Une diffusion dans le nord de l’Europe
Le contrat letton est signé fin août 2021 et les livraisons, qui débutent dès le mois de novembre suivant, vont s’échelonner jusqu’en 2029. Début septembre 2024, les autorité lettonnes font part de leur intention de transférer directement aux forces de Kiev un nombre indéterminé de Patria 6 × 6 dans le cadre de l’assistance militaire. Début février 2025, l’ambassadeur ukrainien à Riga annonce lors de sa
visite de la nouvelle usine de production de Valmiera, inaugurée en mai 2024, qui doit produire une trentaine de véhicules par an, que 42 Patria 6 × 6 rejoindront le front ukrainien dans les brefs délais.
Début avril 2020, l’Estonie rejoint officiellement le programme finno – letton, Tallinn s’étant déclarée prête à payer les travaux de conception nécessaires, puis à commander jusqu’à une centaine de véhicules blindés en série. Cependant, les dirigeants estoniens changent rapidement d’avis et se désolidarisent du programme en 2022 pour signer, contre toute attente, le 17 octobre 2023, une commande de 130 millions d’euros avec la firme turque Otokar pour l’acquisition de 130 Arma 6 × 6.
La Finlande, nation – cadre dans le programme, signe en août 2021 avec Patria un protocole d’accord concernant l’achat de trois véhicules de présérie – qui seront réceptionnés à l’été 2022 – à des fins de tests, car Helsinki envisage l’achat de 160 exemplaires. À l’issue des phases d’essais, un contrat de 208 millions d’euros pour l’acquisition d’une première tranche de 91 véhicules avec option pour 70 autres est signé fin mai 2023. Les premiers véhicules livrés doivent être affectés en priorité à la brigade « Pori », unité de la force d’intervention rapide. La commande d’une deuxième tranche de 41 exemplaires, pour 44 millions d’euros, est annoncée début 2024, suivie le 23 septembre de la dernière de 29 véhicules, évaluée à 36,5 millions d’euros, qui est en cours de livraison.
En décembre 2021, deux mois avant l’invasion de l’Ukraine, la Suède, déjà utilisatrice du « Pasi » à hauteur de 200 exemplaires répartis en quatre versions majeures, fait part de son souhait de rejoindre le programme CAVS. Cette décision est sans doute motivée par l’invasion proche de l’Ukraine par la Russie. Le Förvarets Materialverk, organisme d’acquisition des matériels des forces suédoises, signe en juin 2022 un partenariat avec Patria ainsi qu’avec les ministères de la Défense finlandais et letton. Il faut néanmoins attendre le 17 avril 2023 pour la commande d’une première tranche de 20 exemplaires, dénommés Pansarterrängbil 300A (Patgb 300A). En mars 2025, Stockholm commande 321 Patgb 300A, livrables en une seule tranche, pour un montant de 470 millions d’euros. Les livraisons doivent s’étaler jusqu’en 2033. Cette commande importante est saluée par Patria et les autorités suédoises comme une démonstration de la coopération finno – suédoise, car, pour ne pas ralentir la production en cours dans les ateliers de Patria localisés à Hämeenlinna, il est stipulé que les Patgb 300A seront produits en Suède. Cette délocalisation permet, outre un gain de temps, une meilleure et plus rapide intégration à la production des exigences suédoises, le moteur étant fourni par Scania AB et le blindage par Akers Krutbruk Protection AB. La première tranche de 20 Patgb 300A est remise aux forces le 26 octobre 2023 lors d’une cérémonie qui s’est tenue à Kvarn, à l’école du combat terrestre. La première unité à être dotée du Patgb 300A est le régiment des Gardes du corps de la maison royale « Livgardet », stationné près de Stockholm.
Le 17 avril 2023, une quatrième nation, et non des moindres, l’Allemagne, signe un accord technique pour le programme CAVS après que le Patria 6 × 6 a été choisi au détriment du Pandur Evo de GDELS et du Fuchs 1A9 de Rheinmetall. La Bundeswehr cherche ainsi à remplacer à moindres frais sa flotte d’environ 900 Tpz1 Fuchs déclinée en une trentaine de versions, contemporains du XA et de notre VAB national. Avec la signature de cet accord, la Bundeswehr s’attire les foudres des firmes allemandes, qui critiquent vivement le fait qu’un projet d’une telle envergure puisse être attribué à une entreprise étrangère. Mais cette décision a été motivée par le coût moins élevé du Patria 6 × 6 et surtout par la localisation de ses chaînes de production en Europe, le Fuchs n’étant plus produit en Allemagne, mais sous licence en Algérie.














