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La Turquie, entre mutations politiques intérieures et changement d’axe stratégique

La Turquie connaît depuis plusieurs années une rigidification constante de son système politique qui s’accompagne d’une transformation de sa politique étrangère, illustrée notamment par son rapprochement spectaculaire avec la Russie. Un processus qui reste cependant fragile, sur le plan interne comme à l’international.

À la suite de sa victoire aux élections présidentielles et législatives de juin 2018, Recep Tayyip Erdogan et son parti, l’AKP, semblaient avoir fait l’essentiel pour pérenniser le régime présidentiel autoritaire, issu de la réforme constitutionnelle adoptée par référendum, en avril 2017. Alors que le pays sortait enfin de l’état d’urgence décrété après la tentative de coup d’État manqué de juillet 2016, les milieux officiels annonçaient une période de stabilité politique que l’économie turque allait pouvoir mettre à profit pour rétablir ses fondamentaux, avant de prochaines échéances électorales nationales, coïncidant avec les festivités du centième anniversaire de la République, en 2023. C’était sans compter avec les derniers espaces de liberté et les facultés de contestation que les réformes et les purges répétées conduites par le régime, au cours des dernières années, ne sont pas parvenues à annihiler.

Camouflet à Istanbul pour Recep Tayyip Erdogan

Survenant en embuscade moins d’un an après, les élections municipales du 31 mars 2019 ont réservé une mauvaise surprise à Recep Tayyip Erdogan. Certes, l’Alliance populaire unissant l’AKP aux ultra-nationalistes du MHP a obtenu 51,62 % des suffrages. Mais l’analyse des résultats de la mouvance au pouvoir révèle sa nette perte d’influence dans les grands pôles urbains du pays. L’opposition se retrouve ainsi à la tête de six des dix plus grandes villes de Turquie (Adana, Ankara, Antalya, Istanbul, Izmir, Mersin). C’est d’autant plus inquiétant pour l’AKP que c’est dans ce tissu urbain récent qu’au cours des deux dernières décennies, il avait construit ses succès électoraux, et mené à bien beaucoup de réalisations de prestige, souvent érigées en vitrine du régime (ponts, autoroutes, mosquées, métros, expositions, restructurations urbaines…). Ce revers s’est traduit notamment par la perte des deux plus grandes villes du pays, Istanbul et Ankara, qui avaient été enlevées au camp laïque, en 1994, par le parti islamiste Refah.

L’élection, à cette époque, de Recep Tayyip Erdogan à la mairie de l’ancienne capitale ottomane apparaît aujourd’hui comme le point de départ d’un processus qui l’a porté ensuite à la tête du pays. Dès lors, le succès du candidat de l’opposition, Ekrem Imamoglu, est perçu par beaucoup comme le début de l’inversion de ce processus (1).

Cette défaite a été d’autant plus éprouvante pour le parti au pouvoir qu’elle est intervenue au terme d’un véritable fiasco. Incertaine à l’issue du scrutin, la victoire d’Imamoglu a finalement été confirmée le 17 avril, avec 13 729 voix d’avance, tandis que le régime semblait admettre sa propre défaite, en soulignant qu’il conservait une majorité confortable au sein des conseils d’arrondissement de la ville. Pourtant, dans le sillage du recours déposé par le parti au pouvoir et de propos de plus en plus insistants tenus par ses dirigeants pour dénoncer de prétendues fraudes, le scrutin a finalement été annulé pour des motifs peu crédibles ; ce qui a abouti à la tenue d’une nouvelle élection, le 23 juin 2019. Loin de donner une seconde chance à Binali Yıldırım, l’ex-Premier ministre et candidat de l’AKP, ce nouveau tour de scrutin s’est transformé pour lui en cauchemar, renforçant la mobilisation des électeurs stambouliotes en faveur d’Ekrem Imamoglu, qui l’a cette fois largement emporté avec un score de 54,2 % et près de 800 000 voix d’avance (2) ; un véritable camouflet pour Recep Tayyip Erdogan, qui s’était personnellement engagé dans la campagne.

Une opposition revigorée dans une société en mutation

La victoire du candidat du CHP s’explique d’abord par sa capacité à transcender la polarisation exacerbée qui a marqué la vie politique turque au cours de la dernière décennie. Ekrem Imamoglu a ainsi refusé de réagir aux polémiques islamo-nationalistes que lui ont opposées ses rivaux, le présentant tantôt comme un Grec, nostalgique de Constantinople, en arguant de ses origines pontiques (3), tantôt comme un émule putschiste du chef de l’État égyptien Abdel Fattah al-Sissi, tombeur de Mohamed Morsi, l’ex-président égyptien frère musulman (4). Prônant, pour sa part, la réconciliation, Ekrem Imamoglu s’est employé à banaliser la question religieuse. Il y a vingt ans, lors de leur accession au pouvoir, les dirigeants de l’AKP cherchaient à convaincre qu’ils ne remettraient pas en cause la consommation d’alcool en Turquie et ne procèderaient pas à une séparation des sexes dans les transports publics. Lors d’une sorte de réponse du berger à la bergère, le candidat kémaliste n’a pas hésité à promettre de ne pas abolir l’interdiction de l’alcool dans les cantines municipales, comme par ailleurs les heures réservées aux femmes dans les piscines de la ville, se payant même le luxe d’inviter un imam pour faire dire une prière, lors de l’un de ses meetings. Car pour les enfants de la génération qui avait porté Erdogan au pouvoir en partant à la conquête des sanctuaires laïques (parlement, universités, administrations publiques, armée…), les marqueurs religieux d’antan ne sont plus des enjeux majeurs. Dans l’un de ses romans les plus récents, Orhan Pamuk brosse significativement le portrait d’une jeune étudiante qui avoue ne pas savoir si elle portera le voile à la faculté, et qui semble surtout soucieuse d’y bien apprendre l’anglais pour avoir une bonne situation plus tard.

En phase avec les évolutions les plus récentes de la société turque, Imamoglu a ainsi réussi à faire douter sérieusement une formation présentée jusque-là comme invincible. Aussi n’est-il pas étonnant qu’il apparaisse déjà comme le challenger d’Erdogan pour les prochaines élections générales, qui pourraient être anticipées. Le président en exercice l’a d’ailleurs bien compris et ne manque pas désormais une occasion de faire du nouveau maire d’Istanbul la cible de ses critiques. Au mois d’août 2019, en particulier, il a jugé sévèrement sa gestion des inondations qui ont ravagé certains quartiers marchands du centre d’Istanbul. Il faut dire qu’au-delà de son charisme personnel, Imamoglu s’est révélé un fin tacticien, en parvenant à gagner à sa cause un électorat qui excède largement celui de la seule Alliance de la nation que son parti forme avec les nationalistes modérés du Iyi Parti [le Bon Parti]. Ainsi les Kurdes du HDP, influents à Istanbul, ont choisi ne pas présenter de candidat contre lui, appelant au vote utile pour défaire Binali Yıldırım. En dernier lieu, le sentiment d’injustice largement partagé provoqué par l’annulation discutable du premier scrutin a permis à Ekrem Imamoglu de s’assurer le soutien de nombreux électeurs de l’AKP (5)…

Tensions politiques et situation économique incertaine

Confronté aux effets dévastateurs de la victoire stambouliote de l’opposition, Recep Tayyip Erdogan semble avoir choisi la manière forte pour montrer que son autorité reste intacte. Inquiet des désaffections qui s’accumulent dans son propre camp, le président turc s’en est pris à « ceux qui quittent la maison sacrée et qui ne réussiront jamais », lors de la célébration du 18e anniversaire de la création de l’AKP, en août 2019. Mises à l’écart de la vie politique au cours des dernières années, des personnalités historiques quittent en effet le parti ou sont menacées d’en être exclues.

Pour ne citer que les plus en vue : Abdullah Gül, ancien président de la République et ancien numéro deux de l’AKP, Ahmet Davutoglu, ancien chef de la diplomatie turque et ancien Premier ministre, Ali Babacan, ancien ministre des Affaires étrangères et ancien ministre de l’Économie. Ces dissidents ont en outre annoncé leur intention de créer des formations rivales. Hors de ses propres rangs, le régime semble décidé à poursuivre les purges entamées dans le sillage de l’échec du coup d’État de 2016. Un rapport officiel rendu à la fin du mois d’août 2019 révélait que, depuis trois ans, 125 678 fonctionnaires ou agents publics avaient été licenciés et que seuls 6700 recours (sur près de 85 000 présentés) contre les décisions d’épuration prononcées avaient abouti (6). Alors que ces sanctions ont frappé le plus souvent des personnes suspectées d’appartenir au FETÖ, acronyme officiellement consacré pour désigner le mouvement Gülen, le gouvernement a aussi massivement révoqué des maires kurdes dans le Sud-Est du pays. Certains d’entre eux ont d’ailleurs été suspendus de leurs fonctions alors qu’ils avaient été élus ou réélus lors du dernier scrutin de mars 2019. Dans le secteur académique, autre foyer de contestation potentiel, les universitaires signataires de la pétition de janvier 2016, demandant la reprise du processus de paix avec les Kurdes, restent l’objet d’un intense harcèlement judiciaire. La sociologue Füsun Üstel a même commencé une peine de plusieurs mois de prison ferme avant qu’une décision de la Cour constitutionnelle, reconnaissant que ses droits avaient été violés, ne provoque sa libération. Le gouvernement s’est lancé, par ailleurs, dans un redécoupage frénétique des universités, qui est manifestement destiné à lui permettre de s’assurer de leur meilleur contrôle.

À ce bilan politique dégradé s’ajoute une situation économique incertaine. Longtemps dopée par le développement de son industrie manufacturière et par une croissance soutenue, l’économie turque affiche depuis plusieurs années des résultats en demi-teinte. Sa forte dépendance à l’égard de l’épargne étrangère, et notamment son recours croissant à des capitaux spéculatifs, la rendent vulnérable aux tensions internationales. Depuis 2016, l’effondrement de la devise nationale illustre cette fragilité. Il s’est accéléré en 2018-2019 du fait de la guerre économique déclenchée par Donald Trump et de la dégradation des rapports turco-américains, qui ont incité les ménages et les entreprises à accroître leurs avoirs en dollars. Tout cela s’accompagne d’une inflation (15,01 % en août 2019) et d’un chômage (13,9 % en juillet 2019) élevés (7), dont souffre directement la population.

Significativement, pendant la campagne des dernières municipales, le gouvernement a encouragé la création de marchés municipaux, pour tenter d’enrayer la hausse des prix des fruits et légumes, dont la Turquie est pourtant un gros producteur. Au deuxième trimestre 2019, le PIB a diminué de 1,5 % par rapport à la même période en 2018, tandis que les investissements chutaient de 23 % (8). Bien que le 30 septembre 2019, le ministre du Trésor et des Finances, Berat Albayrak, ait présenté un plan de stabilisation pour 2020-2022 et qu’en septembre 2019, l’inflation soit retombée au-dessous de 10 % (9,76 %) pour la première fois depuis juillet 2017, le redressement économique est loin d’être acquis.

Convergence turco-russe et changement d’axe de la politique étrangère turque

Le contexte international ne contribue guère à enrayer la défiance nourrie par ces événements. Exaspérée par le soutien apporté par les Américains aux milices kurdes YPG, la Turquie s’est rapprochée en Syrie de la Russie et de l’Iran, dans le cadre du processus d’Astana. Cette initiative a permis au gouvernement turc de retrouver une place dans la crise syrienne, dont il avait été tenu à l’écart par les États-Unis, déçus par son refus de participer à la lutte contre Daech sur le terrain, aux côtés des Kurdes syriens. En l’espace de deux ans, la Turquie a conduit deux opérations militaires (en août 2016 et janvier 2018), qui lui permettent de disposer aujourd’hui d’une zone d’influence dans le Nord de la Syrie, entre la rive occidentale de l’Euphrate et le district d’Afrine. Pour accroître son influence et réduire encore celle des Kurdes, voire l’annihiler, elle a lancé, le 9 octobre 2019, une nouvelle opération militaire, dans le nord de la Syrie, entre la rive orientale de l’Euphrate et la frontière irakienne, alors que Donald Trump venait d’annoncer le retrait des forces spéciales américaines stationnées dans la zone. Pourtant, après avoir laissé le champ libre à cette offensive, les États-Unis ont demandé quelques jours plus tard à la Turquie d’y mettre un terme, en menaçant Ankara de sanctions. Ces nouvelles incohérences de la diplomatie de Donald Trump ont permis de mesurer la faiblesse des Européens qui, déjà marginalisés par le processus d’Astana, ont dû se contenter de vertueuses indignations. Quant à la Russie, qui soutient Bachar el-Assad et s’est aussi rapprochée de la Turquie, elle semble avoir toutes les cartes en main pour accroître encore son influence dans la résolution du conflit syrien. Après avoir toléré la nouvelle opération militaire turque qui oblige les Kurdes à se rapprocher du régime de Damas, elle entend la contenir pour permettre à ce dernier de retrouver la totale maîtrise de son territoire. De la même manière, à Idlib, dernière zone importante tenue par l’opposition syrienne mais abritant d’importantes forces djihadistes, la Turquie, chargée du respect d’un cessez-le-feu décidé dans le cadre du processus d’Astana, se retrouve sous la pression de la Russie, impatiente d’en finir et de permettre au régime syrien de reprendre le contrôle de son territoire (9). De l’Euphrate à Idlib, entre négociations avec ses alliés américains (10) et pourparlers avec son nouvel « allié » russe (11), la Turquie pratique une périlleuse diplomatie du grand écart.

Elle fait payer aux Américains leur soutien aux YPG en se rapprochant des Russes. Mais pour ces derniers, elle est moins un allié qu’un membre de l’OTAN que l’on débauche (12).

On a pu croire, dans un premier temps, que cette convergence russo-turque était une posture de circonstance, permettant de conforter des intérêts communs au sortir du monde bipolaire, et de cohabiter dans la crise syrienne. Ce conflit a d’ailleurs failli avoir raison de cette relation ambiguë, lorsqu’en novembre 2015, l’aviation turque a abattu un Su-24 russe qui violait son espace aérien. Mais depuis leurs retrouvailles, moins d’un an après le début de cette brouille, les deux pays ont entrepris de dépasser la nature fonctionnelle de leurs rapports. Au-delà de leur dépendance gazière réciproque de client et de fournisseur fiables, ils ont donné à leur coopération énergétique une dimension plus durable et stratégique, en relançant rapidement la réalisation de grands projets, comme le Turkish Stream et la centrale nucléaire d’Akkuyu. Ce nouveau gazoduc permet à la Russie d’ouvrir enfin un couloir méridional d’évacuation de son gaz vers l’Europe en contournant l’Ukraine, tandis que la Turquie, qui abrite déjà d’autres méga-réalisations dans ce domaine — oléoduc Bakou-Tbilissi-Ceyhan (BTC), gazoducs Bakou-Tbilissi-Ezurum (BTE) et transanatolien (TANAP) —, conforte son statut de hub pétrolier et gazier. Quant à la centrale d’Akkuyu, elle s’insère dans une politique russe d’exportation technologique hautement stratégique qui place les pays acquéreurs dans une situation de dépendance ; ce qui n’empêche pas la Turquie de se réjouir de la perspective de pouvoir accéder à ce type d’énergie, au moment où beaucoup l’envisagent au Moyen-Orient…

La Russie, nouvel allié de la Turquie ?

La relance de ces projets énergétiques permet de densifier une relation à laquelle les deux pays veulent donner désormais une dimension politique plus prononcée. Outre le processus d’Astana précédemment mentionné, il faut rappeler le soutien appuyé que Vladimir Poutine avait apporté à son homologue turc au moment du coup d’État manqué de juillet 2016. Ce genre d’initiative reflète la solidarité de deux voisins, dont les régimes politiques sont comparables, et qui, jugés indésirables dans l’espace européen en construction, envisagent désormais de jouer conjointement un rôle de pivot dans une aire eurasiatique plus étendue. On comprend dès lors que cette nouvelle ambition ait pu favoriser une coopération dans un secteur militaire sensible, celui des missiles de défense aérienne.

En 2013, la Turquie avait surpris en optant pour l’acquisition du système de missile anti-missile chinois de la CPMIEC, avant d’y renoncer fin 2015 à la suite des réactions négatives de l’OTAN et de la détérioration de ses relations avec la Chine, causée par la répression des Ouïghours dans le Xinjiang. Dans le courant de l’année 2017, après le lancement d’un nouvel appel d’offres et dans le sillage de sa réconciliation avec la Russie, Ankara révèle son choix pour les missiles russes S-400. L’annonce provoque un nouveau choc et une autre polémique avec ses alliés occidentaux, qui rappellent l’incompatibilité d’un tel système avec les protocoles de l’OTAN.

Mais en juillet 2019, les premières livraisons de S-400 commencent.
À l’issue de cette décision, le gouvernement turc, fidèle à sa diplomatie du grand écart, a voulu convaincre de son attachement à l’OTAN (13) et a, pour ce faire, cherché à utiliser à son profit les divisions de l’exécutif américain.

Pour préserver ses bonnes relations avec Recep Tayyip Erdogan, Donald Trump a tenté de minimiser les effets du choix turc, en accusant Barack Obama d’en être responsable (14) et en demandant à ce que la Turquie ne soit pas sanctionnée sur la base des règles du CAATSA (Countering America’s Adversaries Through Sanctions Act). Toutefois, la livraison des S-400 a provoqué une réaction en chaîne dont l’issue est incertaine. Washington a en effet écarté Ankara du programme de fabrication et d’acquisition de l’avion de combat de cinquième génération F-35. En réponse, les dirigeants turcs ont fait savoir, à plusieurs reprises, que leur pays envisageait une alternative. Lors d’une visite officielle à Moscou, fin août 2019, alors que s’y tenait le salon aéronautique MAKS, Recep Tayyip Erdogan s’est d’ailleurs vu présenter le Su-57, l’« équivalent » russe du F-35 (15). L’acquisition d’un tel appareil par la Turquie renforcerait bien sûr la coopération militaire entre les deux pays, en lui donnant une tout autre ampleur. Mais elle rendrait très compliquée, voire impossible, la position de l’armée turque dans l’OTAN. 

Manifestement, la Turquie souhaite donc concilier son appartenance à l’OTAN avec une forte autonomie sur la scène internationale. À cette fin, elle pousse à l’extrême sa convergence politique avec la Russie, bien qu’elle continue à devoir gérer avec celle-ci des différends tenaces (Ukraine, Crimée, Syrie…). Cette pratique de la diplomatie du grand écart, combinée avec des coopérations afférentes dans des domaines stratégiques (pipelines, énergie nucléaire, armement), tend à vider peu à peu la relation turco-occidentale de sa substance pour le plus grand bénéfice de la Russie (16), et conduit à s’interroger sur le positionnement de la Turquie sur la scène internationale. Car, si Ankara et Moscou ne sont pas vraiment des alliés, Turcs et Occidentaux le sont-ils encore ?

Notes

(1) Kadri Gürsel, « Why Erdogan historic Istanbul defeat is irreparable », Al-Monitor, 26 juin 2019.

(2) Diego Cupolo, « Opposition candidate wins Istanbul mayor’s race in blow to AKP », Al-Monitor, 23 juin 2019.

(3) Ekrem Imamoglu est originaire de la province de Trazbon, l’un des derniers territoires byzantins à avoir été conquis par les Ottomans, mais ses origines grecques n’ont pas été prouvées.

(4) Mohamed Morsi est mort en prison d’une crise cardiaque, quelques jours avant la tenue du scrutin d’Istanbul.

(5) Jean Marcou, « Les premières leçons de la double victoire d’Ekrem Imamoglu », The Conversation, 3 juillet 2019.

(6) « Report on state of emergency moves released », Hürriyet Daily News, 30 août 2019.

(7) Chiffres du TÜIK (Türkiye Istatistik Kurumu, Conseil turc des statistiques).

(8) Mustafa Sonmez, « Crisis-hit Turkey suffers erosion in investments », Al-Monitor, 8 septembre 2019.

(9) Semih Idiz, « Failure to reign in Idlib jihadists makes trouble for Turkey », Al-Monitor, 6 septembre 2019.

(10) Steven Cook, « Erdogan plays Washington like a fiddle », Foreign Policy, 15 août 2019.

(11) Serkan Demitas, « Putin dissatisfies Erdogan on Idlib », Hürriyet Daily News, 31 août 2019.

(12) Vladimir Frolov, « Our man in NATO, why Poutine lucked out with Recep Erdogan », The Moscow Times, 15 avril 2019.

(13) « Turkey understands NATO’s concern on Russia S-400 », Hürriyet Daily News, 19 avril 2019.

(14) « Trump says he does not blame Turkey for S-400 system », Hürriyet Daily News, 27 juillet 2019.

(15) Serkan Demirtas, « Erdogan’s message to Washington from Moscow », Hürriyet Daily News, 28 août 2019.

(16) Henri Barkey, « Putin plays Erdogan like a fiddle », Foreign Policy, 3 septembre 2019.

Photo en première page : en remportant par deux fois (en mars 2019, puis en juin) l’élection municipale à Istanbul, berceau politique de l’AKP, Ekrem Imamoglu (en photo lors d’un meeting le 16 avril) a mis fin au mythe de l’invincibilité du parti présidentiel dans les urnes. Membre du Parti républicain du peuple (CHP), l’homme de 49 ans, quasiment inconnu il y a quelques mois, apparaît désormais comme le principal rival d’Erdogan pour la prochaine présidentielle, prévue en 2023. (© Shutterstock/quetions123)

Article paru dans la revue Diplomatie n°101, « Le monde en 2050 », septembre-octobre 2019.

Jean Marcou (dir.), « La Turquie et ses nouveaux “alliés” », Orients stratégiques, no 9, L’Harmattan, juillet 2019, 200 p.

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