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Évoluer pour ne pas disparaître : comment le Tigre s’adapte pour voler jusqu’en 2050

Faire du drone un ailier fiable demandera un peu de patience, le saut étant considéré comme « très important ». Idem pour le lancement de munitions téléopérées à partir de l’appareil, autre manœuvre à l’étude, mais qui apporte son lot de contraintes. Elle n’est cependant en rien impossible, « car l’architecture du Tigre permet d’amener de nouvelles charges utiles sous les ailerons ».

Le Tigre rénové n’a pas encore volé que, déjà, une partie de l’attention se déporte vers son successeur. Baptisé « Système d’attaque de l’aérocombat futur » (SAAF), ce dernier serait l’un des objets relevant du programme majeur TITAN visant au renouvellement du segment de décision de l’armée de Terre. Il a depuis peu trouvé un ancrage dans la programmation des armées au travers de la sous-­action « hélicoptère de combat du futur ». Rattachée depuis cette année au programme Tigre, celle-ci « prévoit en particulier d’analyser le besoin futur de capacités d’attaque pour l’aérocombat à cet horizon et d’en définir les concepts d’architectures capacitaires », explique le ministère des Armées. Une enveloppe de 30 millions d’euros est prévue en loi de finances initiale pour 2024 pour soutenir les études d’architecture conduites par les industriels.

Derrière les briques essentielles d’armement, de mobilité, de connectivité ou de protection, c’est finalement sur l’évolutivité de l’appareil que les armées misent pour s’assurer de disposer d’un outil cohérent face à un adversaire tout aussi évolutif. Il s’agit notamment d’évaluer « en quoi les nouvelles avioniques et [les nouveaux] systèmes de mission permettront d’avoir une plateforme plus évolutive et plus modulaire ». C’est toute l’essence du concept de « plug-and-flight » amené par les architectures ouvertes, celles qui faciliteront et accéléreront l’intégration de nouveaux capteurs et effecteurs en cours de vie. C’est peu ou prou ce que démontrera bientôt un Tigre décidément peu enclin à la retraite anticipée.

Légende de la photo en première page : Tigre français et Tiger allemand volant en formation. Les Allemands disposent d’une version du Tigre assez différente des hélicoptères français et espagnols, tant dans ses équipements que dans ses missions. Une mise au standard 3 de ces appareils a donc été jugée trop coûteuse, à l’heure même où Berlin s’interroge sur l’intérêt de se doter, à terme, d’hélicoptères de combat plus lourds ou plus polyvalents. (© Airbus)

Article paru dans la revue DefTech n°11, « Spécial Euronaval : comment combattre sur et sous les mers ? », Octobre-Décembre 2024.
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