une période de confinement, de restrictions sanitaires et ainsi d’une baisse de fréquentation de La Mecque, le royaume saoudien a mis en place plusieurs mesures pour maintenir l’afflux de fidèles sur le pèlerinage jusqu’au lieu sain, dont l’extension de la durée des visas touristiques. (© Shutterstock)