Le développement du L‑SAM II a été lancé en janvier 2025. Il porte sur un système exoatmosphérique proposé lui aussi en deux versions. La première, dite HAI (High altitude interceptor) est un intercepteur hit-to-kill dont plusieurs briques technologiques ont déjà été testées et dont l’altitude d’engagement maximale serait de 120 km. La deuxième, le GPI (Glide phase interceptor) est destiné à l’interception de charges hypersoniques et pourrait mener des interceptions jusquà 180 km d’altitude. Dans le bas du spectre, Séoul dispose également du M‑SAM, ou Cheolmae 2, conçu en coopération avec la Russie, et d’une portée de 40 km. Système antiaérien, il a également des applications antimissiles dans le bas endoatmosphérique (7).
En Chine, le développement des systèmes antimissiles s’est accéléré, sur fond d’accroissement des capacités nucléaires stratégiques. Le DN‑3, premier intercepteur exoatmosphérique a été testé avec succès au moins en 2018 et en 2021 et aurait également des fonctions antisatellites. Il semble basé sur le missile balistique DF‑21. La Chine construit aussi plusieurs radars, dont un à Jiamusi, dans la province de Heilongjiang (nord-est du pays) et met en place une constellation de satellites d’alerte avancée. Dans le domaine endoatmosphérique, le missile HQ‑19 a été présenté pour la première fois au salon de Zhuhai de novembre 2024, mais semble testé depuis 2010. Comparable au THAAD américain, il pourrait intercepter des cibles évoluant jusqu’à 10 000 m/s, jusqu’à une altitude de 200 km et une portée de 300 km, la batterie disposant d’un radar offrant une portée de 4 000 km. Le HQ‑26 serait en cours de développement. Semblable au SM‑3, il serait déployé depuis les croiseurs Type‑055.
Notes
(1) Voir notamment Jean-Philippe Baulon, Défense contre les missiles balistiques, coll. « Bibliothèque stratégique », Economica/ISC, Paris, 2006, et L’Amérique vulnérable ? (1946-1976), coll. « Bibliothèque stratégique », Economica/ISC, Paris, 2006.
(2) Dans un contexte, en l’occurrence, d’insuffisances bien réelles des capacités américaines : Jean-Jacques Mercier, « Défense aérienne : une délicate remise en ordre », Défense & Sécurité Internationale, hors-série no 89, avril-mai 2023.
(3) Joseph Henrotin, « Hypersoniques contre antimissiles : un jeu de dupes ? », Défense & Sécurité Internationale, hors-série no 88, février-mars 2023.
(4) Les États-Unis avaient offert à la Russie, début février 2022, d’opérer des visites de vérification, sur la base d’un régime de réciprocité. On note par ailleurs que 48 missiles Tomahawk ne représentent que la moitié d’une salve de destroyer Arleigh Burke, dont plus de 60 unités sont en service…
(5) Joseph Henrotin, « Renouveau de la dissuasion conventionnelle ? Du tir de l’Oreshnik et de ses conséquences », Défense & Sécurité Internationale, no 175, janvier-février 2025.
(6) Alexandre Sheldon-Duplaix, « Le programme ABM indien », Défense & Sécurité Internationale, hors-série no 83, avril-mai 2022.
(7) Philippe Langloit, « Cheolmae 2 : la Corée du Sud passe au S-400 », Défense & Sécurité Internationale, no 77, janvier 2012.
Légende de la photo en première page : Tir d’un GBI (Ground-based interceptor). Ayant connu plusieurs échecs, il sera remplacé par le NGI (Next generation interceptor). (© US Air Force)