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Jérusalem : enjeux historiques et politiques des fouilles archéologiques

Dans la poussière et le poids des âges, les pierres ont longtemps sommeillé sous les pavés de Jérusalem. Depuis la seconde moitié du XIXe siècle, les hommes convoitent la mémoire des temps anciens dont elles sont les dépositaires. Mais si la réalité des faits archéologiques mis au jour ne peut être remise en question, celle-ci est soumise à l’interprétation des chercheurs dont les inclinations varient selon leur rapport aux textes sacrés, leur conception géopolitique et leur idéologie.

Dans le courant du XIXe siècle, au sein d’un Empire ottoman à bout de souffle, l’engouement renouvelé pour les Lieux saints, associé à un orientalisme en vogue, se traduit à Jérusalem par l’installation des premiers consulats, avec en tête ceux du Royaume-Uni (1838), de la Prusse (1842) et de la France (1843), accompagnés par l’établissement d’institutions religieuses et de structures d’accueil pour les pèlerins. Dans ce contexte interviennent les premières expéditions archéologiques dont l’enjeu consiste à faire surgir de terre les preuves concrètes du récit biblique.

L’un des premiers chapitres de l’histoire de l’archéologie s’ouvre en 1863 avec l’académicien français Félicien de Saulcy (1807-1880) qui découvre ce qu’il considère être le tombeau des rois de Judée issus de la dynastie davidique, dans la nécropole au nord de la porte de Damas. Dans les années 1870, l’équipe anglaise du Palestine Exploration Fund concentre à son tour ses efforts aux endroits illustres susceptibles d’apporter des témoignages matériels liés à l’histoire de la Bible. Le mont Sion, les piscines de Bethesda, le palais d’Hérode et les tours d’Happicus et de Psephinus sont les principaux objectifs, mais une place particulière est réservée à l’esplanade des Mosquées.

La Bible : entre science et réalité fantasmée

L’activité du lieutenant Charles Warren (1840-1927) fut intense dans ce secteur, en dépit des difficultés imposées par les autorités locales qu’il s’ingéniait à fourvoyer par le creusement de multiples galeries. L’Anglais pratiquait une méthode de fouille singulière qui consistait à creuser des puits verticaux depuis lesquels plusieurs galeries horizontales étaient excavées en direction du grand sanctuaire. L’archéologue américain ­Frederick J. Bliss (1859-1937) employait une technique analogue afin de contourner les obstacles de surface, étrange écho d’une pratique de fouille actuelle qui va à l’encontre de l’éthique scientifique en raison de ses effets destructeurs. Ce sont toutefois les travaux du capitaine Montagu B. ­Parker (1878-1962) qui constituent l’exemple le plus éloquent des tentatives entreprises par les Occidentaux afin de satisfaire leurs ambitions : si le but était d’étudier les systèmes liés à la circulation de l’eau dans le quartier situé au sud de l’enceinte sacrée de l’esplanade, il s’agissait surtout de creuser un passage souterrain susceptible de mener, depuis l’embouchure de la source de Gihon, jusqu’au temple qui renfermait, selon eux, le trésor du roi Salomon. Ces recherches, motivées par une vision fantasmée des vestiges à découvrir, ont été gardées secrètes de 1909 à 1911 avant de tourner court lorsque les autorités eurent vent de l’intention des chercheurs de fouiller sous le sanctuaire. L’épisode témoigne de l’approche romantique, confinant au roman d’aventures, qui était celle des Occidentaux vis-à-vis des ruines de Jérusalem, et d’une disposition d’esprit guidée par la volonté de pénétrer les arcanes des écrits bibliques pour tenter d’en élucider les mystères.

À cette époque, alors que le paysage urbain de Jérusalem est en pleine mutation, l’archéologie apparaît comme le ressort nécessaire à la naissance de nombreux lieux saints qui essaiment à travers la ville. L’historien français Vincent Lemire rappelle à ce propos les fouilles entreprises dans le couvent des Dames de Sion en 1860 qui ont permis de fixer, au moyen d’une construction patrimoniale maladroite fondée sur la présence de vestiges romains, les premières étapes de la Passion du Christ (1). L’authenticité du lieu a été invalidée depuis par des fouilles complémentaires réalisées un siècle plus tard. Malgré tout, l’établissement catholique continue de jouir de sa renommée, intacte depuis lors, liée à l’épisode de l’Ecce Homo. Parmi les nombreux exemples qui ont façonné la géographie sacrée de la ville moderne, l’un des plus fameux est celui de la Garden Tomb, né de l’expertise du général Charles G. Gordon (1833-1885), en 1883, fondée sur la présence d’une tombe adjacente à un escarpement rocheux identifié comme le Golgotha en raison de la forme de crâne qui le caractérise. L’interprétation, devenue populaire dans les milieux protestants, a associé l’endroit avec celui de la crucifixion puis du tombeau du Christ. Aujourd’hui, la Garden Tomb conserve la ferveur des pèlerins de confession protestante.

Une discipline partagée

Le tournant du XXe siècle s’accompagne aussi de l’émergence d’institutions, religieuses ou non, vouées à la recherche scientifique. Tel est le cas de l’École pratique d’études bibliques, fondée à Jérusalem en 1890, devenue École biblique et archéologique française de Jérusalem en 1920, ou bien de l’American Schools of Oriental Research, inaugurée en 1900, qui donnera naissance à l’Albright Institut, ou encore de la British School of Archeology in Jerusalem, fondée en 1919, qui entretenait des liens étroits avec les deux précédentes. Par ailleurs, l’Institut allemand protestant d’archéologie est créé à partir de 1898, tandis que le Studium Biblicum Franciscanum voit le jour en 1923, dans la continuité de plusieurs siècles de présence franciscaine au service des Lieux saints. Enfin, la création de la première institution juive en 1913, connue plus tard sous le nom d’Israel Exploration Society, pose les bases des recherches archéologiques hébraïques, puis israéliennes.

Lorsque Jérusalem devient capitale du gouvernement mandataire britannique de la Palestine (1920-1948), les activités archéologiques sont pourvues d’un cadre administratif structuré qui prévoit, entre autres, un programme de protection du patrimoine et un contrôle strict sur la distribution des permis de fouilles. Dans une ville en pleine expansion, beaucoup de chantiers sont des opérations de sauvetage. La division de Jérusalem, consécutive à la guerre de 1948, engendre la création de l’Israel Department of Antiquities and Museums d’un côté, et du Jordanian Department of Antiquities de l’autre. Cette période trouble voit diminuer le rythme des travaux scientifiques qui se concentrent en quelques points de la vieille ville et en dehors des remparts, dans les secteurs de l’Ophel et de la Cité de David, sous l’égide de l’archéologue anglaise Kathleen Kenyon (1906-1978) qui porte à un haut degré de rigueur une méthode de fouille moderne fondée sur l’analyse fine des couches stratigraphiques.

La mainmise israélienne sur l’espace urbain depuis 1967

Les activités archéologiques connaissent un élan sans précédent au lendemain de l’annexion de Jérusalem-Est par l’État israélien en juin 1967. La vieille ville entame de profondes mutations, principalement lors du réaménagement du quartier juif qui fait l’objet, pour l’occasion, d’immenses fouilles. Dans d’autres secteurs, de multiples chantiers sont ouverts, notamment à l’intérieur de la citadelle, dans le quartier arménien et à la porte de Damas ; mais ce sont les Lieux saints et leurs abords qui cristallisent les tensions sociopolitiques et religieuses les plus vives entre Palestiniens et Israéliens. L’une des zones les plus sensibles est celle dont l’appellation varie selon les communautés : mont du Temple d’un côté, esplanade des Mosquées/Haram al-Sharif de l’autre.

Après la guerre des Six Jours de juin 1967, le quartier des Maghrébins est effacé au profit d’une grande place destinée à la mise en valeur du mur des Lamentations vénéré par les juifs. Sur la colline de l’Ophel, située au sud-est de l’enceinte sacrée, l’emprise israélienne se poursuit par de vastes fouilles archéologiques. Un peu plus au sud, les travaux sont repris au sein du plus ancien foyer d’occupation de la ville, à l’emplacement actuel du village palestinien de Silwan. Ces recherches apportent d’importants résultats, mais elles participent à une stratégie mise en œuvre par le mouvement nationaliste et sioniste qui supplante l’aspect culturel et scientifique de ses découvertes.

À Silwan, l’association Elad, avec l’appui des autorités israéliennes, a pour but de mettre au jour la Jérusalem biblique dissimulée sous les maisons palestiniennes. Depuis les années 2000, elle assure la gestion du parc national dont le nom, Cité de David, tiré de Samuel 5:7, en dit long sur la conception de ce lieu qui n’a pourtant jamais livré de vestiges archéologiques attribués au roi David. Si l’archéologie est une science rigoureuse qui impose aux chercheurs de s’en tenir aux faits, ce type de raisonnement échappe à l’association qui perçoit dans le moindre segment de mur découvert une confirmation du récit biblique.

Dans ce secteur de Jérusalem, la stratégie est simple : l’achat de maisons (ou l’expropriation) permet l’installation de colons juifs qui autorisent les travaux archéologiques destinés à légitimer leur présence. Au sein de ce quartier densément peuplé, les fouilles sont entreprises dans les espaces verts, entre les maisons, parfois même sous leurs fondations sans en informer les propriétaires. Certains archéologues n’hésitent pas à creuser des tunnels malgré le caractère peu scientifique de cette méthode. L’objectif d’Elad consiste à étendre le parc national au détriment des habitants de Silwan. L’archéologie, dans ce cas, est un instrument idéologique destiné à l’« effacement de l’autre » (2). Par ailleurs, les interprétations orientées de certains chercheurs alimentent le processus de judaïsation de la zone. L’archéologue israélienne Eilat Mazar n’hésite pas, en 2005, à désigner un édifice découvert par ses soins comme étant celui du palais de David, sans aucune preuve.

La plupart des archéologues israéliens appliquent cependant les normes internationales de la profession et évitent l’écueil de la surinterprétation. La stratigraphie est documentée, depuis les niveaux les plus récents jusqu’aux plus anciens. Par ailleurs, les chercheurs israéliens interrogent les fondements mêmes de l’archéologie biblique. Certains, comme Israël Finkelstein, remettent en cause l’historicité des rois David et Salomon. D’autres, à l’image de Ronny Reich et Eli Shukron, démontrent le caractère improbable de faits que l’on pensait établis, tel que le puits de Warren, du nom de son découvreur, qui était apparu comme une preuve tangible de l’épisode de la conquête de Jérusalem par David sur les Jébuséens. Le conduit, considéré comme la voie empruntée par les soldats du roi pour pénétrer dans la ville, ne fut en réalité accessible que deux siècles après l’époque associée à son règne. Cependant, ces archéologues compétents travaillent sans se soucier des organisations qui les financent, ni de comment sont exploités leurs résultats, ce qui ne manque pas de susciter de vives critiques de la part de l’association israélienne mobilisée contre l’exploitation de l’archéologie, Emek Shaveh, qui n’admet pas que des chercheurs puissent à ce point ignorer la situation délétère au sein de laquelle se déroule leurs activités.

Lorsque le problème ne tient pas aux méthodes de fouilles employées par les archéologues, il porte donc sur l’instrumentalisation des données recueillies à l’issue des travaux. Le récit juif, en effet, est sans cesse mis en avant dans le but de légitimer la présence israélienne du côté est de Jérusalem. Ce phénomène, notable à l’occasion de plusieurs événements culturels depuis ces dernières décennies, a pu être à nouveau observé en 2013, lors de la grande exposition consacrée à Hérode au musée d’Israël, où le roi, réhabilité en illustre monarque malgré la cruauté dont il est traditionnellement taxé, est présenté à la tête d’un royaume indépendant à la fois ouvert au monde moderne (représenté par le monde gréco-romain) et au judaïsme, à l’image de l’Israël actuel qui se pose en digne successeur de ce règne fameux. Hérode lui-même est perçu comme l’héritier de Salomon par le nombre et le caractère monumental de ces constructions qui marquent encore la topographie de Jérusalem, celle du Temple étant la plus remarquable. Sur le terrain, ce sont essentiellement des épisodes ou des symboles forts liés à l’histoire du judaïsme qui sont mis en avant par les médias : la découverte possible, en 2007, sur le site de Givati Parking Lot, du palais de la reine d’Adiabène convertie au judaïsme au Ier siècle après Jésus-Christ ; ou non loin de là, celle de la citadelle du roi séleucide Antiochos IV Épiphane connue pour avoir été détruite par la dynastie juive des hasmonéens insurgée en 167 avant notre ère ; ou encore, dans le Russian Compound, les traces de la grande révolte juive de 70 après Jésus-Christ contre les Romains.

Sous la surface du sol, la glorieuse Jérusalem biblique

La guerre des ruines se joue également dans les entrailles de la ville, principalement sous les deux foyers les plus sensibles représentés par l’esplanade des Mosquées et le village de Silwan. Dans une ville où le moindre coup de pioche peut enflammer l’ensemble de la région, les archéologues n’ont pas hésité à creuser un long tunnel dans le prolongement du mur occidental afin d’accéder aux fondations du temple d’Hérode. Certes, ces travaux entrepris entre 1968 et 1985 ont donné lieu à d’importantes découvertes, comme un aqueduc hasmonéen, mais ils ont aussi suscité de très vives tensions dont le point culminant a été atteint en 1996 lorsque Benyamin Netanyahou, alors Premier ministre (1996-1999), prit la décision de percer une sortie à la hauteur de la Via Dolorosa, en plein quartier musulman. Jérusalem, puis la Cisjordanie tout entière s’embrasèrent, faisant en trois jours plusieurs dizaines de victimes. Ce tunnel aura permis à la Western Wall Heritage Foundation, créée en 1988 pour préserver le mur et ses espaces souterrains, d’étendre son contrôle jusqu’au cœur du quartier musulman. Depuis 2004, un nouveau tunnel relie l’enceinte sacrée à la synagogue Ohel Yitzhak depuis laquelle un lacis de galeries se déploie sous le quartier musulman.

Ainsi, les autorités israéliennes saisissent la moindre occasion de creuser dans les sous-sols. En 2007, elles profitent de travaux de réfection de la rampe en bois menant à la porte des Maghrébins pour engager des fouilles archéologiques sous l’esplanade des Mosquées. Plusieurs pays musulmans se soulèvent alors aux côtés de la Cisjordanie, dénonçant une opération destinée à judaïser le troisième Lieu saint de l’islam et à fragiliser ses fondations. Depuis peu, ce réseau souterrain aux abords de l’esplanade est connecté avec celui de Silwan. Au départ de la piscine de Siloé, plusieurs tronçons d’une voie romaine, considérés comme hérodiens, ont été dégagés sous terre afin d’atteindre l’enceinte sacrée. De là, après une courte distance à l’air libre, il est possible de replonger sous la surface du sol pour longer le mur vers le quartier musulman. La jonction réalisée entre ces deux pôles de la ville est un pas décisif dans le processus de judaïsation de l’espace urbain. La poursuite des travaux afin de relier le « Temple » aux caves de Zédékias permettra un jour de traverser de part en part Jérusalem, sous terre, depuis son extrémité sud jusqu’au rempart septentrional. À défaut de la véritable Cité de David, les autorités israéliennes s’acharnent à reconstituer la prestigieuse cité d’Hérode sous la ville moderne.

L’archéologie touristique : entre culture orientée et parc d’attractions

Le discours des visites guidées, orienté sur les périodes liées à la Jérusalem biblique, s’adresse aux jeunes militaires, aux écoliers et aux touristes de plus en plus nombreux à arpenter les galeries souterraines qui procurent le frisson inédit de l’expérience physique des mystères de l’histoire juive. Actuellement, le centre des visiteurs de Silwan a l’allure d’un parc d’attractions agrémenté de cafétérias, de boutiques de souvenirs, d’un auditorium et de spectacles son et lumière centrés sur l’histoire de David et de Salomon. Et cela ne s’arrêtera pas là : prochainement sera édifié à l’emplacement des fouilles du Givati Parking Lot un complexe touristique de plusieurs étages, le Centre Kedem.

Un second projet de construction est prévu face au mur des Lamentations, sur le site archéologique connu pour avoir livré le célèbre sceau portant le nom d’un fonctionnaire juif, ­Netanyahou Ben-Yoash, ayant vécu entre le VIIIe et le VIe siècle avant Jésus-Christ, qui a été pris pour référence par son homonyme, le Premier ministre israélien, afin de légitimer les lointaines racines d’Israël à l’occasion d’un discours prononcé en 2010. À cet endroit s’élèvera un édifice de trois étages doté de bureaux, d’un auditorium et d’installations visant à raconter aux touristes l’histoire du mur. Ces deux complexes se joindront au Centre Davidson aménagé dans les sous-sols d’un édifice omeyyade situé à proximité de l’esplanade, qui permet d’accueillir de nombreux visiteurs auxquels il est offert le privilège de visionner des vidéos comparant les pèlerins d’aujourd’hui à ceux du Second Temple, et d’admirer une reconstitution virtuelle du Temple en 3D avec laquelle il est possible d’interagir en ayant la sensation réelle de pénétrer dans le sanctuaire.

Une science en territoire occupé

Depuis l’annexion de Jérusalem-Est en 1967, les fouilles réalisées par les Israéliens en territoires occupés sont illégales au regard du droit international. De la même façon, aucune équipe étrangère n’est autorisée à œuvrer dans la ville, si ce n’est dans le cadre d’une coordination entre les autorités et les propriétaires des sites archéologiques, et au seul titre de la conservation menacée du site. C’est ainsi que des fouilles ont pu être engagées dans la crypte de l’église de saint Jean-Baptiste Prodromos, dans le quartier du Mauristan, à la demande du Patriarcat grec qui a placé les travaux sous la direction de l’archéologue dominicain Jean-Baptiste Humbert. Par ailleurs, des chantiers français ont été entrepris dans les domaines nationaux acquis par la France au cours de la seconde moitié du xixe siècle, qui forment aujourd’hui des îlots neutres en zone occupée. Tel est le cas du projet « Bethesda », qui eut lieu au sein du domaine de Saint-Anne dans le quartier musulman, ou encore des travaux effectués dans le « Tombeau des rois » au nord de la porte de Damas. Ce dernier, daté du Ier siècle après Jésus-Christ, fait l’objet de revendications de la part des Israéliens en raison de la tradition juive qu’ils lui rattachent, mais aussi à cause de sa situation à Jérusalem-Est, dans le quartier de Cheikh Jarrah. Ce site majeur est dissimulé à la vue du public par une grille, à l’abri des convoitises.

L’action des scientifiques étrangers est donc limitée compte tenu de la situation actuelle qui condamne toute initiative de collaboration avec la « puissance occupante », selon les termes d’une résolution de l’UNESCO sur le statut de Jérusalem. Les institutions étrangères et les universités en place se doivent de tenir cette position dans une ville où les autorités israéliennes refusent de cesser leurs activités archéologiques, conformément à leurs obligations stipulées par le Comité du patrimoine mondial, « au titre de la Convention de La Haye pour la protection des biens culturels en cas de conflit armé de 1954 […], de la Convention pour la protection du patrimoine mondial, culturel et naturel de 1972 et comme clairement indiqué dans la Recommandation de l’UNESCO de New Delhi en 1956 concernant les fouilles en territoire occupé. » Le monopole des fouilles archéologiques de la vieille ville de Jérusalem reste donc aux mains illégitimes des autorités israéliennes qui utilisent le patrimoine comme moyen de justifier leur présence.

<strong>L’archéologie dans la vieille ville de Jérusalem</strong>

Notes

(1) Vincent Lemire, Jérusalem 1900 : La ville sainte à l’âge des possibles, Armand Colin, 2013.

(2) Jean-Pierre Payot, La guerre des ruines : Archéologie et géopolitique, Choiseul, 2010.

Article paru dans la revue Moyen-Orient n°38, « Bilan géostratégique 2017 : le défi Trump », avril-juin 2018.

Légende de la photo ci-dessus : Ville sainte des trois grandes religions du Livre, Jérusalem éveille les passions chez les archéologues, quitte à ce qu’ils deviennent des acteurs d’enjeux politiques. © Shutterstock/Sangaku

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