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L’Asie centrale au cœur des rivalités impériales russes et chinoises

Les pays de l’Asie centrale se trouvent au centre des tensions croissantes et des rivalités nouvelles entre la Chine et la Russie. Sont-ils des acteurs passifs dans ce jeu de puissances ? Comment la Chine cherche-t-elle à s’imposer en Asie centrale ? La Russie sera-t-elle capable de protéger ses intérêts tout en gardant de bonnes relations avec Pékin ?

En mai 2017, Xi Jinping recevait différents chefs d’État et de gouvernement venus à Pékin pour témoigner de leur soutien au grand projet d’infrastructures mondiales du président chinois, les « nouvelles routes de la soie ». Vladimir Poutine, qui faisait partie des invités à ce forum, a prononcé un long discours à la cérémonie d’ouverture en soulignant la volonté de Moscou de participer à cette initiative de globalisation avec les caractéristiques chinoises et de soutenir l’ambition de Pékin de donner une nouvelle impulsion commerciale aux pays de l’Asie centrale. Pourtant, l’accroissement de la présence chinoise au cœur du continent eurasiatique aurait des conséquences négatives pour les intérêts économiques et géopolitiques russes dans cette zone.

Les cinq anciennes républiques soviétiques d’Asie centrale – Kazakhstan, Kirghizstan, Tadjikistan, Ouzbékistan et Turkménistan – ont gardé des liens étroits avec la Russie depuis la chute de l’URSS. Considérés par le Kremlin comme un maillon clé du périmètre de sécurité régional de la Russie, ces pays occupent une place importante dans la politique extérieure russe.

Pour conserver son influence dans cette ancienne « arrière-cour » de l’URSS, Moscou a mis en place plusieurs mécanismes d’intégration, comme l’Union économique eurasiatique (UEE) ou l’Organisation du traité de sécurité collective (OTSC), censés faciliter les échanges et stabiliser les régimes locaux. Ces mécanismes rapportent cependant des résultats mitigés, car Moscou ne possède pas de moyens financiers suffisamment importants pour réaliser des investissements d’envergure.

Dans le même temps, la Chine commence à développer des liens commerciaux très intenses avec cette région et crée, en 2001, l’Organisation de coopération de Shanghaï (OCS) afin d’institutionnaliser ses relations avec les pays de l’Asie centrale et de mener une lutte conjointe contre le « séparatisme, l’extrémisme et le terrorisme ». En parallèle, la Chine investit massivement dans la réalisation de différents projets énergétiques (oléoducs et gazoducs, barrages et routes) et inonde les marchés locaux de produits chinois. Aujourd’hui, la Chine, qui est en passe de devenir le premier partenaire commercial des pays d’Asie centrale, souhaite transformer son expansion économique en présence géostratégique. Cette ambition de Pékin se concrétise notamment dans la mise en œuvre d’un gigantesque projet d’aménagement de l’Eurasie qui va relier la Chine aux marchés européens par un corridor terrestre. Décrites par Pékin comme « bénéfiques pour tous », les « nouvelles routes de la soie » devraient en réalité permettre à la Chine de supplanter la Russie comme principal acteur économique au sein de l’espace centrasiatique, ce qui provoquera de facto le déclin rapide de l’influence politique russe dans cette partie du monde.

Érosion de l’influence russe en Asie centrale

Depuis l’arrivée au pouvoir de Vladimir Poutine, Moscou accordait une attention particulière à ses relations avec les pays centrasiatiques, considérés comme le « ventre mou » de la Russie. Dans un contexte d’expansion de l’islamisme radical et de croissance des influences étrangères dans la région, qu’elles soient occidentales, chinoises ou musulmanes, le Kremlin questionnait la capacité des gouvernements locaux, tous en proie à des difficultés intérieures, de gérer la menace d’instabilité de façon efficace. Aux yeux de Moscou, cette situation justifiait l’implication russe directe dans les affaires centrasiatiques. La Russie se réserve ainsi un rôle d’arbitre ayant le pouvoir et le « droit historique » d’assurer la sécurité dans la région et de façonner les interactions que les pays de l’Asie centrale entretiennent avec d’autres acteurs régionaux et internationaux. En maintenant des liens proches et souvent personnels avec les élites centrasiatiques, Moscou tente d’exercer un contrôle politique sur la région afin d’y pérenniser son influence.

À ces préoccupations de nature géostratégique s’ajoutent d’importants intérêts économiques dans le domaine énergétique. En effet, les ressources naturelles sont l’une des principales richesses de la région et leur exploitation se trouve au cœur du développement local post-URSS. Ainsi, le Kazakhstan possède d’importantes réserves de charbon, de pétrole et d’uranium ; le Turkménistan est riche en gaz ; le Tadjikistan détient de fortes capacités hydroélectriques. Les grandes compagnies russes contrôlent une partie significative des infrastructures énergétiques qui assurent le transit et l’exportation des hydrocarbures d’Asie centrale vers l’Europe. Elles exploitent les champs pétrolifères et gaziers, gèrent les raffineries et financent la construction des infrastructures, ce qui a permis à la Russie de conserver sa place d’acteur économique prépondérant dans la région. Consciente du poids de l’héritage soviétique dans l’économie locale, elle s’efforce de promouvoir l’idée d’une interdépendance naturelle qui faciliterait l’intégration économique entre la Russie et les pays centrasiatiques. C’est dans ce contexte qu’en 2015 fut créée l’UEE, dont les objectifs principaux sont d’ouvrir des marchés des pays membres, de mettre en place des politiques monétaires, commerciales et tarifaires communes, ainsi que d’assurer la libre circulation des biens, des personnes et des capitaux.

Néanmoins, les politiques économiques et stratégiques du Kremlin ne sont pas toujours accueillies avec enthousiasme par les gouvernements centrasiatiques qui cherchent à sortir de l’ombre de leur voisin russe. La présence croissante de la Chine, un certain regain d’influence américaine (1) et le renouvellement des liens avec le monde musulman ont permis à des pays centrasiatiques de retrouver un certain équilibre vis-à-vis de Moscou et de jouir d’une flexibilité croissante dans leurs choix économiques et géostratégiques. Ainsi, le Kazakhstan parvient aujourd’hui à s’émanciper peu à peu de la tutelle russe en jouant habilement entre la Russie, la Chine et l’Occident. Cette émancipation progressive lui permet par exemple de critiquer ouvertement certains points de l’initiative russe d’intégration régionale, l’UEE, auxquels Astana ne souhaite pas adhérer. Les autres États ont eux aussi réussi à acquérir une certaine marge de manœuvre hors de la zone d’influence russe en attirant les investissements en provenance de Turquie et d’Iran, et en donnant un accès préférentiel à leurs gisements gaziers et pétroliers à la Chine et non à la Russie.

L’expansion économique de la Chine en Asie centrale et ses conséquences géopolitiques

La Chine, tout aussi inquiète de l’instabilité de la région, qui menace la politique de Pékin au Xinjiang (2), visant à juguler les mouvements indépendantistes ouïghours, a choisi une autre stratégie de stabilisation de la situation politique en Asie centrale que celle prônée par la Russie. La stratégie chinoise repose sur l’idée que la baisse de niveau de vie dans les pays centrasiatiques y contribue à la propagation de l’influence de l’islamisme radical. Pour y remédier, il faudrait donc stimuler le développement économique local en modernisant les infrastructures existantes et en créant des zones de libre-échange. Pékin propose donc une stratégie de sécurité non traditionnelle qui accorde la priorité à la croissance économique locale, appuyée par les investissements chinois dans les secteurs cruciaux de l’économie de la région et par l’encouragement des échanges commerciaux frontaliers.

Cette stratégie est accueillie favorablement par les pays centrasiatiques, qui y voient non seulement un moyen de redresser leur situation économique, mais aussi une opportunité pour diversifier leurs relations extérieures en réduisant ainsi l’influence russe dans la région. Par conséquent, leur commerce avec la Chine connait une hausse rapide : si, en 2000, la part de la Chine dans les échanges commerciaux de l’Asie centrale ne s’élevait qu’à 3 %, en 2012, elle constituait déjà près d’un quart (3). Cette hausse s’est faite au détriment de la Russie, qui a ainsi perdu sa position de principal partenaire commercial en étant supplantée par Pékin.

La Chine domine non seulement les flux bilatéraux d’importations, en inondant les marchés des pays centrasiatiques de produits chinois manufacturés, mais aussi ceux d’exportations, qui sont principalement composés d’hydrocarbures. En effet, la coopération énergétique occupe une place centrale dans la politique économique de Pékin en Asie centrale. Au Kazakhstan, la Chine est surtout partie prenante de l’exploitation des gisements pétroliers. L’exemple le plus récent en est l’acquisition, en 2013, par la China National Petroleum Corporation (CNPC), de 8 % dans le gisement de Kachagan. Au Turkménistan, les Chinois développent le site de Galkynysh, le deuxième plus grand champ gazier au monde, qui permettra à Pékin de recevoir 65 milliards de mètres cubes de gaz naturel par an. Bien que les hydrocarbures en provenance d’Asie centrale n’occupent, pour l’instant, qu’une place relativement modeste dans le bilan énergétique chinois, les grands projets de coopération débutés sous Xi Jinping changeront la donne, en augmentant l’importance de la région pour la sécurité énergétique de la Chine.

En investissant massivement en Asie centrale, la Chine nie cependant toute ambition de vouloir supplanter la Russie dans la région. Toutefois, l’accroissement de l’influence économique de Pékin dans cet espace est vu d’un mauvais œil par Moscou, qui ne possède pas de moyen financier pour la contrer efficacement.

Les « nouvelles routes de la soie » : la fin de la rivalité sino-russe en Asie centrale ?

L’influence russe en Asie centrale, en perte de vitesse depuis une décennie, est désormais confrontée à un nouveau défi – l’ambitieux projet chinois des « nouvelles routes de la soie ». Lancée en 2013 lors de la visite de Xi Jinping au Kazakhstan, la nouvelle initiative chinoise propose de financer le développement des infrastructures continentales (chemins de fer, réseaux d’autoroutes, gazoducs et oléoducs). Ce projet, appelé en chinois « Une ceinture, une route », est en réalité promu depuis longtemps par d’autres pays et institutions.

En effet, l’idée de développer des infrastructures ferroviaires (et/ou routières) permettant la connexion entre Europe et Asie remonte à 1959, lorsque la Commission économique et sociale des Nations Unies pour l’Asie et le Pacifique (UNESCAP) et son homologue pour l’Europe, l’UNECE, ont proposé la création d’un « réseau de chemin de fer transasiatique ». Depuis, plusieurs organismes internationaux ont relancé ce projet en proposant de faciliter le développement des échanges, en particulier par l’interopérabilité complète des différents réseaux, permettant ainsi la création d’un véritable marché unique eurasiatique. En 2011, par exemple, est mis sur pied, avec l’appui de nombreux bailleurs de fonds internationaux, le Programme multinational de coopération économique pour l’Asie centrale (Central Asia Regional Economic Cooperation).

Regroupant la Chine, les républiques d’Asie centrale, l’Afghanistan, la Mongolie, l’Azerbaïdjan et la Géorgie, ce programme visait notamment à favoriser l’émergence de corridors de développement. Ainsi, contrairement à une idée bien ancrée, la Chine n’est pas à l’origine des projets de transports ferroviaires transasiatiques, ni sur le plan conceptuel, ni en matière d’initiative commerciale. Toutefois, le projet chinois semble être mieux conçu et surtout bénéficier d’appuis financiers plus solides.
L’annonce du projet chinois en 2013 fut accueillie avec beaucoup de méfiance, voire d’anxiété à Moscou, qui ne l’a pas vu comme une opportunité économique, mais plutôt comme un défi. En effet, les nouvelles routes de la soie semblaient concurrencer directement les initiatives russes d’intégration régionale, comme l’Union douanière fondée en 2010 et réunissant le Kazakhstan, la Russie, la Biélorussie, et le Kirghizstan ; ou l’Espace économique eurasiatique créé en 2012 entre la Russie, le Kazakhstan et la Biélorussie et l’UEE. Toutefois, la crise en Ukraine, suivie des sanctions occidentales à l’encontre de Moscou, a forcé le Kremlin à revoir sa position et à envisager une coopération avec la Chine en Asie centrale.

La détérioration rapide des relations avec l’Occident et l’isolement croissant de la Russie sur la scène internationale ont poussé Moscou à consacrer une énergie nouvelle à l’axe asiatique de sa politique extérieure. Ce « pivot vers l’est » du Kremlin (4) est fondé avant tout sur l’approfondissement de ses relations avec Pékin, perçu par une partie des élites russes comme une alternative valable aux relations avec l’Occident. Aux yeux de Moscou, le rapprochement avec Pékin devrait permettre de stimuler le développement économique russe, ébranlé par la chute des prix du pétrole suivi par la dévaluation spectaculaire du rouble en 2014. Ainsi, Moscou cherche désormais à participer plus activement au grand projet de Pékin lancé par Xi Jinping, en espérant que la Chine investisse massivement dans de nombreux projets d’infrastructure sur le territoire russe. Mais, pour l’instant, les Chinois ne sont intéressés que par l’utilisation possible de la route maritime du Nord en Arctique et du Transsibérien pour transporter les produits chinois en Europe et des matières premières russes en Chine.

La croissance du trafic commercial sur le Transsibérien pourrait, en principe, apporter des profits importants, mais elle est conditionnée par la modernisation de cette voie ferrée, qui exige des milliards de dollars d’investissements que Pékin ne promet pas.

Néanmoins, en Asie centrale, Moscou et Pékin semblent retrouver un terrain d’entente et coordonner leurs efforts dans l’intégration économique de la région. En mars 2015, les autorités russes ont, pour la première fois, déclaré qu’elles soutiennent le programme chinois de développement de l’Asie centrale et qu’elles travaillent avec Pékin sur le projet de combinaison de ce programme avec l’initiative russe de l’Union économique eurasiatique. Le « raccordement » (сопряжение en russe et 对接 en chinois) de ces deux projets a fait l’objet d’un accord bilatéral signé lors de la visite à Moscou de Xi Jinping en mai 2015. Cette configuration nouvelle devrait atténuer la question de la rivalité sino-russe en Asie centrale, en permettant à tous les acteurs d’y trouver leur compte.

Toutefois, pour l’instant, cet accord entre Moscou et Pékin reste lettre morte tant il y a de différences de vision et de problèmes de communication.

D’une part, la coordination des efforts dans le cadre d’un programme d’une telle ampleur nécessite la création d’une structure organisationnelle conjointe, capable de répartir les tâches entre les différents organismes russes et chinois impliqués. Les appareils bureaucratiques en Chine et en Russie sont complexes et peu compatibles ; leur mode de fonctionnement lourd et souvent détaché des réalités sur le terrain freine toute initiative de coopération. D’autre part, Moscou et Pékin n’ont pas la même vision du processus et des objectifs finaux de ce « raccordement ». Ainsi, les Russes souhaitent que la Chine reconnaisse l’UEE comme un partenaire incontournable dans ses négociations avec les pays d’Asie centrale, alors que les Chinois considèrent l’UEE comme le prolongement de leur propre initiative, dont le rôle principal est de promouvoir les objectifs des nouvelles routes de la soie. Loin de voir l’UEE comme l’unique plateforme de discussions en Asie centrale, Pékin continue d’envisager la réalisation de son grand projet dans le cadre des accords bilatéraux avec chacun des pays centrasiatiques. Ces divergences et contradictions minent tout effort réel de raccordement entre les projets d’intégration régionale russe et chinois, en contribuant au maintien, voire à la croissance de tensions sino-russes en Asie centrale.

L’Asie centrale se trouve aujourd’hui au cœur des enjeux géopolitiques régionaux. La Chine et la Russie y ont toutes les deux des intérêts économiques substantiels, ainsi que des desseins stratégiques. L’influence russe dans la région est sur le déclin, alors que la Chine y occupe désormais une place de plus en plus prépondérante. Bien que la Chine et la Russie aient pour l’instant tendance à privilégier la coopération plutôt que de se lancer dans une rivalité économique et politique, aucun d’entre eux ne semble disposé à faire des concessions politiques et stratégiques nécessaires pour éviter une probable escalade des tensions.

Notes

(1) Depuis 1991, malgré une stratégie fluctuante, les États-Unis ont su gagner de l’influence dans la région. Suite aux opérations militaires en Afghanistan, Washington est parvenu à établir un dialogue avec les gouvernements locaux. Malgré la fermeture de la base américaine de Manas (Kirghizstan) en 2014, quelques compagnies américaines ont participé à la mise en valeur des gisements kazakhs et ont pris pied au Turkménistan et en Ouzbékistan.

(2) La région autonome du Xinjiang, peuplée par une minorité ethnique musulmane, les Ouïghours, joue un rôle stratégique pour l’avenir économique de la RPC du fait de ses réserves de pétrole, de gaz et de charbon. Géographiquement et culturellement très proche de l’Asie centrale, le Xinjiang est secoué depuis les vingt dernières années par les revendications indépendantistes que Pékin suspecte d’être soutenues par les différents mouvements islamiques radicaux, comme les Talibans ou Al-Qaïda.

(3) En 2013, la Chine fut le principal partenaire commercial du Kirghizstan (47,6 % du commerce extérieur du pays), du Tadjikistan (26,9 %), du Turkménistan (42,7 %) et de l’Ouzbékistan (20,6 %). Voir Igor Makarov, Anna Sokolova, « Sopriajenie evraziïskoï integratsii i ekonomitcheskogo poiasa Chelkovogo pouti : vozmojnosti dlia Rossii » [La combinaison de l’intégration euroasiatique et de la ceinture économique de la route de la soie : les opportunités pour la Russie], Vestnik mejdounarodnikh organizatsi [Bulletin des organisations internationales], 2016, 11(2) : 40-57.

(4) Voir Diplomatie no 86.

Légende de la photo en première page : le président russe Vladimir Poutine et son homologue chinois Xi Jinping à Moscou, le 3 juillet 2017. Au-delà de la rhétorique sur le partenariat d’égal à égal, la Russie est bien consciente du rapport de force, surtout économique et financier, entre les deux pays. Les intérêts que Moscou et Pékin considèrent comme indispensables à la réalisation de leurs projets régionaux et mondiaux se chevauchent. L’approche pragmatique choisie pour l’instant est de trouver une articulation entre leurs projets respectifs. (© Kremlin​.ru)

Article paru dans la revue Diplomatie n°90, « Les nouvelles routes de la soie : forces et faiblesses d’un projet planétaire », janvier-février 2018.

• Michal Lubina, Russia and China : A Political Marriage of Convenience – Stable and Successful, Leverkusen, Barbara Budrich Publishers, 2017.
• Robert Bedeski et Niklas Swanström (dir.), Eurasia’s Ascent in Energy and Geopolitics : Rivalry or Partnership for China, Russia, and Central Asia ?, Londres, Routledge, 2015. 
• Alexander Gabuev, « Crouching Bear, Hiden Dragon : “One Belt One Road” and Chinese-Russian Jostling for Power in Central Asia », The Journal of Contemporary China Studies, 2016, vol. 5, no 2, p. 61-77.

À propos de l'auteur

Olga  V. Alexeeva

Professeure d’histoire de la Chine à l’Université du Québec à Montréal (UQÀM), Canada.

À propos de l'auteur

Frédéric Lasserre

Directeur du Conseil québécois d’études géopolitiques (CQEG), département de géographie, Université Laval (Québec, Canada).

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