En France, nous utilisons souvent la classification de masse suivante :
• Nano-drones : les vecteurs de masse inférieure ou égale à 250 g.
• Micro-drones : les vecteurs dont la masse est située entre 250 g et 2 kg.
• Petits drones : les vecteurs de 2 kg à 25 kg.
• Médium drones : les vecteurs de 25 kg à 150 kg.
• Grands drones : les vecteurs de plus de 150 kg.
L’OTAN possède également sa propre classification (voir tableau p. 65) selon trois grandes classes définies par les usages des drones sur le champ de bataille. Ces trois classes sont elles-mêmes subdivisées en sous-classes caractérisées par le cadre d’emploi, l’altitude normale en opération, le rayon d’action en mission, le niveau d’intégration et de commandement. La classification OTAN a été construite pour les drones militaires.
Typologie des intrusions de drones dans les zones interdites
• L’intrusion involontaire ou inconsciente
L’intrusion involontaire résulte d’une méconnaissance de la réglementation des zones de vol. Le télépilote amateur est un débutant. Il n’a pas conscience de diriger son drone dans une zone interdite de vol. Il vient de le recevoir et effectue son premier vol dans un cadre ludique, sans savoir qu’une réglementation existe. Ce type d’intrusion, qui semble anodine, peut provoquer de graves perturbations dans le trafic aérien aux abords d’un aéroport, mobiliser les services de sécurité ou provoquer un accident dans le pire des cas.
• L’intrusion volontaire ou consciente
Le télépilote décide sciemment de faire voler son drone dans une « no fly zone ». Il est conscient d’enfreindre la réglementation de vol. Ses motivations ou objectifs peuvent s’inscrire dans un large spectre d’usages malveillants :
Motivation 1 : le simple défi de l’autorité et des règles
Le télépilote, provocateur ou joueur, souhaite braver les interdits, rejeter les règles, défier l’autorité, se sentir libre de voler partout, sans limitation.
Motivation 2 : l’activisme et le militantisme
Le télépilote cherche à mettre en lumière ou à défendre une cause au sein d’un groupuscule, d’une association ou d’une ONG. L’activisme se caractérise par l’intrusion illégale d’un drone dans une zone de vol interdite. Les scénarii sont multiples : 1°) l’activisme symbolique, non destructeur, mené par des associations ou des ONG qui souhaitent attirer l’attention du public sur une cause à défendre, par exemple, en réalisant le survol illégal d’une centrale nucléaire pour dénoncer l’insuffisance de systèmes de sécurité et militer contre les infrastructures nucléaires ; 2°) l’activisme de perturbation, au nom duquel des militants survolent les pistes d’un aéroport pour bloquer momentanément les décollages et atterrissages d’avions de ligne ; 3°) l’activisme destructeur, dans lequel le télépilote utilise son drone comme un projectile pour détruire un dispositif considéré comme une cible : une caméra de surveillance, une antenne 5G, un panneau d’affichage.
Motivation 3 : l’opération civile de délinquance, de criminalité ou de grand banditisme
Le télépilote utilise un drone pour réaliser une opération illégale. Par exemple, pour une livraison de produits stupéfiants et de téléphones auprès de détenus en survolant la cour d’une prison, pour effectuer un repérage des allers et venues d’occupants d’une maison ou d’un entrepôt avant son cambriolage. Un drone porteur de charge explosive peut être utilisé pour tuer ou blesser une personne ou un groupe de personnes ciblées par un groupe criminel.
Motivation 4 : les opérations d’espionnage étatique ou industriel
Des agents d’un service de renseignement étranger s’appuient sur des vols illégaux de drones pour collecter des informations sur une infrastructure sensible et pour tester les réponses sécuritaires mises en place.
Motivation 5 : toutes les opérations militaires sur un théâtre d’opérations
À l’image du conflit russo-ukrainien, les drones porteurs de charge sont utilisés pour cibler les unités ennemies. L’utilisation de munitions téléopérées est généralisée. Les drones de surveillance, de renseignement, de marquage et désignation de cibles pour l’artillerie interviennent sur la ligne de front comme en profondeur, derrière les lignes ennemies.