Magazine Les Grands Dossiers de Diplomatie

Indo-Pacifique : une nouvelle grande stratégie « maritime » américaine ?

La présence des forces américaines a longtemps été nécessaire dans la région pour faire face aux problématiques habituelles de sécurité maritime et à des menaces militaires plus importantes. Si Washington est attaché au principe d’un Indo-Pacifique « libre et ouvert » — devenu aujourd’hui le théâtre d’une compétition géopolitique —, les États-Unis ont-ils les moyens de leurs ambitions ? Quid de leur stratégie ?

Lorsque Donald Trump a pris ses fonctions, le 20 janvier 2017, les spécialistes de la sécurité nationale étaient perplexes quant au devenir de la stratégie globale des États-Unis. Au vu des déclarations publiques du candidat et de ses conseillers de campagne, certains ont considéré que son élection était le signe d’un changement radical. D’autres pensaient que la présidence Trump allait rapidement s’aligner sur les grandes traditions stratégiques des précédentes administrations (3). Contrastant avec ces positions, nous avons, pour notre part, appelé à la prudence en expliquant que l’analyse des experts devait regarder au-delà des « tweets » du Président et appréhender les actions de son administration sur des sujets majeurs comme l’Afghanistan, la Syrie et la Corée du Nord (4). Nous nous sommes également interrogés sur le fait de savoir si le président Trump était réellement en mesure d’avoir une stratégie globale (5).

Près de trois ans plus tard, le mystère de la forme et de la direction de la stratégie globale de Trump a été clarifié dans deux documents publiés en 2017 et 2018. La National Security Strategy et la National Defense Strategy ont formalisé ce qui était devenu évident depuis le second mandat de Barack Obama : la géopolitique entrait dans une nouvelle ère de conflits entre grandes puissances. L’ère post-guerre froide, caractérisée par les aspirations de suprématie, l’unilatéralisme et l’engagement indiscriminé des États-Unis a, du moins en théorie, touché à sa fin. Répondre à des petits défis locaux ou régionaux comme la Libye ou la piraterie ne déterminera plus la stratégie américaine (6). La Chine et la Russie ont constitué des menaces bien plus importantes pour les États-Unis. Dans l’Indo-Pacifique, ces derniers apporteront les principales garanties militaires contre l’agression de grandes puissances et soutiendront leurs alliés et partenaires régionaux.

L’Indo-Pacifique est en soi un théâtre maritime : la puissance militaire américaine est ainsi représentée par ses sea services — la Navy (USN), le corps des Marines (USMC) et les gardes-côtes (Coast Guard, USCG) (7). L’US Air Force (USAF) et l’US Army (USAR) jouent des rôles de soutien dans la plupart des scénarios stratégiques. Toutefois, nous nous demandons si les sea services contemporains, dont les capacités ont été largement réduites depuis la Seconde Guerre mondiale, sont en mesure d’honorer les lourdes responsabilités qu’ils ont de dissuader et, si nécessaire, de vaincre des grandes puissances dans le cadre d’une stratégie globale de la suprématie dans l’Indo-Pacifique. De notre point de vue, ils ne le sont pas. L’unilatéralisme, du moins sur les plans militaire et naval, sera abandonné au profit du multilatéralisme, la suprématie au profit du partage du fardeau et la structure de forces de la Navy s’adaptera aux contraintes de cette région aussi grande qu’importante.

Fondamentalement, la transition vers une stratégie pour l’Indo-Pacifique soulève la question de savoir si les États-Unis peuvent ou non se la permettre. Comme le souligne le général David Berger, « la majeure partie des professionnels de la défense continuent à soutenir nos conclusions sur l’efficacité des forces projetées, même s’ils se demandent si nous pouvons nous le permettre [c’est nous qui soulignons]… contre les activités néfastes de la Chine, de la Russie, de l’Iran et de leurs proxies — avec une priorité accordée à l’initiative chinoise One Belt One Road et aux activités pernicieuses de la Chine dans les mers de Chine orientale et du Sud. » (8

La présence des forces américaines a longtemps été nécessaire pour faire face aux problématiques habituelles de sécurité maritime et à des menaces militaires plus importantes, allant de la piraterie au large de la Corne de l’Afrique et l’arraisonnement de navires transportant des matières fissiles en haute mer à la possibilité d’une guerre dans la péninsule Coréenne. Certes, les chiffres — nombre de navires, d’avions, de soldats, de marins et de Marines — comptent dans la gestion de cette multitude de menaces possibles. Toutefois, les grandes élongations des patrouilles dans l’Indo-Pacifique conduisent à une surexploitation des ressources de la Navy — notamment si une guerre de haute intensité contre la Chine devenait une possibilité réaliste.

Continuité et changement dans la stratégie indo-pacifique de l’administration Trump

Le 2 juin 2018, dans le cadre du Shangri-La Dialogue à Singapour, James Mattis, alors secrétaire à la Défense, annoncait la stratégie indo-pacifique de l’administration Trump en présentant ses grandes lignes : « une stratégie indo-pacifique interministérielle embrassant les principes partagés d’un Indo-Pacifique libre et ouvert » (9). Cela dissimulait une dure vérité, à savoir que la majeure partie de la stratégie de l’administration Trump repose sur le hard power de la Navy et des services associés. En effet, quelques jours avant le Dialogue de Shangri-La, Mattis avait annoncé que le vaste commandement Pacifique (PACOM), créé en 1947, allait être réformé pour devenir l’Indo-Pacific Command (INDOPACOM) (10) [voir p. 36]. Bien que Mattis ait minimisé l’enjeu chinois dans cette décision, l’amiral commandant sortant du PACOM, « Harry » Harris a été net : « La compétition entre grandes puissances est de retour… Je pense que nous arrivons à un tournant dans l’histoire… L’Indo-Pacifique est le théâtre d’une compétition géopolitique entre les visions libre et oppressive. » (11) Le dernier rapport stratégique sur l’Indo-Pacifique (Indo-Pacific Strategy Report, IPSR) produit par le département de la Défense (DoD) reflète les deux approches — intégrant, avec la dissuasion et le combat, une dimension militaire à une approche plus globale constituée également de volets diplomatiques, politiques et économiques (12). La carte p. 32 représente les zones de responsabilité géographique du commandement unifié des États-Unis. La carte p. 37 présente la zone d’INDOPACOM et met en évidence à la fois l’étendue géographique de ce commandement et la diversité des pays limitrophes et des environnements opérationnels.

Une inévitable tension existe entre, d’une part, la vision globale proposée par Mattis et, d’autre part, les réalités géoéconomiques de la région Indo-Pacifique, la dépendance excessive de l’administration Trump aux outils militaires de la stratégie américaine globale et les capacités militaires surchargées des États-Unis. Le candidat Trump avait critiqué l’Asia Rebalance, la stratégie visionnaire de l’administration Obama.

Il a promis d’abandonner le Partenariat transpacifique (Trans-Pacific Partnership Agreement, TPPA), d’imposer des taxes douanières élevées sur les importations en provenance de Chine et a qualifié ce pays de « manipulateur de devises » (13). Toutefois, si Trump a en effet renoncé au pacte transpacifique, a pris des mesures contre la Chine à travers des droits de douane et a dégradé les relations bilatérales avec des partenaires régionaux majeurs, le Rebalance est resté une priorité. Plus précisément, la Navy continue à travailler pour répartir ses forces selon un rapport 60/40 entre l’Indo-Pacifique et le reste du monde. La Navy constitue donc le principal moyen permettant aux États-Unis de s’engager dans l’Indo-Pacifique.

Les dimensions navales/militaires

Deux flottes de la Navy sont chargées de la protection des intérêts américains dans l’Indo-Pacifique : la 7e Flotte basée à Hawaï et la 3e, basée en Californie. D’un point de vue opérationnel, les deux sont sous commandement opérationnel de la Flotte Pacifique (PACFLEET), qui, elle, rend compte à l’INDOPACOM. La Flotte Pacifique « est constituée d’approximativement 200 navires/sous-marins, de près de 1200 aéronefs et compte plus de 130 000 marins et civils. » (14) En plus des emprises sur le territoire américain, la PACFLEET utilise des bases au Japon, à Diego Garcia, à Singapour et en Corée du Sud. Illustrant encore davantage l’importance stratégique récemment accordée à la région, la MARFORPAC (Marine Force Pacific) est actuellement le plus grand commandement opérationnel du corps des Marines dans le monde, comptant près de 70 000 Marines embarqués ou déployés sur des bases américaines. Toutefois, le tableau ci-dessous illustre la taille modeste de ces engagements comparativement aux forces américaines dans leur globalité.

Bien évidemment, le nombre (de navires de guerre, d’aéronefs, de soldats et de marins) compte. Mais comment les États-Unis envisagent-ils d’utiliser leurs capacités ? La réponse courte est aujourd’hui traditionnelle : la Navy et les forces militaires des États-Unis sont déployées pour garantir l’accès du pays et de ses alliés et partenaires aux biens communs en Asie et ailleurs, principalement à travers la liberté de navigation.

Pour les analystes américains de défense, le principal défi sécuritaire est l’acquisition par la Chine de capacités de déni d’accès et d’interdiction de zone (anti-access and area denial, A2/AD) (15). Pour contrer l’approche chinoise, les États-Unis ont proposé le concept d’AirSea Battle (16) et le concept interarmées pour l’accès et les manœuvres dans l’espace commun mondial (Joint Concept for Access and Maneuver in the Global Commons – JAM-GC) (17), et ils conduisent aujourd’hui leurs opérations maritimes en conséquence (18). Mais à défaut de ressources suffisantes — navires, escadres aériennes et personnels —, les efforts de l’administration Trump en vue de l’Asia Rebalance resteront faibles et donc inaboutis.

Les positions des responsables de la marine sur la situation actuelle sont révélatrices. En 2019, par exemple, lors de son audition au Sénat par la Commission des forces armées, l’amiral Davidson évoquait la principale préoccupation des forces américaines dans la région Indo-Pacifique, expliquant que « l’INDOPACOM est concentré sur la reconquête [italiques ajoutées] de notre avantage militaire compétitif et sur le fait de garantir un Indo-Pacifique libre et ouvert à court et moyen terme. » (19) Il a promis de « gagner avant de combattre et, si nécessaire, d’être prêt à lutter et à gagner. » Les commentaires de Davidson supposaient donc clairement la « perte » d’une suprématie militaire, laissant ainsi entrevoir la perspective d’un possible échec de la dissuasion tournée vers la Chine. Par ailleurs, les évaluations récentes effectuées par des observateurs extérieurs étayent ce point de vue, car « les États-Unis n’ont pas encore modernisé de manière notable leurs capacités militaires dans la région. » (20) Ainsi, la mise en œuvre de la stratégie de suprématie, qui est privilégiée, dépend de ressources suffisantes, ce dont la Navy ne dispose pas aujourd’hui.

Durant la campagne, le candidat Trump a été un partisan enthousiaste de la puissance navale. Il a ainsi promis de re-doter la Navy de 355 navires, soit une augmentation de plus de 50 bâtiments par rapport au pic atteint durant les administrations Bush et Obama. En qualité de président, il a signé le National Defense Act de 2017, faisant dès lors de cet objectif une politique officielle (21), qui s’est toutefois heurtée aux réalités budgétaires (22). Peu d’éléments permettent donc de penser que la Navy bénéficiera du renfort en matériel nécessaire pour soutenir indéfiniment les rythmes opérationnels actuels ou qu’elle acquerra les volumes nécessaires pour dissuader ou gagner une guerre entre grandes puissances dans l’Indo-Pacifique. Il y a clairement un écart entre la rhétorique autour de l’actuelle stratégie globale des États-Unis et les moyens dédiés. Et il paraît peu probable que cet écart soit comblé à court ou moyen terme.

Aller de l’avant

Les stratèges américains défendent l’idée selon laquelle la sécurité nationale américaine devrait, à l’avenir, s’orienter vers la région Indo-Pacifique par l’ouest. Mais, compte tenu de la manière dont l’administration Trump gère les principales problématiques, le chemin ne sera pas aisé. Après avoir abandonné le TPPA, elle a initié une guerre commerciale contre la Chine, qui aura de nombreuses conséquences imprévues pour l’économie collective dans l’Indo-Pacifique. Tout en minant l’économie chinoise avec une guerre commerciale, elle a également entravé la croissance économique d’alliés et de partenaires : par exemple, la croissance des économies japonaise et sud-coréenne a connu un ralentissement en 2018. Pendant ce temps, la sécurité régionale ne s’est pas améliorée. La Corée du Nord a continué à procéder à des essais nucléaires et de missiles divers, tandis que la Navy a été affectée par une suite d’accidents que certains attribuent à un rythme opérationnel trop ambitieux et à des problèmes de maintenance de long terme (23).

Peut-être que les États-Unis ont à nouveau porté leur attention sur la menace d’un conflit entre grandes puissances. Mais les responsables en charge de la sécurité nationale redéfinissent de plus en plus les intérêts américains et ont commencé à reconnaître les limites des capacités américaines. C’est ce que reflètent les débats académiques et publics sur les vertus de l’offshore balancing — « l’équilibrage extracôtier » — et du « restraint » — la « retenue ». Les politiques de suprématie et les stratégies au niveau de chacun des services, ainsi que les plans budgétaires et d’acquisition, pourraient subir une pression accrue car le Congrès et le public américain rechignent devant les dépenses engendrées par la préparation d’une éventuelle guerre contre la Chine — une préoccupation majeure pour les responsables et les observateurs de la sécurité nationale dans les coulisses du pouvoir à Washington.

Les implications stratégiques de ces réalités budgétaires et politiques comme en termes de ressources peuvent être divisées en trois catégories. La première porte sur un possible changement opérationnel dans les structures de forces de la Navy et du corps des Marines à mesure que les États-Unis renoncent à la stratégie de suprématie au profit de la retenue. Concrètement, cela pourrait entraîner un effort moindre accordé à la guerre expéditionnaire et à la projection de puissance, une attention accrue consacrée à la guerre en haute mer en tant qu’équilibreur extracôtier, et une plus grande importance accordée aux systèmes d’armes permettant de contrer les stratégies A2/AD chinoises. Le fait de procéder ainsi impliquera une mesure de sélectivité géographique : comme l’explique le secrétaire à la Défense, Dr. Mark T. Esper, « Nous devons être présents dans la région. Non pas partout, mais dans les endroits clés. » (24)

La deuxième implication est une bascule de l’unilatéralisme vers l’engagement multilatéral afin de compenser l’étendue géographique du théâtre et une capacité américaine proportionnellement réduite. En substance, cela implique de s’appuyer plus sur les partenaires et alliés des États-Unis dans la région. Il est probable que cela génère encore plus de pression en termes de partage de fardeau (notamment le Japon et la Corée du Sud dans le Pacifique occidental et l’Inde à l’extrémité occidentale de ce vaste commandement). Cela impliquera également d’encourager les partenaires extrarégionaux (comme les Britanniques et les Français) à s’engager dans des opérations pour la liberté de navigation dans des zones de souveraineté contestée. La Stratégie Indo-Pacifique 2019 présage déjà de ce développement : « Le Département [de la Défense] renforce son engagement envers les alliances et les partenariats établis, tout en élargissant et en approfondissant les relations avec de nouveaux partenaires qui partagent notre respect de la souveraineté, du commerce équitable et réciproque et de la règle de droit. » (25)

La dernière implication porte sur la possibilité d’une répartition du travail maritime. Les alliés et les partenaires peuvent se voir confier la prise en charge de missions de sécurité maritime et de missions du bas du spectre (HA/DR) avec un soutien militaire américain minime, tandis que les États-Unis portent leurs efforts pour dissuader (et, si nécessaire, combattre dans) une guerre entre grandes puissances. D’un point de vue logistique, cela conduirait la Navy à augmenter ses munitions, ses capacités de tirs et les réseaux régionaux et globaux nécessaires au C4ISR —Commandement, Contrôle, Communications, Computers, Intelligence, Surveillance et Reconnaissance). Le C4ISR est fondamental dans les conflits modernes de haute intensité et fonctionne de manière optimale lorsque les États-Unis et leurs alliés peuvent travailler en lien étroit pour le partage d’informations et de données sur les adversaires et l’environnement opérationnel.

En résumé, la stratégie traditionnelle de suprématie dans le Pacifique est aujourd’hui en conflit avec la nouvelle géographie. L’Indo-Pacifique élargi en tant que théâtre d’opérations présente une tension impossible à dissiper qui engendrera probablement une évolution vers une nouvelle stratégie qui semble, du moins à l’état embryonnaire, en cours.

<strong>Zone de responsabilité des différents « Unified Combatant Commands »</strong>
<strong>Les forces de la marine américaine (US Navy)</strong>

Notes
(1) Peter Dombrowski tient à remercier Thierry Balzacq et rappelle que les opinions exprimées ici sont celles des auteurs. Elles ne reflètent pas les positions officielles du Naval War College, de la marine américaine ou du gouvernement américain.
(2) Simon Reich tient à remercier la Fondation Gerda Henkel pour le soutien qu’elle a apporté à ses recherches dans la rédaction de cet article et Thierry Balzacq pour ses commentaires sur ce projet.
(3) Patrick Porter, « Why America’s Grand Strategy Has Not Changed : Power, Habit, and the U.S. Foreign Policy Establishment », International Security, vol. 42, no 4 (printemps 2018), p. 9-46.
(4) Peter Dombrowski et Simon Reich, « Beyond the Tweets : President Trump’s Continuity in Military Operations », Strategic Studies Quarterly, vol. 12, no 2 (été 2018), p. 56-81.
(5) Peter Dombrowski et Simon Reich, « Does Donald Trump have a grand strategy ? », International Affairs, vol. 93, no 5, septembre 2017, p. 1013 – 1037.
(6) Simon Reich et Peter Dombrowski, The End of Grand Strategy : US Maritime Operations in the Twenty-First Century (Ithaca, NY, Cornell University Press, 2018) ; Peter Dombrowski et Simon Reich, « The Strategy of Sponsorship », Survival, vol. 57, no 5 (2015), p. 121-148.
(7) « Nous apportons à la lutte des autorités uniques, des douzaines d’accords bilatéraux et multilatéraux avec des nations partenaires, des capacités uniques depuis l’application de la loi jusqu’à la force létale », a-t-il déclaré. « Cela comprend une réponse maritime à court préavis, qui consiste à prendre le contrôle d’un navire dans un environnement contesté face à une force adverse. » Gidget Fuentes, « Pacific Deputy : Coast Guard a Continuing ‘Force Multiplier’ with Navy in Global Missions », USNI News (27 août 2019).
(8) Gen. David Berger, Commander’s Planning Guidance : 38th Commandant of the Marine’s Corps (Quantico, VA, 19 juin 2019), p. 3.
(9) Secrétaire à la défense James N. Mattis et John Chipman, director-general et chief executive, IISS, « Remarks by Secretary Mattis at Plenary Session of the 2018 Shangri-La Dialogue », 2 juin 2018 (https://​dod​.defense​.gov/​N​e​w​s​/​T​r​a​n​s​c​r​i​p​t​s​/​T​r​a​n​s​c​r​i​p​t​-​V​i​e​w​/​A​r​t​i​c​l​e​/​1​5​3​8​5​9​9​/​r​e​m​a​r​k​s​-​b​y​-​s​e​c​r​e​t​a​r​y​-​m​a​t​t​i​s​-​a​t​-​p​l​e​n​a​r​y​-​s​e​s​s​i​o​n​-​o​f​-​t​h​e​-​2​0​1​8​-​s​h​a​n​g​r​i​-​l​a​-​d​i​a​l​o​g​ue/)
(10) Un commandement géographique de combattants est « chargé d’utiliser et d’intégrer les forces de l’armée, de la marine, de l’armée de l’air et du corps des Marines des États-Unis dans la zone de responsabilité (AOR) de l’USINDOPACOM pour atteindre les objectifs de sécurité nationale des États-Unis tout en protégeant les intérêts nationaux ». (https://​www​.pacom​.mil/​A​b​o​u​t​-​U​S​I​N​D​O​P​A​C​O​M​/​U​S​P​A​C​O​M​-​A​r​e​a​-​o​f​-​R​e​s​p​o​n​s​i​b​i​l​i​ty/)
(11) Tara Copp, « INDOPACOM, it is : US Pacific Command gets renamed », Military Times, 30 mai 2018 (https://​www​.militarytimes​.com/​n​e​w​s​/​y​o​u​r​-​m​i​l​i​t​a​r​y​/​2​0​1​8​/​0​5​/​3​0​/​i​n​d​o​-​p​a​c​o​m​-​i​t​-​i​s​-​p​a​c​i​f​i​c​-​c​o​m​m​a​n​d​-​g​e​t​s​-​r​e​n​a​m​ed/).
(12) Department of Defense, Indo-Pacific Strategy Report Preparedness, Partnerships, and Promoting a Networked Region, Washington, DC, 1er juin 2019 (https://​media​.defense​.gov/​2​0​1​9​/​J​u​l​/​0​1​/​2​0​0​2​1​5​2​3​1​1​/​-​1​/​-​1​/​1​/​D​E​P​A​R​T​M​E​N​T​-​O​F​-​D​E​F​E​N​S​E​-​I​N​D​O​-​P​A​C​I​F​I​C​-​S​T​R​A​T​E​G​Y​-​R​E​P​O​R​T​-​2​0​1​9​.​PDF).
(13) Stewart M. Patrick, « Trump and World Order : The Return of Self-Help », Foreign Affairs vol. 96, no 2, mars-avril 2017, p. 55.
(14) https://​www​.cpf​.navy​.mil/​a​b​o​ut/
(15) Sur la stratégie de la Chine, voir Thomas G. Mahnken, « China’s Anti-Access Strategy in Historical and Theoretical Perspective », Journal of Strategic Studies, vol. 4, no 3, 2011, p. 299-323. Sam Tangredi situe les stratégies A2/AD dans un contexte historique et décrit comment les surmonter dans Anti-Access Warfare : Countering Anti-Access and Area-Denial Strategies (Annapolis, MD, Naval Institute Press, 2013). 
(16) Stephen Biddle et Ivan Oelrich, « Future Warfare in the Western Pacific : Chinese Antiaccess/Area Denial, U.S. AirSea Battle, and Command of the Commons in East Asia », International Security, vol. 41, no 1 (été 2016), p. 7-48.
(17) Michael E. Hutchens, William D. Dries, Jason C. Perdew, Vincent D. Bryant, and Kerry E. Moores, « Joint Concept for Access and Maneuver in the Global Commons : A New Joint Operational Concept », Joint Force Quarterly, vol. 84 (1er trimestre 2017).
(18) Benjamin Jensen, « Distributed Maritime operations : Back to the Future ? », War on the Rocks, 9 avril 2015 (https://​warontherocks​.com/​2​0​1​5​/​0​4​/​d​i​s​t​r​i​b​u​t​e​d​-​m​a​r​i​t​i​m​e​-​o​p​e​r​a​t​i​o​n​s​-​a​n​-​e​m​e​r​g​i​n​g​-​p​a​r​a​d​i​gm/).
(19) « Statement of Admiral Philip S. Davidson, U.S. Navy Commander, U.S. Indo-Pacific Command Before The Senate Armed Services Committee On U.S. Indo-Pacific Command Posture », 12 février 2019, p. 12.
(20) Douglas H. Paal, America’s Future in a Dynamic Asia, working paper du Carnegie Endowment for International Peace, Washington, DC, janvier 2019, p. 5.
(21) David B. Larter, « Trump just made a 355-ship Navy national policy », Defense News, 13 décembre 2017 (https://​www​.defensenews​.com/​c​o​n​g​r​e​s​s​/​2​0​1​7​/​1​2​/​1​4​/​t​r​u​m​p​-​j​u​s​t​-​m​a​d​e​-​3​5​5​-​s​h​i​p​s​-​n​a​t​i​o​n​a​l​-​p​o​l​i​cy/).
(22) David Axe, « The U.S. Navy Is Struggling to Grow », The National Interest, 18 juillet 2018 (https://​nationalinterest​.org/​b​l​o​g​/​b​u​z​z​/​u​s​-​n​a​v​y​-​s​t​r​u​g​g​l​i​n​g​-​g​r​o​w​-​2​6​071).
(23) Robert Faturechi, Megan Rose et T. Christian Mille, « Years of Warning, Then Death and Disaster : How the Navy Failed its Sailors », ProPublica, 7 février 2019 (https://​features​.propublica​.org/​n​a​v​y​-​a​c​c​i​d​e​n​t​s​/​u​s​-​n​a​v​y​-​c​r​a​s​h​e​s​-​j​a​p​a​n​-​c​a​u​s​e​-​m​c​c​a​in/)
(24) Ben Werner, « Esper : Pentagon Evaluating How to Expand Indo-Pacific Presence », USNI News , 27 août 2019.
(25) DoD, Indo-Pacific Strategy, op cit.

Légende de la photo en première page : Le 2 septembre 2019, à Sattahip, en Thaïlande, des officiers de la marine américaine et des forces navales des États membres de l’ASEAN participent à la cérémonie d’ouverture de l’exercice maritime ASEAN-États-Unis (AUMX). Cet exercice maritime, le premier organisé entre le bloc régional et Washington, s’inscrit dans un contexte où l’engagement américain est renforcé dans la région. (© US Navy/Greg Johnson)

Article paru dans la revue Les Grands Dossiers de Diplomatie n°53, « La démographie : un enjeu géopolitique majeur », Juin-Juillet 2019.

À propos de l'auteur

Peter Dombrowski

Professeur de stratégie au département de recherche stratégique du Naval War College (NWC).

À propos de l'auteur

Simon Reich

Professeur à la Rutgers University (Newark) et chercheur associé au CERI de Sciences Po Paris.

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