Magazine Les Grands Dossiers de Diplomatie

La France est-elle prête pour la guerre économique ?

En 2017, vous estimiez que l’Union européenne — et la France avec elle — n’était pas un acteur majeur de la guerre économique : « L’Europe tarde à réagir et subit cette guerre plus qu’elle n’agit pour défendre ses intérêts » (2). Alors que la compétition économique s’est intensifiée, la France et l’Europe sont-elles encore aujourd’hui les « Bisounours » de la guerre économique mondiale ?

A. Laïdi : Sur le plan opérationnel, c’est toujours le cas. Mais il faut noter une certaine évolution, comme l’atteste l’utilisation d’un vocabulaire complètement différent depuis quelques années. Il y a donc eu, a minima, une révolution lexicale de la part de Bruxelles et de Paris.
Ce réveil du côté européen tient à deux évènements qui ont eu lieu en 2016 : le Brexit et l’élection de Donald Trump à la Maison-Blanche. Ces évènements ont secoué les élites de Bruxelles qui ne les avaient pas du tout anticipés, les amenant par la suite à relancer un certain nombre de chantiers via la publication de textes consacrés à la défense commerciale. La Commission européenne s’est alors montrée plus vigilante sur les questions de dumping, de subventions, etc. Par ailleurs, alors que l’idée de la mise en place d’un observatoire des investissements étrangers en Europe semblait autrefois inenvisageable car contraire à l’esprit libéral européen, Jean-Claude Juncker annonçait le 13 septembre 2017, dans son discours de l’état de l’Union, la création d’un nouveau cadre sur l’examen des investissements étrangers, alors même que cela existait déjà dans près de la moitié des pays de l’Union européenne (UE). Le but n’était pas de pousser les autres à en créer un, mais de leur faire accepter d’être alerté par un État membre lorsqu’un investissement pouvait poser problème en terme de concurrence et de liberté de marché.
Un peu avant la crise du coronavirus, et surtout depuis, nous assistons également à des déclarations plus offensives sur le sujet. C’est le cas notamment de celle de Josep Borrell, haut représentant de l’UE pour les Affaires étrangères, qui a déclaré en février 2020 qu’il était temps que l’Europe voie la réalité telle qu’elle est et non pas telle qu’elle voudrait qu’elle soit, ajoutant qu’« il est temps de réutiliser la force ». L’UE a aujourd’hui des adversaires, mais aussi des alliés moins sympathiques, elle doit donc être capable de réutiliser la force dans le domaine économique. Depuis le début de la crise sanitaire, nous assistons ainsi à la résurrection de mots autrefois abandonnés dans les oubliettes de l’histoire, comme celui de « souveraineté économique ». Un bémol toutefois, ce concept est avant tout utilisé chez certains États membres, car à Bruxelles, on lui préfère le terme de « résilience ». Il s’agit ainsi de savoir comment faire en sorte de se reconstruire après une crise, en veillant notamment à ce que l’on dispose, au sein de l’UE, des entreprises, des technologies ou des produits nécessaires pour affronter cette crise. Le fait que l’UE se rende compte que 80 % des principes actifs des médicaments venaient d’Asie a été un déclencheur, car une telle situation de dépendance n’est pas tenable sur le long terme.
Enfin, il faut souligner la grande discussion actuelle entre Paris et Berlin concernant la future stratégie à adopter vis-à-vis de Washington suite aux élections américaines. L’Allemagne espère que Joe Biden va revenir à des considérations plus classiques dans la relation transatlantique, alors que Paris pense qu’il faut continuer à construire une autonomie stratégique de l’Europe. L’Allemagne n’y est pas totalement opposée sur le plan économique, mais elle y est radicalement opposée sur le plan militaire.
 
Aujourd’hui, le projet « France Arabelle » vise à racheter la branche nucléaire qu’Alstom Power avait dû céder à l’américain General Electric en 2014, ce qui permettrait à la France de récupérer ses actifs hautement stratégiques dans la production d’énergie nucléaire civile et militaire. Est-ce le signe que la France tente de reprendre la main ? Ou n’est-ce qu’un cas isolé ?
Ma crainte est que l’exemple que vous prenez ne soit que l’initiative d’un seul homme, à savoir Frédéric Pierucci (3). Effectivement, ce dernier remue ciel et terre pour récupérer une partie d’Alstom Power, passé du côté de GE en 2014. Ce cas aurait pu servir d’avertissement, pourtant depuis, nous avons pu voir d’autres exemples similaires sur le plan militaire, comme celui de l’équipementier aéronautique Latécoère, passé sous pavillon américain après une OPA en 2019, ou la PME Photonis, spécialisée dans les technologies de vision nocturne qui pourrait également basculer dans l’escarcelle anglosaxonne.
Pour l’instant, la question du rachat de la branche nucléaire d’Alstom Power est donc avant tout un cas isolé, qui en plus n’est pas encore abouti. Je ne suis donc guère optimiste sur les intentions de la France. Et ce tant qu’il n’y aura pas un cadre général sur la question stratégique de la guerre économique.
 
L’UE est régulièrement confrontée à l’extraterritorialité du droit américain. Pékin serait en train de chercher à mettre en place une mesure similaire. Quand la France et l’Europe vont-elles se décider à avoir une approche offensive face à ce type de pratiques ? Si Washington et Pékin peuvent le faire, pourquoi pas l’Europe ?
Tout simplement parce que les élites européennes ne disposent pas du cadre intellectuel pour le faire. Le champ lexical européen a beau s’adapter à ce contexte de la guerre économique, cela reste largement insuffisant. Il ne sert à rien d’en rester aux mots. Bruxelles doit impérativement faire évoluer son cadre stratégique. Comme il n’existe pas à Bruxelles de pensée stratégique consacrée à l’affrontement économique, vous pourrez mettre en place tous les outils que vous voudrez — telles que les propositions du rapport Gauvain (4) —, il ne sera pas possible de créer un instrument qui réponde à l’extraterritorialité du droit américain, s’il ne s’inscrit pas dans une stratégie plus longue et plus profonde consacrée à la sécurité économique des Européens.
Comme vous le soulignez, Pékin étudie effectivement le système américain. La Chine apprend et applique la réciprocité. En Europe, nous connaissons déjà parfaitement ce système puisque nous le subissons depuis 1982 (5), mais pour autant, nous n’avons toujours pas mis en place les moyens pour y répondre. Bruxelles nous promet qu’il va y avoir une réponse. À Paris, le ministre délégué au Commerce extérieur, Franck Riester, a confirmé que Bruxelles préparait une réponse à l’extraterritorialité du droit américain. Nous l’attendons… Mais l’élection de Joe Biden pourrait ralentir la prise de conscience européenne. Quoi qu’il en soit, si cette réponse de Bruxelles ne s’inscrit pas dans un changement radical de la pensée stratégique sur les affrontements économiques, cela ne changera malheureusement pas grand chose à la situation actuelle.
 
Justement, en novembre 2020, le ministre français de l’Économie, Bruno Le Maire, déclarait que « les États-Unis ne sont plus un partenaire amical des Européens depuis de nombreuses années » (6) et que les élections américaines ne changeront pas grand-chose. L’arrivée de Joe Biden à la Maison-Blanche, qui semble ravir les Européens, ne constitue-t-elle pas « un piège » qui risque d’adoucir ou d’endormir les Européens dans une guerre économique qui ne devrait que s’intensifier ?
Je partage totalement cette idée. L’élection de Joe Biden peut constituer un piège si elle empêche les Européens de poursuivre et d’approfondit leur réflexion sur les affrontements économiques. Par ailleurs, ce qui est intéressant dans l’élection américaine, c’est d’analyser les votes. Or, ils nous montrent que Donald Trump, même s’il est perdant, a gagné plusieurs millions d’électeurs supplémentaires par rapport à l’élection de 2016. Cela signifie que les Américains s’inscrivent vraiment dans une tendance que l’Europe doit prendre en compte, celle d’un repli sur soi, d’un égoïsme, voire d’un nationalisme économique. Cette tendance est profonde et ne devrait pas être contrariée, ni même ralentie par le président Biden, dont le programme reste marqué par le « made in America ». Son programme économique est protectionniste. Joe Biden a notamment proposé que le gouvernement américain dépense 400 millions de dollars auprès d’entreprises américaines. Il a également proposé de taxer les entreprises américaines qui voudraient se délocaliser pour produire à l’étranger avant de faire revenir leurs produits aux États-Unis. Ce programme est clairement en faveur du « made in USA ». Joe Biden ne peut pas se permettre de prendre le contrepied du discours de Donald Trump sur la protection des emplois américains. Washington va donc continuer sur cette tendance mercantiliste, sachant que les outils utilisés par Trump dans sa guerre commerciale ont été mis en place par des administrations démocrates. Il ne faut donc pas se leurrer sur la promesse Biden et tout le débat est là : entre Paris qui veut continuer à accentuer ce léger déphasage transatlantique sur la question économique et militaire, et Berlin qui n’est pas opposé à la position française sur les questions économiques — bien que prudent car très exposé sur le marché américain — mais opposé à l’idée d’une Europe de la défense totalement autonome.
 
Selon Frédéric Pierucci, « nous sommes sous contrôle américain dans bien des domaines, y compris militaire. Et les GAFA nous ont colonisés ». Si nous ne cherchons pas à être autosuffisants, nous risquons d’être « complètement absorbés dans la sphère américaine » (7). En parallèle, la Chine accroît son influence économique et technologique, notamment dans le cadre de ses nouvelles routes de la soie. L’Europe n’est-elle destinée qu’à être un terrain d’affrontement entre Pékin et Washington ?
Dans cette guerre économique sino-américaine, c’est l’Europe qui représente la plus grosse part du gâteau. L’enjeu est donc de savoir « qui va manger l’Europe ? » entre Pékin et Washington. Après l’Europe, ces deux géants pourront se partager l’Asie, l’Afrique et l’Amérique latine. Ce qui est à craindre, c’est que l’Europe ne soit même pas un acteur de cette guerre, mais juste une cible pour ces deux géants. Il ne suffit plus aujourd’hui de développer des outils du type Instex, pour contourner le droit américain et conserver de petites relations commerciales avec l’Iran. Il est plus que temps que l’Europe se forge une véritable doctrine de sécurité économique afin d’espérer pouvoir tenir tête à Pékin et Washington, et ainsi incarner une troisième voie. Si l’UE ne fait rien, il semble évident qu’elle se fera manger. Nous sommes donc à un moment clef de notre histoire commune et l’alternative est simple : soit nous restons autonomes, soit nous devenons le serf ou le vassal de l’un des deux géants.
 
La France semble consciente du danger et de l’importance d’accentuer la souveraineté européenne. Si l’Europe venait à ne pas bouger sur cette question — notamment en raison du refus de Berlin —, est-ce que la France aurait les moyens de faire quelque chose ?
Oui, elle le pourrait. Il est important pour la France de ne pas attendre que les solutions viennent de Bruxelles. La France doit continuer à approfondir la réflexion sur les affrontements économiques. Elle doit être prête, au cas où l’Europe ne serait plus présente, et ainsi proposer une réelle alternative à tous ceux qui refuseront le choix de la vassalité. La France est certes souvent taxée de velléités gaullistes, mais il n’y a pas de honte à être gaulliste lorsqu’il s’agit de défendre son autonomie stratégique. Il faut donc à tout prix que la France — qui demeure en retard sur ces questions — continue à travailler ces sujets en développant une vraie réflexion stratégique s’appuyant sur tous les savoirs : économique, politique, scientifique, historique, psychologique, juridique… La guerre économique est un concept transdisciplinaire. Le résultat d’un tel travail de la pensée doit aboutir à une vraie doctrine de sécurité économique nationale, laquelle demain pourra servir peut-être de modèle pour l’ensemble de l’Europe, ou du moins pour les États membres qui pourraient être intéressés.
Les géants du numérique sont les grands gagnants de la crise actuelle. Alors que la France était aux avant-postes de la lutte contre la guerre fiscale dont profitent les GAFAM, où en est la « taxe GAFA » qui avait amené Washington à menacer la France de surtaxer certains produits emblématiques en représailles ?
Le dossier a été pris en main par l’OCDE. Un accord a été trouvé mais les Américains ont décidé de quitter les discussions. L’idée est de taxer les entreprises numériques là où elles engrangent leur chiffre d’affaires. Et de ne pas leur permettre ainsi de déclarer leur bénéfice dans les pays où la fiscalité est la plus faible. La question est de savoir comment va réagir l’administration Biden. Les démocrates sont très critiques vis-à-vis des GAFAM et un récent rapport de la Chambre des Représentants appelle à plus de régulation voire à un démantèlement de certains mastodontes qui nuisent à la concurrence. Cependant, ni Joe Biden ni Kamala Harris ne se sont prononcés contre les GAFAM et je doute qu’ils les affaiblissent au moment où Washington s’engage dans une guerre froide technologique avec Pékin. Il faut donc s’attendre à ce que Biden ne soit pas totalement aligné sur l’idée d’une « taxe GAFA ». Or, c’est sur ce sujet que l’Europe est attendue. Soit elle reste ferme, soit elle plie. Avec la crise sanitaire et économique, l’Europe a besoin d’argent pour financer ses plans de relance. Elle sait où le trouver. Reste à aller le chercher, avec ou sans l’accord des États-Unis.

La crise économique qui découle de la crise sanitaire génère-t-elle un terrain encore plus favorable à la guerre économique ?
C’est en effet le cas. D’abord parce que l’idée de relocalisation — un autre mot qui était perdu dans les oubliettes de l’histoire — des industries a fait son chemin à Paris, Berlin ou Bruxelles. Le cabinet d’audit PwC a même publié un rapport (8) consacré à ce sujet, expliquant que la relocalisation permettrait de faire gagner 75 000 emplois directs et 200 000 emplois indirects. Il faut se souvenir que par le passé, ces grands cabinets d’audit et de conseil vantaient les bienfaits des délocalisations. Quel retournement ! Il sera bien sûr impossible de tout relocaliser, mais un certain nombre de pays européens vont le faire. Aujourd’hui des rapports montrent que, dans certains secteurs, entre une entreprise implantée en Asie et une entreprise implantée en Europe, il y a à peine 3 à 4 % de différence de coût. Cela ne coûterait donc pas si cher de se relocaliser, d’autant qu’il y a de nombreuses aides de la part des gouvernements. Mais les relocalisations posent deux problèmes.
D’abord, la réaction des pays asiatiques, essentiellement l’Inde et la Chine. Ces pays accueillent depuis des années les ateliers de fabrication et les lignes de montage des entreprises européennes. Vont-ils accepter de voir partir ces entreprises vers l’Europe sans réagir ? Ensuite, la bataille européenne pour récupérer ces relocalisations. La France, l’Allemagne, l’Italie vont-elles accepter des relocalisations dans les pays européens où les coûts salariaux sont plus bas ? La bagarre entre Européens promet d’être dure. Une guerre économique entre Européens n’est donc pas à exclure.

Propos recueillis par Thomas Delage le 20 novembre 2020.

Notes
(1) https://​bit​.ly/​3​6​4​C​nQf
(2) Ali Laïdi, « L’Union européenne, le « Bisounours » de la guerre économique mondiale ? », Les Grands Dossiers de Diplomatie no 36, décembre 2016-janvier 2017 (https://​bit​.ly/​L​a​i​d​i​G​D​D36).
(3) Ancien cadre supérieur de Alstom, accusé de corruption en 2014 par le gouvernement américain, qui a passé 25 mois en prison aux États-Unis. Auteur de Le Piège américain (JC Lattès, 2019), il a depuis fondé le cabinet de consulting Ikarian.
(4) https://​www​.vie​-publique​.fr/​s​i​t​e​s​/​d​e​f​a​u​l​t​/​f​i​l​e​s​/​r​a​p​p​o​r​t​/​p​d​f​/​1​9​4​0​0​0​5​3​2​.​pdf
(5) Date à laquelle l’administration du président Ronald Reagan a interdit aux entreprises européennes de participer à la construction d’un gazoduc soviétique.
(6) https://​www​.lefigaro​.fr/​c​o​n​j​o​n​c​t​u​r​e​/​l​-​e​l​e​c​t​i​o​n​-​a​m​e​r​i​c​a​i​n​e​-​n​e​-​c​h​a​n​g​e​r​a​-​p​a​s​-​g​r​a​n​d​-​c​h​o​s​e​-​a​u​x​-​i​n​t​e​r​e​t​s​-​c​o​m​m​e​r​c​i​a​u​x​-​d​e​-​l​a​-​f​r​a​n​c​e​-​e​s​t​i​m​e​-​b​r​u​n​o​-​l​e​-​m​a​i​r​e​-​2​0​2​0​1​104
(7) https://​www​.lalibre​.be/​i​n​t​e​r​n​a​t​i​o​n​a​l​/​a​m​e​r​i​q​u​e​/​l​a​-​g​u​e​r​r​e​-​s​e​c​r​e​t​e​-​q​u​e​-​l​i​v​r​e​n​t​-​l​e​s​-​e​t​a​t​s​-​u​n​i​s​-​a​-​l​-​e​u​r​o​p​e​-​5​f​a​e​b​e​d​c​7​b​5​0​a​6​5​2​5​b​3​e​4​0b7
(8) https://​www​.pwc​.fr/​f​r​/​a​s​s​e​t​s​/​f​i​l​e​s​/​p​d​f​/​2​0​2​0​/​0​7​/​f​r​-​f​r​a​n​c​e​-​p​w​c​-​c​n​a​-​r​e​l​o​c​a​l​i​s​a​t​i​o​n​-​d​e​s​-​a​c​h​a​t​s​.​pdf

Légende de la photo en première page : En 2019, un an après l’officialisation de la fusion entre le français Technip — pépite française avec 60 ans de technologie et plus de 2500 brevets à son actif — et l’américain FMC, la firme texane réussissait à imposer ses hommes à tous les postes de direction. Un exemple qui rappelle les déboires d’autres fleurons industriels français tels que Arcelor, Pechiney, Lafarge ou Alcatel. En avril dernier, le ministère français de l’Économie a annoncé un renforcement du dispositif de contrôle des investissements étranger. Le seuil de détention d’une grande entreprise française à partir duquel un investisseur non européen devra déposer une demande auprès de Bercy a été abaissé de 33 % à 25 % en avril, puis à 10 % jusqu’à la fin 2020. (© Technip)

Article paru dans la revue Les Grands Dossiers de Diplomatie n°59, « Géopolitique de la France », Décembre 2020 – Janvier 2021.

À propos de l'auteur

Ali Laïdi

Auteur de Histoire mondiale de la guerre économique (Perrin, 2016) et Le Droit, nouvelle arme de guerre économique (Actes Sud, 2019), responsable du Journal de l’Intelligence économique sur France 24 (1), il publiera au printemps 2021 un ouvrage sur les fondements philosophiques de la guerre économique aux Presses universitaires de France.

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