Viennent ensuite la tourelle et le compartiment arrière, qui font partie du module interchangeable. Tous les soldats embarqués disposent de sièges antiblast développés par la firme allemande Autoflug et le pilote est assis sur un siège ajustable SDS (Suspended dynamic seat). Son tableau de bord ultramoderne se présente de la manière suivante : légèrement sur la gauche se trouve un écran de contrôle des différents organes mécaniques ; au centre, juste au-dessus du volant multifonctions, un second écran est relié la caméra thermique avant (dont la sortie est à droite du volet) et à la caméra arrière implantée au-dessus de la rampe arrière. Le GMP, disposé en L, s’articule autour d’un moteur Liebherr double turbodiesel de 1 140 ch couplé à une boîte de vitesses automatique Renk HSWL 256C à six rapports, disponibles également en marche arrière.
Ce GMP permet aux 34 t du KF31 – qui peut monter jusqu’à 38 t –, et aux 44 t du KF 41 – qui peut monter jusqu’à 50 t grâce au MAP (Modular armour protection package) – d’atteindre une vitesse de 70 km/h sur route, pour une autonomie supérieure à 500 km avec les 700 l de carburant embarqués. Le Lynx peut évoluer sur des dévers de 30 %, grimper des côtes de 60 %, franchir des tranchées de 2,5 m, des marches de 1 m et, sans préparation, des gués de 1,5 m. Au centre de la caisse trône la tourelle Lance 2.0 dont six kits de protection sont disponibles. Le tireur, à gauche, et le chef de bord, à droite, sont installés sur des sièges suspendus LFS‑360 et disposent chacun d’un volet de toit et d’un palonnier multifonctions.
En revanche, afin d’optimiser l’espace interne, ils partagent une console centrale sur laquelle se trouvent, entre autres, la commande de la mitrailleuse téléopérée, les pupitres de contrôle de l’armement principal, secondaire et missile, ainsi que l’écran principal du BMS (Battle management system) avec recopie aux postes tireur et chef et dans le compartiment arrière du groupe de combat. Tous disposent ainsi en permanence en temps réel des évolutions de la situation tactique, ainsi que des données sur l’environnement immédiat du véhicule grâce aux six caméras thermiques du SAS dont chacune couvre un angle de 65°. Les fonctions hunter-killer et killer-killer sont disponibles grâce aux lunettes thermiques SEOSS‑2 P (Panoramic) du chef de bord installée sur le toit, culminant à 3,71 m, et SEOSS‑2 S (Sector) du tireur, à gauche du tube, stabilisées et à visée laser indépendante.
L’armement principal se compose du canon-mitrailleur Mk30‑2/ABM 30 mm × 173 dont la portée est de 3 000 m, même en mouvement. Son pointage en site va de + 45° à − 10°. Le tir est possible au coup par coup ou en rafale (200 coups/min). Les 252 munitions prêtes à l’emploi sont de huit types, dont la semi-perforante PMC 432 SAPPIE‑T, l’APFDS‑T PMC359, la FAP contre les aéronefs, ainsi que la toute nouvelle Airburst PMC308 KETF pouvant être utilisée contre une grande variété d’objectifs. Il est à noter que le canon de 35 mm Wotan est disponible en option. L’armement secondaire se compose de deux mitrailleuses de 7,62 mm, une en coaxiale alimentée à 750 coups et une autre téléopérée montée sur la SEOSS‑2 P. Elle peut être remplacée par un lance-grenades de 40 mm. La tourelle Lance peut être équipée de pods latéraux de missiles rétractables armés chacun de deux missiles Spike‑LR2 NLOS de
5e génération d’une portée de 5,5 km, ou de drones de reconnaissance. À l’arrière, le compartiment du groupe de combat est surmonté de deux trappes s’ouvrant vers l’avant. Il abrite neuf fantassins sur le KF41, six face à face et trois dos au sens de marche, et six sur le KF31 avec la tourelle Lance. Ils y accèdent par la rampe arrière à commande électrique surmontée par une caméra. Équipés du système infocentré IdZ (Infanterist der Zukunft), les fantassins débarqués sont en permanence connectés au BMS du KF41, véritable « vaisseau mère » climatisé et doté d’un système collectif de protection NBC.
Légende de la photo en première page : Séance de tir pour un KF31. (© Rheinmetall)